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Le petit tour du monde de Mat

Lundi 16 janvier 2017 à 3:35

http://matmonde.cowblog.fr/images/articles2017/tmp135801289500845.jpgNotre aventure se poursuit en Patagonie andine. Ces terres qui ne cessent de fasciner les aventuriers par la diversité de ses grands espaces, la beauté sereine de ses montagnes, de ses glaciers et de ses lacs comptent moins d’un habitant au kilomètre carré. 
 
 
Nous arrivons dans ces mythiques contrées par les airs à l’aéroport d’El Calafate. 
 
 
Après les inattendues vagues de chaleur de Buenos Aires et de
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 froid à Ushuaia, le climat fait également des siennes ici. Bien que les températures y soient plus clémentes (entre 9° et 20°), ce sont les puissantes bourrasques de vent qui, cette fois-ci,  nous ont surpris. Il faut bien tenir le volant en conduisant et les portières quand on les ouvre!
 
 
Après avoir récupéré une voiture de location, nous nous dirigeons immédiatement vers El Chaltén situé un peu plus au
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 nord, à près de 200 km d’El Calafate.
 
 
On ne s’attendait pas à être autant fasciné par les paysages défilant devant nous. La magnifique traversée de la steppe désertique, troublée par moment avec l’apparition, comme d’un mirage, de lacs irréels d’un bleu laiteux, de la faune locale avec des guanacos (apparentés aux lamas), ou encore des aigles,
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 nous mène à ce petit village d’El Chaltén perdu au coeur des andes, au pied de la vedette des lieux: l’emblématique mont Fitz Roy. 
 
 
El Chalten signifiant ‘montagne qui fume’ tire son nom de ses sommets souvent nimbés de nuages. Vous l’aurez certainement compris, on ne vient pas ici pour les rues poussiéreuses du village, ni pour une certaine ambiance hippie, mais bel et bien 
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pour ses sentiers de randonnées permettant d’apprécier la beauté du mont Fitz Roy culminant à 3405 mètres.
 
 
Dès notre arrivée, nous nous dirigeons vers Chorillo del salto, une jolie cascade, facile d’accès. Cette dernière jaillit de la roche et se fracasse dans un beau trou d’eau. La baignade n’est pas autorisée. Mais, vu la température extérieure (bien qu’il fasse 
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plus chaud qu’à Ushuaia), ça ne me serait pas venu à l’idée d’y faire un plongeon. 
 
 
L’un des treks les plus populaires est celui qui conduit à la laguna de los Tres. Près de 23 kilomètres de marche aller-retour sont nécessaires pour atteindre les lacs de haute altitude. Le sentier commence par grimper, nous offrant de belles vues sur la vallée en contrebas puis s’enfonce sur un plateau qui pourrait s’avérer un peu monotone si les arrières plans de pics rocheux enneigés n’égayaient pas le paysage. L’apparition d’un condor 
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nous survolant à plusieurs centaines de mètres au-dessus de nos têtes, nous rappelle que l’on se trouve bien dans la cordillère des Andes. En tout cas, l’arrivée est ultra spectaculaire : Après une ultime ascension très pentue et donc éprouvante, le mont Fitz Roy surgit devant nos yeux ébahis avec à ses pieds un fabuleux lac d’un bleu turquoise. Difficile de trouver les mots devant tant de beauté. 
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Alors qu’on pensait être au paroxysme de la magie des lieux, que nenni!!! Au sommet d’un petit promontoire voisin, le panorama reprend encore une dimension supplémentaire avec la splendide vue sur un autre lac d’un bleu irréel, la Laguna Sucia. On est resté 2 heures et demie au sommet. On n’avait plus envie de redescendre. Le temps était idéal: un beau soleil, pas de vent. On a entendu un guide qui
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 accompagnait des touristes dire que ce genre de conditions était exceptionnel. Ce n’est pas pour rien que El Chaltén signifie montagne qui fume. En tout cas,nous rentrons au village avec le sentiment d’avoir participé à certainement l’une des plus belles et mémorables randonnées
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 de notre vie !
 
