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Le petit tour du monde de Mat

Lundi 30 janvier 2017 à 2:43

http://matmonde.cowblog.fr/images/articles2017/tmp264651432337806.jpg Soulagés de pouvoir rentrer en Argentine avec toutes ces intempéries climatiques, nous poursuivons notre roadster trip dans la partie nord autour de Salta, dans la Quebrada de Humahuaca. Ses immenses ravines, longues de 155 km et larges en moyenne de 3 km, serpentant jusqu'en Bolivie et classées au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2003, offrent des paysages arides mais spectaculaires et envoûtants. Il s’agit, en fait, d’un canyon creusé par une rivière désormais à sec et dominé par des montagnes dont l’érosion a provoqué d’étonnantes formations rocheuses multicolores. Le charme de cette région est accentuée par la présence d’une multitude dehttp://matmonde.cowblog.fr/images/articles2017/tmp264651476767063.jpg petits villages typiques des andes où le temps semble s’être figé.
 
En venant du Paso de Jama, on traverse une fois de plus les plaines désertiques de l’altiplano avant de tomber sur un salar nommé Salinas Grandes. Cet ancien lac qui s'assécha forme désormais une immense croûte de sel de 525 kilomètres carrés, épaisse de 50 cm par endroits située à 3350 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ces salines sont toujours exploitées mais seulement en hiver. Ce sel est impropre à la consommation. On y extrait du salpêtre, de l’iode, du chlorure de sodium, mais aussi 
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du lithium (élément indispensable au dernière batterie de nos téléphones, appareils photo ou ordinateurs portables ). Malheureusement, un véritable déluge nous empêche de profiter des lieux.
 
Nous continuons donc notre chemin, et après avoir franchi un très beau col, nous arrivons à Purmamarca. Cette petite localité, située à 2100 m d’altitude, regorge de charme avec son église et ses belles maisons de pisé et de bois de cactus. Sa place centrale, toute pavée, avec ses grands arbres centenaires, abrite un magnifique marché artisanal. La multitude de tissages 
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multicolores et d’objets traditionnels en tout genre est un véritable régal pour les yeux. Ça me rappelle mes beaux souvenirs en Bolivie, il y a 8 ans déjà. De plus, un atout supplémentaire de Purmamarca est sans conteste la beauté de la montagne où elle se niche. Ces formations rocheuses nommée Cerro de Los Siete Colores ou ‘montagne aux sept couleurs’ offrent une incroyable et rare palette de teintes différentes : du beige, du rose, du vert, du mauve, de l’orange, …. Un sentier de 3 km permet de contempler la montagne sous toutes ses coutures et de prolonger ce 
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magnifique moment. Ce village touristique est certainement l’un de nos préférés d’Argentine pour le moment.
 
Après y avoir passé une nuit, nous reprenons la voiture pour nous diriger vers le nord. On rencontre rapidement Maimara, un autre village, qui se trouve au pied d’un paysage merveilleux de la Quebrada de Humahuaca : la Paleta del pintor ou la palette du peintre. Ces grandes plaques rocheuses aux tonalités très variées composent un jolie tableau naturel. Cependant, le
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 manque de soleil n’exprime pas pleinement les couleurs de la Quebrada.
 
Quelques kilomètres plus loin, on traverse rapidement le village de Tilcara ( car on compte y passer une nuit un peu plus tard ), ainsi qu’un curieux panneaux routier nous informant que nous traversons la ligne imaginaire du tropique du Capricorne. S'ensuit une succession de petits villages comme Huacalera ou encore Uquia avant d’arriver au bourg de Humahuaca portant le nom de la Quebrada. 
 
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Le village, malgré ses maisons en pisé, ses rues pavées, sa place pittoresque, ses habitants aux traits andins, son marché artisanal peut-être légèrement moins onéreux qu’ailleurs par la proximité de la Bolivie, se montre beaucoup moins charmant que Purmamarca. Ici, l’air se fait plus rare. On se trouve à près de 3000 m d’altitude.
 
Une anecdote intéressante concernant l’histoire de cette ville : au 16ème siècle, les indiens de la région ont usé de stratagème lorsqu'ils apprirent l’arrivée imminente du premier détachement 
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de conquistadors espagnols. Plutôt que de s’engager dans une guerre meurtrière, ils ont réquisitionné tous les tissus et les vêtements des environs pour habiller les cactus des crêtes entourant la vallée. A la vue d’une armée semblant si nombreuse, les espagnols prirent peur et préférèrent contourner la région laissant ainsi quelques dizaines d'années de répit à ces astucieux indiens.
 
De Humahuaca, une piste serpentant dans la montagne conduit, en 40 minutes environ, à El Hornacal, aussi appelé cerro de Los 
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14 colores ou ‘montagne aux 14 couleurs’. Celle-ci a eu raison de notre voiture : une roue crevée! En voulant changer la roue, un des quatre écrous était vrillé. Impossible de le démonter avec notre clé. Au moment où nous étions vraiment dans une impasse, une voiture s’arrête et se propose de nous aider. Heureusement, leur clé était plus grande et de bien meilleure qualité! On a pu changer notre roue et parcourir les 500 mètres nous séparant du point de vue sur la montagne. La vision de ces crêtes striées riches en cuivre, fer et soufre, aux reflets encore plus variés que ce que l’on a pu 
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contempler auparavant, se montre assez bluffante. On en prend plein les yeux malgré la faible luminosité mais surtout plein les poumons. En effet, on se trouve à 4 350 m d’altitude et l’oxygène se fait beaucoup moins présent. Pour accéder au point de vue du parking, aucun problème car le sentier descend. Cependant, le retour est hard! Quelques pas suffisent à nous essouffler et la petite côte s’avère tuante ! 
 
