J'ai donc décidé de me rendre à Petra, le premier site touristique de Jordanie.

Je vais donc à la compagnie de bus que l'on m'avait conseillé, et sur place on m'informe qu'il n'y a qu'un bus par jour pour le fameuse site. Il venait de partir. On me propose donc un billet pour le lendemain, mais je ne pouvais pas encore perdre un jour sur Amman. Comme par hasard, dans cette compagnie, on ne connaît pas ses concurrents. Dans la rue, je parviens à trouver une personne qui m'indique une station d'où partent des minibus à prix réduit pour Pétra. Ces derniers partent quand ils sont pleins. Je parviens à en trouver un. Soulagement!! Car dans le pire des cas, j'aurais pris un taxi et payé 70 euros ( au lieu de 5 avec ces minibus, et encore, je crois, avec ce que j'ai vécu par la suite, qu'on m'a entubé d'1 ou 2 euros).
Après 3 heures de route en compagnie d'une population locale, j'arrive enfin dans le village de Wadi Musa, tout près de la principale raison de ma venue en Jordanie: Pétra.

Pétra, le site le plus magique du proche-orient, fait parti des 7 nouvelles merveilles du monde, et est, bien entendu, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Sa beauté est double: Son environement naturel, tout d'abord, avec ses gorges, ses falaises, ses roches façonnées par le vent, donnant au site son extraordinaire palette de couleurs qui varie du jaune au violet en passant par l'orange, le rouge, le vert et le bleu. Son architecture hors norme ensuite avec ses imposants tombeaux creusés puis sculptés dans la roche de la montagne par les nabatéens. Ce peuple originaire d'Arabie s'installe à Pétra au Vème siècle avant J-C et pendant six siècles va tailler dans la pierre plus de 700 monuments sur une zone s'étendant sur plusieurs kilomètres.

A l'entrée du site, un bédouin me propose ses services de guide. 35 euros. Après avoir sourit suite à ce prix exorbitant, il revoit son tarif à la baisse: 25 euros. Il insiste. Difficile de s'en débarrasser. Je dois le quitter presque impoliment. Plus loin, un autre bédouin, ayant certainement vu de loin mon refus, me demande plus que 7 euros pour le même service...

Mais, j'effectue enfin mes premiers pas sur le site. Les montagnes sont splendides. Je m'émerveille devant chaque rocher, chaque pierre, jusqu'au moment où je découvre subitement, après avoir emprunté une gorge étroite longue de plus d'un kilomètre, le premier véritable monument, le plus connu, appelé le khazneh ( où ont été tourne les scènes d'Indiana Jones). Je reste littéralement scotché devant la grandeur et la beauté de cet édifice. La pierre est naturellement colorée d'une multitudes de tons à prédominance rose. Le bâtiment de 40 m de haut sur 28 m, taillé dans la roche, qui daterait du Ier siècle avant J-C, serait le tombeau d'un roi ou d'une reine. L'intérieur, composé d'une grande pièce et de trois autres plus petites, est très rudimentaire.

Je continue mon chemin, et l'enchantement se poursuit. Je ne m'attendais pas à ce que le site soit si grand et si riche. Je suis surpris quand à la quantité de monuments, de temples taillés dans la pierre. On retrouve même un théatre de type romain en plein coeur de la cité nabatéenne. 

De nombreux chemins permettent de sortir des sentiers battus. J'en ai emprunté un, je me suis rapidement retrouvé seul. Le silence absolu était fort agréable.

Je me suis ensuite rendu vers la fin de l'après-midi au monument appelé monastère  ou Deir( l'autre édifice incontournable après le khazneh). Sa façade de 45 m de large sur 42 m de haut semble lié à un rite funéraire. Par la suite, le bâtiment sera réutilisé par les Chrétiens comme monastère, ce qui lui vaut son nom actuel. Ce monument là se mérite car il faut gravir 788 marches. L'ascension dure environ 40 min. En haut, c'était l'émerveillement, d'autant plus qu'il était parfaitement exposé au soleil. J'avais presque l'impression qu'il m'appartenait. On était seulement 3 ou 4 à le contempler. Un moment magique en Jordanie.

