Un bleu turquoise farineux, mais étincelant, irréel, sublime, captive toute notre attention à la sortie d'un virage: il s'agit du lac Tekapo.

N'ayant que peu d'information à son sujet, on ne s'attendait pas à une telle beauté. Il doit sa couleur hors du commun à la poussière de roche, des particules minérales si fines qu'elles restent en suspension dans l'eau. Elles proviennent de l'érosion de la montagne par les glaciers qui alimentent le plan d'eau.

Le lac se trouve à une altitude de 700 mètres et couvre une superficie de 83 kilomètres carrés avec une profondeur maximale de 120 mètres.
Un petit village de 315 âmes portant le même nom se déploie sur sa rive Sud. Un sympathique regroupement de bâtiment permet aux visiteurs de trouver toutes les commodités nécessaires: centre d'information touristique, station d'essence, superette, restaurant, café, ...

Le décor magique que propose la localité peut s'admirer d’un peu plus haut grâce à quelques sentiers pédestres. Le plus populaire est celui du mont John. Un chemin pentu partant du bord du lac traverse une forêt de sapin. Après 45 minutes de grimpette assez rude, une vue majestueuse sur le lac s'offre à nous en guise de récompense. Les collines alentours et les montagnes partiellement enneigées en arrière plan participent encore un peu plus à l'envoutement. Le sentier propose pour les plus courageux une boucle de trois heures. Celle ci surplombe le lac constamment, traverse plusieurs enclos de pâturage de moutons et permet de prolonger l'extase qu'occasionne la vue sur l'incroyable étendue d'eau. Malheureusement, le soleil se faisait parfois capricieux, mais surtout, un vent glacial à décorner les bœufs rendait le parcours plus difficile. De nombreux lapins ont élu domicile dans la région.

Nous avons décidé de passer la nuit au bord du lac dans un camping. Notre voiture de location, une fois les sièges arrières baissés, permet l'accueil d'un matelas fourni par l'auberge de jeunesse où nous avions réservé le véhicule. Cela va nous permettre de grandement diminuer les frais d'hébergement mais surtout de nous laisser une plus grande liberté de mouvement.

J'étais surpris de voir l'équipement des camping. Outre des salles de bains et des toilettes propres, les buanderies mais surtout les cuisines équipées et les salons apportent de la convivialité.

Après une nuit assez glaciale, nous avons repris la route en direction du mont Cook.

Assez rapidement ( moins d'une heure de route), une apparition d'un même bleu irréel nous surprend à nouveau: le lac Pukaki. La cerise sur le gâteau: le mont Cook totalement enneigé en arrière plan!!! Les paysages autour du lac encerclés de montagnes et bordés de forêts vertes sont époustouflants ! Le Lac Pukaki d’une superficie de 169 km² (8 km de large sur 27 km de long) est alimenté par la Tasman River qui descend des glaciers. Un déversoir bétonné forme une magnifique rivière aux mêmes tons turquoises. Longeant la rive ouest du Lac Pukaki, une route de toute beauté mène au nord vers Mt Cook Village, au pied du point culminant de la Nouvelle-Zélande, le Mont Cook (que l’on appelle également Aoraki). Ce dernier domine la région du haut de ses 3 754 mètres.

L’accès au village se fait par une magnifique vallée, hôte de nombreux cours d'eau s’écoulant de chaque flan de montagne. Couvert de glaciers et de sentiers pédestres pour tous niveaux, le Mont Cook se révèle être un véritable terrain de jeu.

Nous avons emprunté un chemin jusqu'au Kea point (2 heures aller-retour), un belvédère offrant un joli paysage composé du lac Mueller et du mont Cook en arrière plan. On s'attendait à prendre de la hauteur pour arriver à un point de vue exceptionnel, mais, le sentier fut relativement plat.

Une petite déception, d'autant plus que l'autre balade que nous avons effectué, le Hooker Valley Track ( 3 heures aller-retour), s'est montrée d'une beauté sans nom avec en prime le même genre de point de vue qu'au Kea point. L'itinéraire traverse trois points suspendus, remonte une rivière déchainée d'une couleur difficilement définissable (je dirais un kaki clair), longe d'immenses falaises d'où d'imposantes cascades se jettent, et se termine au pied du mont Cook, au lac Hooker dans lequel des sortes d'icebergs émergent pour notre émerveillement. Un parcours rendu difficile par un vent chaotique, mais un parcours exceptionnel!

Un conseil pour ceux qui envisagent de combiner ces deux sentiers dans la même journée (ou qui comptent effectuer le Mueller hut): partez du camping et non du village, vous économiserez plus d'une heure de marche!

La plus grande partie du parc est au-dessus de la limite des arbres, donc la flore consiste principalement en plantes alpines, comme le Ranunculus lyalli, le plus grand bouton-d'or du monde, des grandes marguerites, et diverses herbes parfois très épineuses. Des Kéas (perroquets) sont censés habiter les lieux, mais nous n'avons observé que quelques petits oiseaux et pas mal de lapins près du village.

Nous avons passé la nuit dans un sympathique camping au bord du lac Pukaki, non loin du mont Cook village.
Ensuite, direction Queenstown...