De retour à Humahuaca, on s’arrête à une gomeria ( un garage ) pour réparer notre roue. Par contre, le garagiste n’a pas d’écrou 
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pour remplacer celui qui est vrillé. Du coup, on reprend notre route vers le village d’Iruya en espérant ne plus avoir de problème avec cette roue, d’autant plus que 50 kilomètres de piste nous attendent pour atteindre la petite bourgade désirée. D’ailleurs, de nombreux habitants de Humahuaca nous ont déconseillé d’emprunter ce parcours avec notre voiture. Par contre, les policiers nous ont informé que la piste était désormais sèche donc, d’après nos déductions, praticable.
 
Après 20 km de route goudronnée vers le nord, le chemin de
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 terre traverse quelques vallées encaissées avec des hameaux traditionnels, des gorges, puis un col à 4000 mètres d’altitude. Les paysages de montagnes deviennent spectaculaires malgré la vision d’une descente composée d'interminables lacets pouvant décourager. Sur le chemin, on prend un sympathique paysan en auto-stop avant de traverser deux arroyos un peu plus délicats qu’ailleurs et de voir surgir une incroyable église et quelques maisons, accrochées à des falaises abruptes. C’est notre espérée Iruya. On a 
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l’impression d’arriver au bout du monde. Sa communauté indienne aux valeurs très traditionnelles, sa situation accrochée dans des paysages de montagne au ciel traversé au dessus de ses cimes de majestueux condors, en fait une destination fascinante. Une courte balade permet d’accéder à un belvédère d’où la vue sur le village est spectaculaire. On s’y est même rendu deux fois. Une fois le soir en arrivant, où une poignée de jeunes touristes argentins, pour la plupart, sirotaient 
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leur maté, puis, une fois le lendemain matin, où quatre ânes, stoïques au départ, mais adeptes de câlins et surtout de croissants tournaient autour de nous. 
 
Une balade prisée ici mène en 7 kilomètres au petit hameau de San Isidro, accessible uniquement à pied. D’ailleurs, on a pu observer de nombreux villageois s’y diriger avec des cargaisons à dos de chevaux et d’ânes. Malheureusement, n’ayant pas le temps d’effectuer la promenade dans son intégralité, et avec la 
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pluie attendue le soir qui pourrait nous bloquer au village, on préfère rapidement rebrousser chemin et revenir sur nos pas. En tout cas, je serai bien rester une ou deux nuits supplémentaires pour crapahuter dans les montagnes aux alentours. 
 
Avant de regagner Tilcara, on effectue un bref arrêt à un complexe touristique dont l’immense lama sculpté à l’entrée avait retenu notre attention à l’aller. D’ailleurs, un petit parc 
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composé de nos amis poilus permet de s’en approcher.
 
Nous arrivons en milieu d’après-midi au petit village de 4 500 habitants nommé Tilcara. Mais, la magie n’opère pas comme à Iruya et Purmamarca. Sa place centrale complètement bâchée par les stands de ventes d’objets de souvenirs se montre beaucoup moins agréable que celle de Purmamarca. Du coup, 
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on décide finalement de n’y pas passer la nuit mais de retourner sur Purmamarca.
 
Cependant, avant de quitter le village, on se rend à l’attraction phare de Tilcara : la Pulcará de Tilcara, une forteresse de l’époque précolombienne (c’est à dire l’époque avant la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb) restaurée partiellement par les archéologues. L’organisation poussée de ce labyrinthe d’habitations en pierre dont les poutres sont en
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 bois de cactus démontre le haut niveau de civilisation des indiens de la région. L’arrivée des incas qui imposèrent leur culture et leur langue ont modifié au cours du temps la vie de ces autochtones. En témoigne certaines maisons plutôt circulaires au départ, puis plus carré par la suite, typique de la culture inca. Le panorama, planté de cactus à perte de vue, est très joli. Une sorte de petite pyramide à été érigé sur la plus haute position du site en hommage aux archéologues ayant travaillés à la restauration du site. Juxtaposant la forteresse, un jardin botanique vaut un petit détour pour deux 
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choses : premièrement, pour la diversité incroyable de cactus exposés, et deuxièmement, pour l’énorme pierre volcanique qui, quand on tape dessus avec un caillou, résonne étrangement comme une cloche. Le reste du parc est assez mal entretenu.
 
Non loin de ce site, une petite randonnée mène jusqu'à la Garganta del diablo ou ‘Gorge du diable’, une cascade nichée au creux d’un canyon. Mais, étant déçu de la dernière cascade à Cafayate, on a préféré ne pas tenter l’expérience et rentrer sur
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 Purmamarca,l’occasion de faire de petites emplettes au joli marché. La nuit tombée, dans un petit restaurant, un groupe de musique aux airs Boliviens avec flûte de pan sur rythme parfois bien endiablé, a animé et égayé notre soirée. 
 
Le lendemain matin, nous avions prévu de retourner à Salinas Grandes pour contempler le salar sous le soleil, mais la roue de notre véhicule a mal été réparée et se dégonflait de nouveau. Du coup, direction la gomeria la plus proche. En démontant la 
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roue, le mécanicien a cassé deux des quatre écrou. Incroyable! Je n’avais jamais eu un tel problème en changeant une roue. Et bien entendu, le garagiste n’en avait pas en rechange. On lui demande donc d’enlever un écrou sur l’autre roue arrière et de le placer sur celle d’où venait le souci. Il nous dit qu’à 60 kilomètres plus au sud, à Jujuy, on trouvera les pièces manquantes. On oublie donc notre excursion à Salinas Grandes, et on reprend la route timidement vers la petite ville indiquée. 
 