Le lendemain, nous repartons pour un autre trek très joli mais plus abordable : la Laguna Torre. Bien qu’au final notre GPS ait indiqué autant de kilomètres que la journée précédente, le chemin crapahute beaucoup moins. Au départ, les quelques montées rappellent à nos cuisses et
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 mollets les efforts fournis la veille à la laguna de los tres, puis, rapidement, en s’enfonçant dans la vallée, on retrouve un bon rythme de marche. On sent que les randonnées précédentes portent leurs fruits, car, à l’aller, on met 2h30 au lieu de 3h indiqué, et au retour, 2h au lieu de 3. Là encore, les paysages avec les pics enneigés spectaculaires en arrière plan défilent devant nous. L’arrivée est de nouveau brutale et très belle, même si elle est loin d’égaler celle d’hier. La laguna torre d’une couleur vert kaki embellit la chaîne de montagne dont le pic du cerro Torre dominant la vallée avec ses 
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3128 mètres. Pendant notre pause déjeuner avec un vent glacial à décorner les boeufs , deux beaux aigles peu farouches tournoyaient au-dessus des randonneurs à la recherche de reste de nourriture. Ils ont réellement une vue perçante car ils ont très vite repéré du ciel le petit bout de chorizo qu’on leurs a laissé. Un s’est même posé à moins d’un mètre de nous. Après ce sympathique moment passé en compagnie des volatiles, on décide de contourner le lac pour se rapprocher du glacier. On parvient à un ultime promontoire, le mirador Maestri d’où l’on peut contempler un
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 panorama exceptionnel sur les montagnes et le lac gelé en contrebas. 
 
 
De retour au village, nous enchaînons notre splendide marche avec près de 3 heures de route en voiture pour revenir à notre point de départ la petite ville d’El Calafate. Nous retraversons 
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donc cette surprenante steppe désertique avec quelques arrêts photos pour prendre encore une fois les troupeaux de guanacos mais surtout les choiques (une sorte de petites autruches) que l’on observe pour la première fois. 
 
 
Le nom de la ville d’El Calafate provient d’un petit arbuste épineux à fleurs jaunes dont on confectionne des confitures à partir de ses fruits d’un bleu virant au violet. Le centre ville très touristique et animé se compose d’une enfilade de restaurants, 
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de bars, de boutiques de souvenirs et d’agences d’excursions. Ce modeste village de pionniers à l’origine, fondé en 1927, au coeur d’une pampa désertique et venteuse, à connu au fils des ans un développement fulgurant grâce au tourisme. 
 
 
Quel est l’intérêt de l’endroit ? El Calafate est érigée dans un site exceptionnel, au bord du magnifique et gigantesque lac nommé lago argentino à seulement 80 km de la star incontestée de 
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Patagonie, le célèbre glacier Perito Moreno. 
 
 
Après une nuit méritée suite aux treks des jours précédents à El Chaltén enchaînée du long trajet en voiture, nous entamons notre découverte de la région justement par le fameux glacier. Un peu moins d’une heure et demie de route permettent d’approcher le mastodonte de glace avec ses 30 km de long, 
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5 km de large et 60 m de haut.
 
 
Nous avons opté pour une découverte approfondie de ce mythique glacier. Une agence organise des minis treks sur ce dernier. On emprunte dans un premier temps une embarcation traversant le lac dans lequel baigne le glacier, puis une petite marche d’approche dans une forêt de lengas permet d’arriver au pied du Perito Moreno. On s’équipe alors de crampons pour évoluer sur la glace. On évolue pendant une heure et demie sur 
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celui-ci à la file indienne sous l’oeil bienveillant des deux guides. Je pensais marcher sur de la neige, mais non! on marche sur des glaçons compactés. Ca m’a beaucoup surpris! Lors du parcours, on traverse de magnifiques crevasses et de petites grottes aux reflets bleutés à l’intérieur du glacier ainsi que de jolies flaques d’eau turquoise. Pas un bloc de glace sculpté par le vent ou la pluie n’est identique! En fait, c’est assez étrange: dans ce labyrinthe gelé, au premier coup d’oeil, tout se ressemble, mais en observant davantage, 
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tout est différent. Juste avant de quitter le glacier, une petite collation est servie: du whisky accompagné de … je vous laisse deviner … glaçons du Perito Moreno !!! Un super moment, inoubliable ! 
 