Je me trouve enfin à Amman en Jordanie, lieu de toutes les angoisses.

Partout ou je suis allé (New York, Nantes, Espagne), on me disait: "tu es fou, c'est dangereux, y a la guerre" ( alors qu'elle a lieu actuellement à Gaza en Israel ). Alors qu'en réalité, la Jordanie est un pays sûr : pas de petite ni de grande délinquance. Et je le confirme. Quelques fois, il est vrai que certains individus paraissent louches. Les jordaniens n'inspirent pas confiance par moment. Ils s'expriment naturellement d'une voix forte. On a souvent l'impression qu'ils vont tenter de nous entourlouper. Mais, pour le moment: rien de tout ça. Au contraire, ils n'hésitent pas a m'aider a régler mes soucis où me conduire gentillement vers l'endroit que je cherche en me répétant plusieurs fois en anglais: Bienvenue en Jordanie. Une chaleur jusque là très appréciée!

Cette capitale de la Jordanie compte 2 millions d'habitants et c'est l'une des plus vieilles villes du monde à être toujours habitée. Elle apparaît dans la Bible sous le nom de Rhabbat Ammon, la capitale déjà des Ammonites, le peuple des fils de Loth, au XIII^e siècle avant J-C. Puis, elle fut envahie notamment par les Assyriens, les Perses, les Grecs, les nabatéens et surtout les romains qui y laissèrent quelques vestiges dont un théâtre romain, le plus grand de Jordanie, avec 6 000 places.

Par contre, excepté ces ruines romaines, il y a peu de choses à voir à Amman. J'exagère peut-être. Les souks et surtout la mosquée vaut le détour. Mais,  je hais un peu cette dernière car elle m'a réveillé à 5h du mat ( alors que j'étais crevé suite à la fête en Catalogne). Ça fait un boucan pas possible. Ils chantent en arabe et le son est tellement amplifié que je l'entends dans ma chambre d'hôtel située à plusieurs pâtés comme si j'y étais. C'est une autre culture...

Mais comme c'est mon premier pays arabe, je suis complètement dépaysé ici. Les habits, la nourriture, le faciès des gens, les édifices, le rythme de vie: tout me transporte dans un autre monde.

Une dernière particularité à Amman: C'est vachement dur de trouver des restos. En plus, au point de vue hygiène, ça n'a pas l'air souvent net.

Le lendemain, j'avais l'intention de prendre la route vers Jerash, 3ème site privilégié du pays par les touristes, après Petra et le désert du wadi rum, pour ses magnifiques  vestiges romains. Mais, aillant ingurgité une certaine dose de ce type de monuments en Catalogne puis à Amman, j'ai préféré changer de décor.

Finalement, j'ai opté pour visiter les châteaux du désert avec un taximan sur une route menant vers l'Arabie Saoudite ou encore l'Irak. D'ailleurs, c'était assez surprenant voire irréel d'apercevoir des panneaux affichant la direction et la proximité de ville comme Bagdad. Par contre, cette excursion était peut-être une mauvaise idée.

Certes, ces derniers valent quand même un coup d'oeil, mais 30 min de visite pour 2 châteaux et presque 4 heures de route en taxi privé (surtout à cause d'une circulation dense pour quitter et rentrer à Amman) avec le prix qui va avec, on ne peut pas dire que cela soit particulièrement rentable. Un peu déçu, mais je me console en me disant que j'aurais certainement regretté si je ne l'avais pas fait.