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Sur le parcours, on traverse le village de Volcan, où la route a été bloquée plus d’une semaine. De nombreux travailleurs et militaires y sont encore mobilisés pour apporter un soutient aux sinistrés et dégager le village de la boue qui a désormais séchée. C’était impressionnant de voir les maisons ensevelies!
 
Juste après Volcan, on finit par délaisser un univers très minéral et aride, presque lunaire si la présence d’immenses cactus ne
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 parsemaient pas ces terres par une flore beaucoup plus exubérante. Les vols de nombreux condors au loin dans les montagnes nous poussent à l’arrêt pour les observer. 
 
Une fois arrivés à Jujuy péniblement, un vendeur de pièces de voitures nous apprend que les garages n’ouvriont que dans 3 heures, et pour couronner le tout, il n’est même pas sûr que l’on trouvera nos fameux écrous. On téléphone donc à l’agence de
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 location de voiture en espérant qu’il en existe une sur Jujuy afin d’échanger le véhicule et de pouvoir rentrer en toute sécurité à Salta. Malheureusement pour nous, il n’y en avait pas et l’agent ne voyant pas de solution nous demande de rentrer doucement à Salta. Du coup, encore 110 kilomètres avec la peur de voir une roue arrière nous doubler à tout moment.
 
Heureusement, le retour s’est bien passé et on a pu rendre la voiture presque en entier, avec seulement deux boulons de moins.
 
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On profite de nos derniers instants sur Salta pour visiter le musée qui retrace l’expédition de la découverte des trois momies d’enfants incas sur un volcan à plus de 6 700 mètres marquant la frontière entre l’Argentine et le Chili. La conservation de ces corps datant de plus de 500 ans est assez bluffante. Malheureusement, aucune photo n’est autorisée (j'ai récupéré une photo sur le net). Les nombreuses vidéos, explications, objets et surtout, momies exposés ne laissent pas indifférent. On flirte entre horreur et fascination.
 
Notre road trip prend donc fin à Salta. La suite: les célèbres chutes d’Iguazú.

Samedi 28 janvier 2017 à 1:28

 http://matmonde.cowblog.fr/images/articles2017/tmp15842008729983.jpgLa suite de notre road trip se poursuit au Chili. Passées les formalités douanières, nous reprenons la route qui n'en finit pas de grimper. Les cols s'enchaînent à plus de 4700 mètres d’altitude. Des paysages envoûtants se succèdent avec lagunes et salars au milieu de plaines désertiques dominées par d’imposantes montagnes. On se situe bien sur l’altiplano, celui qui m’avait fait succomber dans le Sud Lipez en Bolivie quelques années en arrière. La présence, de part et d’autre de la route, de volcans aux cônes parfaitement symétriques culminants entre 5000 et 6000 mètres démultiplie le sentiment magique et irréel des lieux. Comment ne pas être fasciné par de tels panoramas ! Quelques vigognes grignotant avec ferveur des brins d'herbe http://matmonde.cowblog.fr/images/articles2017/tmp1584646922595.jpgdorée nous rappellent que la vie est bien présente et possible sur cette partie de la planète. En redescendant le dernier col, la vue sur le volcan Licancabur, marquant la limite entre le Chili et la Bolivie, s’avère somptueuse. 
 
 
Au bout de quelques heures, nous finissons par arriver à la petite bourgade de San Pedro De Atacama. Véritable Mecque à touristes, le village garde néanmoins un certain charme avec ses quelques rues pittoresques en adobe (brique composée d'argile mélangée à de la paille et durcie au soleil) autour d’une jolie 
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place boisée et d’une ravissante église. Le nombre d’hôtels, de restaurants et d’agence de voyage est assez impressionnant pour une ville d’à peine 5 000 habitants et il est surprenant pour une petite bourgade ultra touristique que ses rues soient en terre battue truffées de nids de poules. En tout cas, ce sera notre principale base pour explorer les joyaux naturels de la région. 
 
 
San Pedro se situe à proximité du désert d’Atacama, le plus aride au monde. D’après les habitants du coin, il ne pleuverait que dix jours par an. Et à notre arrivée, devinez qui nous accueille : 
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la pluie! Rapidement, les rues du village deviennent ultra boueuses et le charme des lieux se transforme en cauchemar pour piétons. 
 
 
Mais le véritable problème, c'est que pas mal de sites touristiques et naturels ferment car ils ne sont plus praticables et accessibles. 
 
 
On commence notre découverte de la région par la laguna Chaxa au milieu de l’immense étendue craquelée du salar d’Atacama. 
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Ce dernier se montre beaucoup moins impressionnant que celui d’Uyuni. Le sel apparaît en gros bloc d’un blanc passé manquant réellement de pureté. La lagune est le site de nidification de flamants le plus accessible du coin. Trois espèces différentes se partagent les lieux: les flamants de James, du Chili et des Andes (sans compter la multitude d’autres espèces d’oiseaux que l’on peut observer ). Les volatiles, peu effrayés par notre présence, se laissent photographier tout en continuant à plonger leurs têtes dans l’eau à la recherche de l’artemia salina, une espèce de 
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crevette aux dimensions riquiqui et bourrées de caroténoïdes dont l’astaxanthine. C’est cette dernière qui donne la couleur rose des plumes du flamant. La faible profondeur de l’étang provoque un effet miroir, reflétant la silhouette élancée de nos beaux oiseaux du jour. Quelques affrontements éphémères entre deux mâles viennent, par moments, perturber la tranquillité des lieux. Il faut que ces 
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bagarres soient rapides car nos amis ont beaucoup d’autres choses à faire comme déguster des crevettes!
 