 
Après l’avoir apprécié de très près avec cette petite excursion, on part le contempler d’un peu plus loin. En effet, un réseau de 4 km de passerelles permet de le découvrir sous différents angles. Le 
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Perito Moreno est l'un des seuls, voire le seul glacier au monde à avancer continuellement. Il bute contre un promontoire rocheux se trouvant sur la rive opposée du bras du lac situé à ses pieds. Des plate-formes d’observation, on se rend plus facilement compte de ses dimensions impressionnantes. La glace est à perte de vue! Difficile de rester insensible à cette majestueuse beauté classée au patrimoine mondial de l'humanité ! Parcourant jusqu'à 2 mètres par jour, il gronde, grince, craque, résonne et crée des icebergs pouvant
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 atteindre la taille de tours d’immeubles à sa surface. Les petits glaciers de Nouvelle-Zélande ne font pas le poids face à ce géant de glace. 
 
 
Le lendemain, nous retournons dans le parc national des glaciers pour une mini croisière de cinq heures sur les eaux d’un bleu laiteux et turquoise du lago argentino. Cette jolie couleur provient de la fonte des glaces très denses apportant une grosse 
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dose de sédiments. Cette immense étendue est le troisième plus grand lac d'amérique du sud et le plus grand d’Argentine par sa superficie de 1560 km carré.

Le bateau permet d’accéder à d’autres glaciers dont l’Upsala. Plus étendu que la ville de Buenos Aires, il est l’un des plus grands glaciers de l’hémisphère sud. Le front de l’Upsula s’élève environ à 70 m de haut et il y aurait 490 m de glace sous l’eau. Long de 60 km, il se montre plus imposant que le Perito Moreno, mais, à l’inverse de ce dernier, il recule progressivement. Ce qui 
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est dommage, c’est qu’on l’observe d’assez loin. Par contre, le bateau s’est bien approché d’un autre glacier, le Spegazzini dont le front mesure entre 80 et 125 mètres de hauteur. En parcourant les rives du lac, on a l’impression de voyager dans un monde surréaliste, dans ces eaux parfois calmes, parfois agitées par les vents violents, parsemées par endroit d’immenses icebergs d’un bleu intense.
 
 
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Après ces quelques jours passés dans cette partie du monde, on comprend alors mieux l’attrait et la réputation de la Patagonie. 
 
 
La suite de nos aventures se poursuivra dans un tout autre décor, beaucoup plus au nord, mais avec comme dénominateur commun, la cordillère des andes : il s’agit de la ville et des environs de Salta. 
 
 

Vendredi 13 janvier 2017 à 11:16

http://matmonde.cowblog.fr/images/articles2017/tmp19863133993743.jpg A quoi vous fait penser le mot Ushuaia ? Pour certains, cela évoque une marque de shampoing, pour d’autres une ancienne émission de télévision animée par Nicolas Hulot, ou pour d’autres encore et je l’espère, une terre égarée aux confins de notre civilisation. 
 
 
C’est de cette dernière notion que l’on va aborder dans cet article.
 
 
En effet, Ushuaia est considérée comme la ville la plus australe du
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 monde. Ce qui n’est, en fait, pas tout à fait exact, car une pseudo ville côté Chili, Puerto Williams, se trouve encore plus au Sud mais ressemble plus à un gros bourg. En tout cas, surnommée par les argentins ‘el fin del mundo’ ( le bout du monde ‘), Ushuaia fascine les voyageurs en quête d’aventure. 
 
 
L’arrivée à l’aéroport est glaciale au sens littéral du terme. Après les grosses chaleurs de Buenos Aires, on ne s’attendait pas à supporter des températures oscillant entre 2 et 8 degrés pour un plein été austral. D’après les habitants d’Ushuaia, le climat actuel n’entre pas dans les normes. Habituellement, il fait 15 degrés en
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 moyenne à cette période. Du coup, on a rapidement sorti les polaires en multipliant les couches.
 
 
Cependant, le temps est très changeant à Ushuaia. Il peut faire limite chaud avec un beau soleil, et cinq minutes plus tard, extrêmement froid avec une pluie ou un vent glacial qui perfore les vêtements. D’ailleurs, les locaux aiment dire qu’ici, il peut y avoir les quatre saisons en une seule journée.
 
 
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En tout cas, de l'aéroport, le froid ne nous empêche pas d’admirer le cadre dans lequel se situe la ville, une sorte de cirque entourée de montagnes aux sommets enneigés en bord de mer.
 