Je commence la visite par Qasr el Kharana, un imposant édifice aux airs de forteresse de 35 m de côté. La fonction de ce château construit au début du VIIIe siècle par le calife omeyyade Walid I reste mystérieuse. L'approvisionnement d'eau étant limité dans ces terres désertiques, on pense qu'il était probablement utilisé à titre temporaire uniquement. Etait-ce une forteresse, un lieu de rassemblement pour les bédouins ou une sorte d'auberge? Nul ne le sait.

Après avoir dégusté un thé offert par un bédouin sur le site, je me dirige avec mon taximan vers Qasr Amra, sans doute le plus intéressant des châteaux de l'Est. Le château aurait été utilisé comme lieu de villégiature par le calife. L'intérieur est truffée de fresques décrivant des scènes de chasse, des fruits et des femmes. Il contient également un puit, et surtout un système thermal divisé en trois pièces, d'une influence certainement romaine.  Il a été désigné patrimoine de l'humanité de l'UNESCO.

Bon, demain les choses sérieuses devront normalement commencer : départ pour Petra.



 

Je ne regrète pas ses quelques jours supplémentaires en pays catalan.

Ils m'ont permis d'approfondir mon exploration des alentours de Tarragone malgrè une forte tempète. J'ai pu visité son sympathique port, son  majestueux aqueduc, un chateau charmant en bord de mer.

Le petit village de Santes Creus fut également l'objet d'une ballade agréable. Son monastère royal fortifié mérite le détour. Il fut déclarée Monument National. L'architecture surprenante et magnifique de l'abbaye cistercienne ne laisse pas indifférent.

Mais, surtout, ce dont j'ai adoré, c'est ma dernière soirée passée en Catalogne où j'ai pu gouter à la folie des fêtes espagnoles. Avec Isaac, mon ami et hôte, ainsi qu'une dizaine de compagnons, nous avons commencé la nuit dans une sorte de fast food, puis dans des bars pour patienter. Car les fêtes ici ne commencent qu'à partir de minuit. Ensuite, direction: Pacha où une fête déjantée nommée iluszion a endiablé la nuit. Cette dernière s'est achevée à 7h du mat. A 11h, on prenait la route pour l'aéroport. Je suis arrivé exténué a Amman en Jordanie.

Finalement, je ne suis pas allé en Espagne, mais en Catalogne!!!!! Et oui, les barcelonais et les habitants des environs ne sont pas espagnols mais Catalans.... Je savais qu'il y avait des tensions entre les différentes régions de l'Espagne ( je le savais déjà en tout cas au niveau footballistique) mais pas autant. Ils sont  vraiment divisé d'un point de vue politique et social. C'est assez impressionnant. D'ailleurs, pour cette raison entre autre, la crise financière a fait pas mal de dégâts.

Sinon, la Catalogne est vraiment un pays sympathique où il fait bon vivre. L'hiver y est doux.

Je loge actuellement chez un ami Isaac à Valls, une petite ville de 25 000 habitants non loin de Barcelone. De ce coin de la Catalogne est née une tradition: la Calcotada. Pendant cette fête conviviale, on consomme la calçot, une sorte d'onion vert, grillée sur le feu de bois, avec une sauce à base d'amandes, d'ails et de tomates. On mange avec les doigts et on s'en met plein partout. Les sauvages ne vivent pas qu'en Calédonie...

Bien sûr, j'ai eu l'occasion de visiter Barcelone, la capitale de la Catalogne. Je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait tant de choses à voir. Cette ville est particulièrement riche au niveau architectural. Rien que les célèbres oeuvres de Gaudi valent le détour, bien que par moment, je les trouve plus étranges que belles. On a l'impression quelques fois d' évoluer dans un décor de Walt Disney.

Mais, en visitant son musée a Reus, une petite ville charmante où est né le maître, je me suis rendu compte effectivement que ce gars avait quelque chose d'un génie. Toute son oeuvre s'inspirait de la nature. Il aimait les mathématiques et  fut le premier à concevoir des voûtes hyperboliques.