 
Nous continuons notre périple toujours vers le sud et passons par le hameau de Socaire, connu pour sa ravissante église coloniale au plafond en bois de cactus et ses cultures en terrasses datant des incas. Ce sera l’occasion d’une petite pause
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 casse-croûte et de nous acclimater une fois de plus à l’attitude avant de continuer notre chemin.
 
 
La route grimpe ensuite sur 18 km jusqu'à une intersection permettant d’accéder aux magnifiques lacs d’eau douce Miñiques et Miscanti. On se trouve une fois de plus, à plus de 4 000 mètres. Les apparitions des lagunes sont brutales. Encore des lieux magiques où le silence nous incite à profiter de ces 
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moments que nous offre généreusement la nature. Les lacs d’un bleu intense, dominés par les sommets enneigés des volcans et des montagnes environnantes, composent un magnifique panorama. 
 
 
La pluie commençant à être une fois de plus de la partie, nous décidons d’abandonner l’idée de rejoindre les piedras rojas ( un site qui a l’air magnifique au vu des photos que nous a montrées une touriste brésilienne par la suite) ainsi que la laguna Lejia.
 
 
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En revenant vers San Pedro de Atacama, on décide malgré les orages menaçants de faire un stop au charmant village oasis de Toconao. Les ruelles en pierre sont bordées de maisons de couleur blanchâtre. L’église San Lucas, fondée dans les années 1740, a la particularité d’avoir été érigée en pierre volcanique. Un Lama, s’étant échappé de son enclos, en profite pour gambader autour de la place au milieu des touristes tout en grignotant le maximum de verdure bien fraîche du petit parc.
 
 
Le lendemain, nous avons opté pour un tour organisé vers le
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 salar de Tara. Au début, nous voulions le faire en solo mais étant donné qu’il n’y a pas de route (risque d’ensablement, il faut faire du hors piste dans le désert) et avec les pluies diluviennes, on a préféré jouer la sécurité. Cependant, quand j’ai vu que c’était pratiquable avec en prime une 206 qui s’est rendue sur le site sans problème, j’étais un peu dégoûté. Pourtant, toute les personnes que l’on a rencontré nous ont dit que c’était impossible sans 4X4. A l’entrée de la route poussiéreuse, on rencontre les Monjes de Pacana, d'impressionnants monolithiques, véritables piliers dressés sur 
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le sable et taillés par le vent comme gardiens des lieux. Ils seraient issus d’explosions volcaniques. Ensuite, le GPS devient rapidement indispensable sans un tour organisé car plusieurs kilomètres de hors piste sont nécessaires pour rejoindre le salar de Tara. Le minibus peut rouler à vive allure sur ces plaines désertiques ultra-plate. En fait, on roule dans une caldeira, un immense cratère de volcan, l’un des trois plus grand au monde. On finit par arriver aux cathédrales de Tara, immenses falaises de roche avant de laisser place au fameux Salar de Tara. Là encore les paysages de l’altiplano se montrent 
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magnifiques mais ils ne valent incontestablement pas ceux que j’ai pu observer en Bolivie dans le Sud Lipez huit ans auparavant. Véritable oasis pour flamants roses et le reste de la flore locale, le salar, situé à 4300 mètres d’altitude et entouré de volcans, se compose de vallées fertiles et d’une magnifique lagune. Non loin du salar, d’autres énormes roches d’origine volcanique, les Monjes Blanco, fascinent par
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 leurs tailles et leurs formes. En rentrant, une importante chute de grêle s’est abattue sur la route goudronnée.
 
 
Le jour suivant, nous décidons de nous rendre à la laguna Cejar. Ces petites étendues d’eau turquoise bordées de croûtes salines possèdent une concentration en sel 40% supérieur à la normale, comme dans la fameuse mer morte en Israël ou Jordanie. 
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Cependant, en arrivant au guichet, on apprend que le site est fermé à cause de la pluie de la nuit. On décide donc de bifurquer vers d’autres lagunes à une dizaine de kilomètres de là, les lagunas ojos del salar et la laguna Tebenquiche. Sur la piste, on rencontre une portion bien boueuse. En s’arrêtant pour estimer la difficulté du parcours, un guide super sympa en 4X4, accompagné d’un couple de français, arrive vers nous. Il nous autorise à le suivre. On passe sans encombre cette partie, avant de se retrouver face à encore plus de boue. Le 4X4 passe en premier. Il patine, glisse 
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et finit par franchir l’obstacle. Cependant, le guide nous interdit le passage. Nous devons donc rebrousser chemin.
 
 
On se dirige du coup vers la valle de la luna ou ‘vallée de la lune’. Elle doit son nom à des reliefs érodés par le vent formant par endroits des sculptures aux formes surprenantes. L’absence d’eau, de faune et de flore rend les lieux plus que désertique d’où
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 cette impression lunaire. Un premier parcours très sympathique s’enfonce dans cette vallée curieuse mais somptueuse et traverse même de petites grottes. Les formations géologiques offrent un tableau de crêtes, de canyons, de dunes de sable dont on peut escalader la plus grande et y admirer depuis son sommet les fabuleux paysages arides. On aperçoit au loin des étendues parsemées de blanc comme de la neige. En s’approchant, on s’aperçoit qu’il s’agit en fait de sel.
 
 
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Toute proche, les terres désertiques de la vallée de la muerte valent également le déplacement. Les teintes tournant plus au rouge offre là encore des paysages surréalistes. On se croirait sur Mars. Ce devait être d’ailleurs à l’origine le nom de cet endroit mais une erreur de traduction la rendue par vallée de la mort. Ceci dit, l’absence de vie caractérise bien les lieux. Une grande dune de sable fait la joie de petits et de grands qui s’adonnent au sandboard. Une petite marche permet de grimper sur un belvédère naturel qui 
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offre une magnifique vue sur la vallée.
 