 
Par contre, en s’approchant du centre, l’impression d’arriver au bout du monde s’estompe légèrement avec le nombre incroyable de touristes ainsi que toutes les infrastructures et l’organisation déployée pour les accueillir dans des conditions confortables. 
 
 
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La ville en elle-même ne présente que peu d'intérêts même si un certain charme opére au final rapidement. Ses maisons aux toits de tôle ondulée et aux façades peintes de différentes couleurs arbore un air scandinave. 
 
 
Pour quelles raisons tant de touristes y font le déplacement? Une infime partie s’y rendent afin d’embarquer dans un bateau à destination de l’antarctique, d’autres pour le mythe de se trouver au bout du monde, mais une bonne majorité pour profiter des 
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incroyables paysages de la terre de feu.
 
 
Cet archipel battu par les vents, séparé du continent par le détroit de Magellan, se compose d’une grande île argentino-chilienne, l’Isla Grande de Tierra del Fuego, de l’île chilienne de Navarino et d'innombrables îlots inhabités. Ici, la nature règne en maître, entre steppes désolées, forêts de lengas ( ou également appelé en français ‘hêtre de la terre de feu’), lacs émeraudes et 
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sommets enneigés. 
 
 
Notre découverte de cette sublime région débute par le glacier Martial tout proche du centre ville. Le début du parcours emprunte un chemin de terre large et pentu, bordé de forêts de lengas ainsi que d’un joli creek, et servant de piste de ski en hiver. Une fois arrivés à un mirador offrant une vue panoramique sur les magnifiques pics d’un côté et la mer en contrebas de l’autre, un étroit sentier encore plus abrupte conduit jusqu'au glacier. Ici, les arbres laissent place à une végétation basse 
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composée de différentes variétés de mousses. Alors que les autres randonneurs ne semblaient guère y prêter attention, je m’extasiais devant les formes graphiques de cette surprenante flore. L’arrivée au pied du bloc de glace est magique. Le glacier en soi n’est pas très impressionnant puisqu’il a beaucoup fondu, mais la vue fantastique sur Ushuaïa, les montagnes et sur le canal de Beagle impressionne et mérite à elle seule le déplacement.
 
 
La journée suivante, nous avons opté pour une excursion 
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maritime sur le canal de Beagle. Ce détroit délimitant l’Isla Grande de Tierra del Fuego de plusieurs autres îles plus au sud dont Navarino mesure 240 km de long et sa largeur minimale est d’environ 1,5 km. Naviguer sur ces eaux gris-vert, sur fond de pics enneigés et d’îles rocheuses balayées par les vents forts reste un moment inoubliable où le sentiment de se trouver au bout du monde prédomine bel et bien.
 
 
Notre embarcation nous mène à l’île des cormorans royaux et impériaux, puis à l’île des lions de mer nous permettant 
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d’apprécier et d'observer la diversité de la faune locale. Nous passons ensuite devant l’île les éclaireurs où un phare tout droit sorti d’un roman de Jules Verne attire notre regard.
 
 
Notre mini croisière prend fin à l’estancia (une sorte de ranch) Harberton d’où un zodiaque nous transporte sur l’île Martillo. Seul 20 personnes sont autorisés à fouler ce petit bout de terre. Une petite marche dans un froid glacial nous permet d’approcher au plus près d’une colonie de manchots de Magellan se dorant au soleil sur la plage. A quelques dizaines de mètres de là, un 
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groupe de manchots Papous ainsi que deux manchots royaux scrutent l’horizon inlassablement. Un petit sentier nous conduit ensuite vers l’intérieur de l’île et passe devant une centaine de nids de nos volatiles du jour. Ces derniers vivent en couple et alterne la garde de leurs petits. Ils ne font que un ou deux oeufs par an et vivent entre 25 et 30 ans. En tout cas, c’est un vrai régal et un grand privilège que de faire partie de leurs hôtes ces quelques 
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instants dans ce cadre enchanteur.
 