A part, ces magnifiques bâtiments, Barcelone est également célèbre pour le Camp Nou. J'ai eu le privilège d'assister au match Barca - La Corogne (Je sens que je vais faire des envieux). L'ambiance était exceptionnelle, surtout quand le Barca menait de 5 buts. Le tableau d'affichage faisait rêver: 2 buts d'Henry, 2 buts d'Eto'o et 1 but du futur ballon d'or Messi.

J'ai particulièrement apprécié également la tournée des bars à tapas: pleins de petites bonnes choses succulentes à déguster accompagnées de verres d'un bon rouge. Un moment convivial.

Non loin de Barcelone, figure la touristique Tarragone. Son emplacement sur la Côte Dorée le long de la Méditerranée, avec ses plages, ses vestiges romains et son patrimoine artistique, en font un lieu qui mérite le détour. La ville est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Je me suis également promené dans plusieurs autres villes et villages:  Montblanc (une ville médiévale fortifiée) , La riba ( un village perdu dans la montagne où je me suis demandé ce que je venais y faire et ses habitants également), Salou ( une ville en bord de la mer), ...

Au début, venir dans cette partie du monde ne me disait trop rien, et finalement, je me suis bien éclaté. Et, c'est pas fini!!!!!!!
Aujourd'hui, j'aurai du être en Jordanie, mais mon vol a été annulé et reporté normalement à dimanche prochain.
Donc, rendez-vous certainement a Amman dans quelques jours.

Je viens tout juste de créer trois nouveaux albums photos sur la Bolivie, le Pérou et New York. Vous aurez ainsi un meilleur aperçu de ces pays et ville. J'avoue que le tri fut très difficile. Rien que pour la bolivie, j'avais plus de 800 photos.
Retour en France:
Je vous avez promis de raconter mon arrivée sur Nantes. Donc, mon avion de la compagnie American Airlines en provenance de New York est arrivé avec du retard à Paris. Mon Sac n'avait pas pu être enregistré jusqu'à Nantes. Je devais donc le récupérer. Ayant peur de louper ma correspondance, j'ai demandé en sortant de l'avion à une hôtesse qui s'occupait des transits, si elle pouvait s'arranger pour que mon baggage soit récupéré par un agent et enregistré sur le vol pour Nantes. Cela me permettait de ne pas attendre mon sac et de me rendre directement à la porte d'embarquement ( Je l'avais déjà fait à Tokyo sans incident). Elle a refusé prétextant que j'avais le temps et qu'il me fallait moins de 5 minutes pour me rendre au terminal 2F. Je récupère donc mon baggage, je me rend a ce fameux terminal en presque 15 minutes. Et la, on m'annonce que les vols pour Nantes partent désormais du terminal 2D. Les nerfs!! 7 minutes plus tard après avoir couru et bien transpiré, (mon avion n'était bien sûr pas parti) une hôtesse m'informe que les enregistrements étaient fermés depuis 5 minutes. Impossible de négocier. J'étais bien énervé. Je me rend à la billetterie d'Air France pour m'enregistrer sur le prochain vol comme on me l'a conseillé. La personne m'annonce que je n'étais pas assuré pour un retard de vol et qu'il me fallait payer 354 euros pour le prochain départ vers Nantes. La haine!!! Je n'ai plus chercher à parlementer et même à simplement parler. L'hôtesse était dans ses petits souliers. Elle sentait que j'avais du mal à contrôler ma colère. Le seul mot que je lui ai sorti, c'est au revoir. Et franchement, j'ai eu énormément de mal à le prononcer et je ne sais vraiment pas comment j'ai fait vu l'état d'énervement dans lequel j'étais. J'ai finalement pris le TGV. Vive la France. Aucun geste commercial.
Bref, depuis, j'ai largement digéré cette mésaventure. Je suis en bonne compagnie. Je quitte la France demain vers Barcelonne où je vais retrouver Isaac.