 
Notre petit détour au Chili prend fin. On n’aura pas eu de chance avec la pluie pendant ce court séjour. En plus, en voulant rentrer en Argentine par le paso de Jama, on se retrouve bloqué sur la route car d’importantes chutes de neige rendent le déplacement impossible. Cela fait deux jours en fait que les policiers ont fermé l’accès à la frontière. Par contre, cela a fini par tourner à
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 notre avantage, car, on a attendu moins d’une heure avant que la route ne réouvre. En s’inspirant d’argentins pressés, je me suis donc mis en mode broussard caldoche pour dépasser les énormes files de voitures et de camions dont la plupart peinaient dans les cols. L’avantage de savoir que la route avait été bloqué, c’est que l’on pouvait même 
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s’engager sur l’autre voie dans les virages. Du coup, on est arrivé en bonne position à la frontière et on a attendu moins de deux heures pour quitter le Chili au lieu de 5 heures et demi à l’aller. 

Mercredi 25 janvier 2017 à 2:55

http://matmonde.cowblog.fr/images/articles2017/tmp83511787686049.jpgNotre objectif, après avoir partiellement découvert le Sud de Salta, est de rejoindre la partie Nord pour d’une part, faire un crochet à San Pedro de Atacama au Chili, et d’autre part, visiter des petits villages andins argentins.
 
 
En se renseignant auprès du très sympathique réceptionniste de notre charmant hôtel, on apprend de bonnes nouvelles. Premièrement, une des routes menant dans le nord s’est ouverte. Mais, surtout,un autre itinéraire encore plus court à partir de Cachi, la ruta 40, conduit vers notre destination 
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recherchée. En fait, j’avais connaissance de cette route mais aussi bien les voyageurs sur les forums, que le loueur de notre voiture, que les employés de l’office du tourisme de Salta, nous déconseillaient voire interdisaient le passage par ce chemin prétextant qu’il faut franchir un col de 5000 mètres et que pour cela il fallait partir à plusieurs 4X4 et surtout pas seul avec une voiture essence car le manque d’oxygène risquerait une surchauffe du moteur. Le réceptionniste, par contre, lui nous a fortement incité à la prendre pour gain de temps (près de 4h de moins) mais aussi pour ses somptueux paysages. Et je le remercie fortement car la 
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route n’était pas plus compliquée qu’entre Cafayate et Cachi. Comme quoi, ils vaut mieux se fier aux gens du coins et ne pas écouter les informations déformées de ceux qui ne connaissent pas leur sujet! En fait, il s’agissait de la même route poussiéreuse, caillouteuse, mais avec aucun nids de poules. La seule différence, c'est qu’elle grimpe beaucoup plus, mais assez lentement. Certains cols de Calédonie sont d’ailleurs beaucoup plus éprouvants et sujets au mal du transport. Notre sauveur du jour nous a juste conseillé de passer par le poste de police du village de La Poma pour s’enregistrer, car, si il y avait un 
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problème quelconque, peu de véhicules empruntent ce parcours. 
 
 
Les 50 kilomètres entre Cachi et La Poma traversent de somptueuses vallées verdoyantes bordées de terres arides et parsemées de quelques zones d’habitations. Au poste de police, après avoir pris nos noms, plaques d’immatriculation et contrôlé la hauteur de notre véhicule, la sympathique fonctionnaire nous a laissé prendre la route en nous avertissant de franchir avec prudence les quelques arroyos sur le chemin. C’était,
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 effectivement, la seule difficulté, pour ainsi dire, du parcours. Une voiture trop basse risquerait de toucher à certains franchissement où il était difficile d’évaluer la profondeur des creeks et la présence de cailloux. Après quelques passages de radiers non bétonnés, en apnée pour ma copilote stressée, la route serpente tranquillement à travers la montagne offrant des paysages envoûtants. La végétation basse sèche par endroits, verdoyantes dans d’autres, accompagné de couleurs de roches variées, forme des tableaux d’une rare beauté. Les photos ne peuvent rendre ce que l’on a contemplé. Alors que la vie semble difficile ici, on croise avec étonnement quantité de troupeaux de lamas. 
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Plus on monte, plus on se sent flagadas, et plus je sens la voiture peiner par manque d’oxygène. Cependant, point de surchauffe du moteur. Il faut juste rétrograder et ça continue d’avancer. On finit par franchir le plus haut col d’Argentine nommé Abra del Acay culminant à 4 995 mètres, et la plus haute route nationale du monde. C’est non sans fierté que l’on se prend en photo à côté du panneau indiquant l’altitude. Il nous manque 5 mètres pour atteindre les 5 000 mètres. Près du petit parking, on peut encore gagner quelques mètres de hauteur, et avec mes 1m87, je pense que ma tête a dû cotoyer ces 5 000 mètres! Par contre, mon
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 estomac m’averti par des ballonnements que le mal des montagnes me guette. 
 