 
Nous regagnons ensuite la grande île de la terre de feu à l’estancia Harberton. Cette vaste exploitation agricole d’une superficie de près de 20 000 ha est la plus ancienne de la terre de feu. Elle fût fondée en 1886 par le pasteur Thomas Bridges, le premier européen à s’établir de façon permanente dans cette partie du monde. Ce pionnier apprit la langue des yámana, le peuple nomade d’indiens vivants en terre de feu. D’ailleurs, une hypothèse de
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 l’origine du nom de cette région viendrait des premiers explorateurs en apercevant les feux des camps indiens qui vivaient nus même en hiver. Thomas Bridges devint un défenseur de ce peuple décimé par les maladies apportées d’europe ou par la chasse à l’homme mené par les autres éleveurs venus s’installer par la suite. Aujourd'hui, il ne reste en vie, malheureusement, plus qu’une seule descendante et locutrice des yámana, une vieille dame respectée née en 1928 nommée Cristina Calderón. 
 
 
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L’estancia Harberton est restée dans la même famille au fil des générations. Jusqu'en 1995, la ferme vivait essentiellement de l’élevage des moutons. Elle tire à présent ses revenus du tourisme. Point d’authenticité donc. Cependant, le cadre sublime au bord de l’eau dans une crique isolée et abritée des vents du canal de Beagle transmet une ambiance particulière cohérente avec le surnom d’Ushuaia, un sentiment de bout du monde. Un petit musée derrière l’estancia, non incontournable, expose des squelettes de
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 baleines, dauphins ou encore d’otaries. 
 
 
Le retour vers la ville se fait par bus. La route ne démérite pas non plus. Elle traverse une magnifique forêt primaire, dans laquelle on retrouve principalement trois espèces de Nothofagus (le lenga, le coihue ou hêtre de Magellan, et le nire ou faux hêtre antarctique). Certains sont même surnommés arbres drapeaux 
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tant ils sont vrillés et déformés par les puissants vents d’ouest.
 
 
Ce fût vraiment une excursion rondement menée où les temps morts se font peu nombreux et la diversité des activités et visites s’avère intéressante. A recommander sans hésiter ! 
 
 
Cependant, au vu des tarifs élevés des sorties organisées, nous
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 avons décidé d’explorer le reste de la terre de feu par nos propres moyens en louant une voiture. 
 
 
De nombreuses randonnées non loin d’Ushuaia permettent de profiter de splendides paysages. 
 
 
Proche du centre, l’estancia Tunel peu touristique mais très prisée des argentins le week-end vaut réellement le coup d’oeil. Une piste accessible en voiture longe le canal de Beagle offrant 
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de magnifiques points de vue sur Ushuaia. Arrivés à un parking, on emprunte un sentier à pied qui chemine toujours le long de la côte déchiquetée. Une succession de paysages de toute beauté s’enchaînent jusqu'à l’arrivée aux abords de l’estancia semi-abandonnée. Le cadre nous a littéralement subjugué et renforce ce sentiment d’isolement et de bout du monde. Magnifique endroit à découvrir et non indiqué dans les guides touristiques ! 
 
 
Un peu plus loin, à 20 km de la ville, un sentier de randonnée ultra fréquenté mène à la laguna Esmeralda. Le chemin
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 commence par traverser une zone marécageuse, où la boue est au rendez-vous. On rentre ensuite dans une forêt de lengas. La bouillasse est toujours là. La vue finit par se dégager sur quelques sommets enneigés encerclant une profonde et magnifique vallée. On pensait avoir traversé le plus dur avec la boue, et bien non, rebelote et même de plus belle. On s’enfonce dans ce qui s’appelle une tourbière, une zone marécageuse où l’acidité du milieu, le manque d’oxygène et les températures basses empêchent la décomposition des matières organiques. Cela provoque une accumulation des plantes mortes qui en se comprimant forment la tourbe. C’est assez curieux à regarder,
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 mais patauger dedans n’est pas du tout agréable!
 
 
L’apparition du lac à la couleur émeraude due aux minéraux en suspension transportés par la fonte des glaces de la montagne est soudaine et assez spectaculaire. Cependant, les lacs turquoises de Nouvelle-Zélande restent de loin plus impressionnants.
 
 
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Nous retournons ensuite à la première zone marécageuse car de nombreux castors y ont élu domicile. Ils sortent de leurs habitats en fin de journée vers 19 heures. Ces petits animaux craintifs et nocturne causent de lourds dégâts en terre de feu. Ils ont été importé en 1946 du Canada pour développer le commerce de la fourrure. De 25 couples à l’origine, ils sont passés à plus de 250 000 individus dans la région. Leurs barrages détournent les rivières, provoquent des inondations, déciment les forêts et les
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 écosystèmes autochtones. Mais comment ne pas craquer devant ces petites bouilles de rongeurs! Peu de randonneurs ont connaissance de leur présence ici car nous étions les seuls à s’être arrêtés pour les observer.
 
 
Notre dernière journée à Ushuaia, nous l’avons passée dans le parc national de la terre de feu, une des attractions principales de la ville. Cette aire naturelle protégée, la plus australe d’argentine s’étend sur une superficie de 63 000 ha. La faune 
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avec ses renards, ses guanacos (un genre de lama), ses castors, ses lapins, ou encore ses multitudes espèces d’oiseaux dont de majestueux aigles, ainsi que la flore très variée de ce parc sont d’une grande richesse. La diversité des paysages peut s'apprécier grâce à de nombreux chemins balisés. 
 
 
Nous commençons notre visite par le bout du parc. La baie de Lapataia marque également la fin de la route nationale 3. Buenos Aires se trouve alors à 3242 km. De là, de très courtes 
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balades permettent d'observer le canal de Beagle, de traverser des marécages, d’approcher la laguna negra, un joli lac niché dans la forêt. La laguna verde affiche également de splendides couleurs vertes. Cependant, bien que jolis, les paysages n’ont pas le côté spectaculaire recherché.
 
 
Par contre, le sentier côtier d’une longueur de 8 kilomètres près de l’entrée du parc vaut vraiment le coup. Il longe la petite crique
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 Ensenada Zaratiegui bordée par une forêt composée de magnifiques Nothofagus avant de rejoindre la baie de Lapataia. C’est ici que vécurent les derniers indiens. On traverse une succession de petites criques et de plages de galets de couleur vert pâle avant de rentrer dans une forêt. De nombreux arbres développent de grosses protubérances. En fait, un parasite s’attaque aux végétaux, qui, par défense, produisent davantage de bois dans les zones infectées. C’est ce qui forme ces grosses boules. La deuxième moitié du sentier, dans la forêt, finit par être au final assez 
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répétitive. Cependant, la rencontre avec de beaux piverts peu sauvages qui s’évertuaient à picorer le tronc des arbres a égayé la fin du parcours.
 
 
Au final, on s’est bien régalé en terre de feu avec de beaux paysages. Une chose assez étrange, toutefois, c’est la luminosité. En effet, alors qu’à nos yeux elle semblait excellente, sur nos photos, elle se montre capricieuse. La majorité de nos clichés sont assez sombre et ne rendent pas ce que l’on a vu. Donc, pour réellement apprécier les magnifiques panoramas du
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 bout du monde, il faut s’y aventurer.
 
 
En tout cas, c’est avec un petit pincement au coeur que nous quittons Ushuaia, d’autant plus que l’hôte de notre bed and breakfast s’est montré particulièrement charmant lors de notre séjour. Nous reprenons donc l’avion vers El Calafate, une autre région au coeur de la Patagonie.
 

Lundi 9 janvier 2017 à 4:04

http://matmonde.cowblog.fr/images/articles2017/tmp256511978375979.jpgDe retour à Buenos Aires,  nous avons opté, avant de nous envoler vers Ushuaia,  pour passer une nuit dans un autre quartier de la capitale argentine proche de l’aéroport et très étendu : Palermo. 
 
Bien que moins incontournable que les autres quartiers déjà visités, ses grands parcs verdoyants, ses rues, ses places, ses bâtiments coloniaux et ses impasses charmantes méritent une certaine attention. 
 
En fait, ce quartier semble assez jeune avec un style un peu art 
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déco. Les façades des immeubles sont très colorées et affiche régulièrement de beaux et grands dessins stylisés. L’ambiance y est bien plus agréable que dans les autres faubourgs de la capitale à l’exemption certainement de Boca. Cependant, contrairement à ce dernier, Palermo draine énormément moins de touristes, ce qui participe à la sérénité relative des lieux. 
 
Le seul point négatif du quartier est la sollicitation de mendiants pendant notre pause déjeuner sur les tables extérieurs d’un sympathique restaurant donnant sur le trottoir. Cinq ou six 
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personnes de tout âge, enfants, adultes, vieilles mamies nous ont réclamé de la monnaie ou tenté de nous vendre des serviettes passées de mode.
 