 
La route redescend ensuite sur l’autre versant avec toujours de splendides paysages mais beaucoup plus aride. Les lamas sont toujours présents en nombre et certains nous regardent avec étonnement. On s’enfonce alors dans de vastes plaines désertiques jusqu'à la bourgade poussiéreuse de San Antonio De Los Corbes perchée à 3 775 mètres. Les altitudes sont 
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particulièrement trompeuses car on n’a pas l’impression de se situer en montagne. On se trouve, en fait, sur l’altiplano, de vastes plateaux en haute altitude. Les maisons en pisé (en terre), ses rues pratiquement désertes donnent un bon aperçu d’une facette de la vie andine. Nous nous arrêtons rapidement au commissariat de police pour les prévenir de notre passage avec succès du col Abra del Acay. Nous reprenons la route vers la frontière chilienne en direction de Susques où un hôtel nous attend pour la nuit. Encore 130 kilomètres sur un chemin de terre et parfois sableux. On peut facilement rouler 
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entre 70 et 80 km/h mais il faut faire très attention car quelques rares portions présentent de petites crevasses. D’ailleurs, en plein milieu de nulle part, un pick-up Toyota Hillux quasiment neuf mais épave gisait sur la route. Un policier qui attendait à l’intérieur du véhicule dont l’habitacle bien défoncé laissait présager plusieurs tonneaux, est venu à notre rencontre. En fait, il attendait un remorqueur et nous expliquait que c’était un Barcelonais en vacances qui en conduisant a voulu prendre une photo et n’avait pas vu la crevasse. Il a perdu le contrôle du 4X4. Heureusement, il n’y a
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 pas eu de mort. Mais, je pense que ses vacances sont bien gâchées à présent. Plus loin, on croise un énorme camion remorquant une grosse pelle-rétro bloqué en plein milieu de la route. Le gars bien embêté s’est ensablé et n’a pas de réseau pour téléphoner. Du coup, on propose d’appeler pour lui en arrivant à Susques. 2 kilomètres après avoir laissé le chauffeur, on retrouve la route goudronnée avec soulagement même si finalement le coltar enlève du cachet à la route. Il nous reste plus que 30 kilomètres à parcourir pour atteindre notre hôtel assez excentré du village de Susques, perdu dans une 
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plaine désertique.
 
 
Le lendemain nous reprenons la route en direction de San Pedro de Atacama au Chili. Au bout d’un peu plus d’une centaine de kilomètres, on arrive devant une énorme file de véhicules. Il s’agit du Paso de Jama, le poste frontière entre l’Argentine et le Chili. Et là, notre cauchemar va commencer! Une attente infernale dans la voiture ! On avançait de 5 mètres toute les trois quarts d’heure. Une fois la douane atteinte avec le véhicule, il fallait se garer, rentrer dans un bâtiment et faire une nouvelle fois la queue au milieu d’un nombre incalculable de personnes. 
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Tout le monde était à peu près perdu. En fait, il fallait passer par 5 bureaux différents dans un ordre précis. L’organisation est vraiment calamiteuse ! Au final, on a attendu 5h30 pour passer la frontière. Heureusement, on a sympathisé avec une famille argentine qui était juste devant nous. Ils nous ont bien aidé à comprendre le fonctionnement de ce passage frontalier. Ils nous ont même offert deux feuilles de coca à mâcher pour le mal de l’altitude. En fait, depuis Susques, on avait des maux de tête, et la famille argentine nous a appris qu’on se trouvait à 4 200 mètres d’altitude. Les feuilles de coca ont le goût légèrement de 
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thé vert. Mais, je suis septique quant à leur effet. En tout cas, ça ne m’a pas enlevé mon mal de crâne. 
 
 
Bref, nous sommes maintenant au Chili !!!

Dimanche 22 janvier 2017 à 11:46

 http://matmonde.cowblog.fr/images/articles2017/tmp313362141477524.jpgLes deux seules routes menant vers le nord de Salta étant toujours bloquées, nous n’avons nul autre choix que de commencer notre road trip vers le Sud.
 
 
Après avoir récupéré notre voiture de location, nous empruntons la route 68 menant au village de Cafayate. Cette dernière traverse les paysages exceptionnels de la Quebrada de las Conchas également appelée Quebrada de Cafayate. L’intérêt de celle-ci est la succession de formations rocheuses étranges et surprenantes nées de l’érosion. Plus on s’enfonce dans la Quebrada, plus le paysage se transforme en une sorte de vallée
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 de la mort digne des plus grands westerns. Le long de la route, les nombreux panneaux nous indiquent les sites à ne pas louper.
 
 
 On commence l’émerveillement par les formations géologiques de la Garganta del Diablo, et, quelques centaines de mètres plus loin, d’El Amfiteatro. Des couloirs creusés dans la pierre permettent de pénétrer et d’admirer la roche déformée par les mouvements tectoniques, leur donnant d’extraordinaires apparences. Ça me rappelle un peu le site de Petra en Jordanie, 
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mais, bien entendu,avec un côté beaucoup moins spectaculaire, et sans les monuments taillés par l’homme dans la roche.
 
 
On découvre ensuite El Sapo, une sculpture par le vent représentant un crapaud, El Fraile, une roche en forme de moine mais difficilement identifiable, El Obelisco, un joli monolithe naturel dressé vers le ciel, puis Las ventanas, un gigantesque mur de pierre de couleur rougeâtre transpercé de grands trous
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 faisant penser à des fenêtres, et enfin, los castillos, d’impressionnantes citadelles de pierre posées sur le lit du Rio de las Conchas. Les curiosités naturelles se terminent avec Los Medanos, un vaste champ de dunes qui borde le canyon. Un sentier semblait s’enfoncer pour découvrir les lieux, mais ne sachant pas la longueur du parcours, et avec la chaleur tonitruante ainsi que le manque de sommeil de la nuit précédente, on a préféré arrêter rapidement l’aventure et 
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rebrousser chemin vers la voiture. 
 
 
Quelques kilomètres plus loin, on arrive au village de Cafayate que l’on traverse rapidement pour se rendre à 60 kilomètres plus au sud pour découvrir les ruines de Quilmes. Le site daterait du 9ème siècle et serait dressé par les indiens de Quilmes qui appartenaient au groupe linguistique et culturel des Diaguitas. Ce peuple avait la réputation d’être de féroces guerriers. Ils 
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survécurent au contact avec les incas dans les années 1480. Puis ils résistèrent aux conquistadors espagnols pendant 130 ans de lutte acharnée avant de succomber. Vaincus en 1667, les européens déportèrent les 2000 indiens survivants vers Buenos Aires pour participer à la construction de la ville. Aujourd'hui, ce peuple ne compte plus aucun descendant, victime des mauvais traitements et de l’enfermement, insupportable pour des guerriers. Une excellente bière porte ce nom rendant un hommage douteux à ces braves indiens. Le site en lui-même peut paraître décevant au premier abord, à l’exception de la 
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présence d’une multitude de gigantesques cactus. Mais, en grimpant un peu et en prenant de la hauteur, une vue d’ensemble nous permet d'apprécier les lieux et de mieux comprendre la configuration des ruines. Leur ville fortifiée a été construite en terrasse, accrochée à la montagne et de manière à pouvoir prévenir de toute attaque éventuelle venue de la plaine. Le site a été partiellement restauré. Les fondations des maisons ont été remontées ce qui nous permet de visualiser la structure labyrinthique et l’immensité de la cité indienne qui compta 5000 âmes sur une trentaine d’hectares. Cependant, ce qui est 
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dommage, c’est que l’on a vu aucune explication de la vie de ces indiens, et on aurait aimé une reconstitution complète d’au moins une habitation.
 
 
Après cette excursion historique, nous revenons sur nos pas, vers cafayate. Perché à 1600 mètres d’altitude, ce village est entouré de vignes, parmi les plus hautes du monde. Ce qui est rigolo, c’est la présence de quelques cactus dans certaines exploitations. Ça nous rappelle que l’on est bien en Amérique du 
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Sud. Cafayate est réputée pour son torrontés, un cépage produisant un vin blanc sec aromatique. Cependant, les bodegas des alentours proposent d’excellents vins rouges, à partir de cabernet sauvignon, de malbec et de tannat. Outre le vin, le charme rural de la bourgade ne fait aucun doute avec son architecture de style espagnol planté dans un magnifique décor montagneux. Le lendemain, avec deux guides, on part découvrir le Rio Colorado, une rivière serpentant dans un joli canyon parsemé de quelques cactus. Nos deux accompagnateurs étaient surpris de me voir crapahuter sur les 
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pierres, traverser les rivières en claquettes! Surtout sur le chemin à l’aller, ils me regardaient, me montraient du doigt mes pieds et me demandaient si ça allait. ‘ils sont fous ces français’, à même pretexté un des guides. C'est difficile d’expliquer que l’on est calédonien. Je ne sais pas si ils ont compris au final. La balade se conclut par la cascade de la virgen, belle, mais pas exceptionnelle et encore moins incontournable. Ces 5 heures de marche se sont avérées être chronophage et nous ont empêché au final de visiter une bodega
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 (vignoble local) car nous devons reprendre la voiture pour nous diriger vers le nord ouest en direction de Cachi. 
 
 
160 kilomètres de route en terre (4 heures) nous attendent pour atteindre le village désiré. On commence par traverser plusieurs petites zones d’habitations extrêmement poussiéreuses avant de passer par les paysages incroyables de Las Flechas. Ces nombreux pics rocheux ont la particularité de se dresser droits 
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vers le ciel, sculptés et aiguisés par le vent faisant penser à d’immenses pointes de flèches préhistoriques sorties de terre. C’est vraiment impressionnant ! Je n’avais jamais rien vu de tel.
 
 
La route caillouteuse, mais très belle, se poursuit et traverse différents petits villages perdus au milieu d’oasis comme celui d’Angastaco ou encore Molinos où le temps semble s’y être suspendu. Des vignes sorties de nulle part nous surprennent, par moments, dans des paysages arides.
 
 
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Nous arrivons enfin à Cachi, une jolie petite bourgade au nord ouest de Cafayate et au sud ouest de Salta, nichée au coeur d’un beau panorama à près de 2300 mètres d’altitude. Dominée par la majestueuse montagne du Nevado de Cachi dont les cimes dépassent les 6000 mètres, elle permet à ses habitants de profiter du bon air des hauteurs, de journées ensoleillées et de nuits plus fraîches. D’ailleurs, les locaux aiment à dire qu’on ne meurt que de vieillesse ici, tant le climat est vivifiant. Du fait de son isolement, le village a gardé de son authenticité. Ses rues pittoresques et pavées, ses maisons blanchies à la chaux, ses habitants accueillants, ses vendeurs de succulentes tortillas 
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(une sorte de pâte à pizza renfermant du fromage de chèvre de la région et du jambon, cuite sur un barbecue de feu de bois ) apportent un cachet indéniable à Cachi. Le rythme de vie dépaysant est propice à une halte paisible pour une bonne nuit de repos.
 
 
La suite de nos aventures se dirigera vers la partie nord de Salta si l’ouverture des routes le permet.

Samedi 21 janvier 2017 à 3:52

http://matmonde.cowblog.fr/images/articles2017/tmp3011795695155.jpg Après plusieurs heures d’avion et une escale à Córdoba, nous voilà aux confins de l’Argentine, dans le nord ouest du pays, entre les frontières du Chili et de la Bolivie. La région, bien que située sur une tranche de la cordillère des andes, possède des paysages bien différents de la Patagonie mais tout aussi époustouflants. Montagnes arides et multicolores, plaines couvertes de cactus, désert de terre rouge, et parfois même, vallées verdoyantes et fertiles. A cela, il faut rajouter le dépaysement culturel typique des andes avec ses communautés indiennes parlant le quechua ou l’aymara et leur artisanat traditionnel.http://matmonde.cowblog.fr/images/articles2017/tmp3011821613084.jpg Un beau road trip d’une douzaine de jours en perspective! 
 
 
Nos deux avions successifs nous dépose, au final, à l’aéroport de Salta. Ici encore, une météo capricieuse nous a surpris. Outre la température très élevé ( plus de 30°) et un climat humide, c’est la pluie causant des inondations et des glissements de terrain exceptionnels ensevelissant littéralement un village entier qui 
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vient fortement perturber notre programme. Nous devions parcourir les routes menant vers le nord en premier, mais, au centre d’information de l’aéroport, on nous prévient que celle par laquelle on devait passer est bloquée depuis 6 jours, et, avec les pluies de la journée, les chances pour qu’elle réouvre rapidement sont minces. Une première désillusion ! En réfléchissant un peu, on réussit toutefois à réorganiser notre périple sans grand chamboulement en empruntant l’autre route menant vers
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 le nord.
 
 
Nous arrivons donc à notre auberge dans la ville de Salta assez fatigués avec cette longue journée entre vols, attente aux aéroports et la déception finale. 
 
 
Le lendemain matin, notre première préoccupation était de se rendre aux informations touristiques du centre ville afin d’obtenir de nouvelles informations sur la route. Et là, nouvelle désillusion! Non seulement, la route principale menant vers le nord est 
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toujours bloquée, mais en plus, vient de se rajouter avec les pluies de la nuit, l’autre qui s'avérait être le seul échappatoire. Du coup, on part visiter Salta avec beaucoup d’interrogations et de flous. 
 
 
Cette dernière, la plus grande ville de la région, figure parmi les plus jolies cités coloniales du pays. D’ailleurs, les argentins la surnomment ‘la linda’ ou la belle. Fondée en 1582 par les espagnols, son architecture a été mieux conservée ici qu’ailleurs en Argentine. La ville grouille de vieilles églises, d’anciens couvents, de magnifiques maisons seigneuriales, de patios 
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intérieurs agrémentés de puits, de balcons en bois. Elle nous fait vraiment rappeler les villes mexicaines du Yucatan comme par exemple Mérida.
 
 
La plaza 9 de julio, une place aux belles dimensions et ombragée par une multitude de palmiers, est le coeur historique de la ville. En la parcourant, on y découvre notamment le cabildo historico, le plus ancien bâtiment de la ville ainsi que la catedral basilica de Salta. Cette dernière, classée monument national argentin, 
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impose par sa stature, ses ornements et ses couleurs blanches et roses.
 
 
On nous a fortement recommandé le musée Arqueologia de Alta Montana. Il retrace une expédition qui a permis d’exhumer trois momies (une d’une adolescente de 15 ans, une d’une fillette de 6 ans et une d’un petit garçon de 7 ans) sur le volcan Llullaillaco (à 480 km de Salta ) à 6 739 m qui en fait le site archéologique le plus haut du monde. Un aspect triste et inhumain de la culture du peuple inca. Ces derniers sacrifiaient de jeunes enfants de haute lignée en offrande propitiatoire afin d’assurer au peuple la fécondité et à la terre la fertilité. Les hauts sommets de la cordillère des andes, considérés comme sacrés, étaient des lieux tout trouvés pour ces affreux rites. Avant cela, les enfants étaient emmenés à la capitale Cusco au Pérou où ils étaient placés au centre d’une grande cérémonie avant de repartir chez eux (un long trajet qui pouvait durer plusieurs mois). De retour sur leurs terres, ils étaient de nouveau fêtés puis emmenés dans les montagnes. Là, on les nourrissait et abreuvait d’importantes quantités de chicha, une boisson alcoolisée à base de maïs fermenté, avant de les ensevelir parfois vivants, parfois morts par strangulation ou frappés d’un coup mortel à la tête. Le froid, la faible pression atmosphérique, l’absence d’oxygène et de bactérie sur le volcan Llullaillaco a permis une parfaite conservation des momies. 
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Cependant, une autre grosse déception de la journée : le musée est fermé le lundi. Du coup, étant donné que nous reviendrons à Salta un vendredi dans une dizaine de jours, la visite de ce dernier sera donc au programme ultérieurement.
 
 
On opte finalement pour se diriger vers un parc à l’est de la ville d’où un téléphérique permet d'accéder au sommet du cerro San Bernardo. De nombreux bassins se déversant les uns dans les autres forment des cascades dégageant un sentiment de 
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sérénité. La magnifique et paisible vue sur Salta vient renforcer cette sensation. 
 
 
Après différentes courses pour notre futur road trip (réchaud, assiettes, couverts, saladier …) et quelques instants de repos à notre auberge, nous terminons notre journée ou plutôt notre soirée dans une peña. Ici, on y vient pour manger, boire mais surtout pour écouter du folklore local. L’ambiance y est exceptionnel. La dextérité des danseurs avec des mouvements 
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hyper toniques notamment des jambes et des pieds s’avère impressionnante. La plupart des clients étant argentins, ils connaissent et donc reprennent en coeur les chansons entraînantes de la région. On a bien sympathisé avec nos voisins de table un couple de Buenos Aires. Ils nous ont donné pleins d'explications sur la vie en Argentine. Nous n'avons pas vu le temps passé et nous sommes rentrés à 2 heures du matin. 
 
 
Le réveil s’annonce donc difficile car le départ de notre road trip dans la région de Salta est prévu aux alentours de 8 heures. 

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