Au nord de Palermo, le jardin botanique permet de s’échapper de la bruyante mégalopole et d’apprécier la diversité de la flore locale. A quelques minutes de marche de là, un autre parc arboré, le jardín japonés, s’avère également propice à la recherche du calme et de la tranquillité. Un tori à l’entrée, un joli pont rouge, une grosse cloche typiquement japonais viennent agrémenter le jardin et son petit étang dans lequel d’énormes 
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poissons rouges circulent paisiblement. Un endroit sympathique mais loin d'être incontournable surtout pour qui s’est rendu ou compte se rendre au pays du soleil levant. 
 
De ce joli parc, nous empruntons un taxi pour nous rendre au quartier de Recoleta. L’occasion est belle pour parler de la conduite sportive dans la capitale. La plupart des conducteurs portègnes ignorent la courtoisie au volant, les limitations de vitesse, les files, et roulent entre deux voies, multiplient les queues de poisson. Louer une voiture à Buenos Aires serait suicidaire. Autre fait marquant, les voitures de police sont
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 équipées d’énormes bull bar à l’avant, à l’arrière mais également sur chaque côté. J’imagine que quand un conducteur refuse de s’arrêter, les policiers ne doivent pas faire dans la dentelle!
 
Revenons à Recoleta. Ce quartier rappelle l’élégance parisienne par son architecture notamment sur l’avenue Alvear entre la Plaza Francia et la Plazoleta Doctor Carlos Pellegrini où se situe d’ailleurs l’ambassade de France. Ici vivent les habitants les plus fortunés de Buenos Aires. Les magasins, dont certains très sécurisés nécessitent d’actionner une sonnette pour se faire 
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accorder le droit d’entrée, affichent les enseignes les plus prestigieuses avec une majorité de consonances françaises synonymes de luxe et d’élégance. 
 
Toutefois, ce n’est pas principalement pour son côté chic et ses boutiques aux noms ronflants ou encore ses restos sélects que l’on y vient, mais pour son cimetière !!! Oui, vous avez bien lu, le cimetière est le clou de la visite de ce quartier ! Ce véritable petit village de 5,5 hectares abrite 4870 tombeaux. 84 caveaux combinant luxe et solennité sont classés monuments historiques. Inutile de préciser que seules les dépouilles de 
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célébrités ou de membres des plus grandes et respectées familles du pays y reposent en paix. Parmi elles figurent celle d’Eva Perón, la star incontestée du cimetière. En témoigne, la foule de personnes faisant la queue pour prendre en photo son tombeau finalement assez modeste en comparaison de certains dans la hauteur peut dépasser une dizaine de mètres. 
 
Cette grande dame du pays surnommée affectueusement Evita est décédé en 1952. A la recherche de la célébrité, elle s’investit dans une carrière au cinéma sans grand succès. Elle réussit 
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néanmoins à devenir animatrice dans une émission sociale et devint rapidement la voix du peuple. Elle se marie avec un homme politique, Juan Domingo Perón, de 24 ans son aîné, qui grâce à l’aura de la madone finit par accéder à la présidence. Bien que dépourvue de fonction officielle, Evita intervient rapidement dans les affaires de l’état, prenant un rôle considérable. Elle crée une fondation d’aide aux pauvres, construit des hôpitaux, orphelinats, foyers pour femmes, à qui elle fait obtenir le droit de vote. Malheureusement, un cancer de l’utérus vient interrompre brutalement le cours de sa vie alors qu’elle n’était âgée que de 33 ans. Quand le régime de son mari fût renversé trois ans après la mort de la Madone, le cercueil d’Evita sera déplacé de 
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cachette en cachette, enterré sous un faux nom en Italie puis remis à Juan Domingo Perón en exil dans sa résidence à Madrid. Après la mort de ce dernier, sous la pression populaire, le dictateur alors en place finit par accepter le rapatriement du corps d’Evita où il repose désormais au cimetière de la Recoleta depuis 1976. Une petite parenthèse historique vu l’importance que cette dame occupe dans le coeur des argentins. 
 
 Pour nous, ce cimetière marquera la fin, non pas de notre vie, fort heureusement, mais de notre séjour dans la trépidante capitale argentine. 
 
Rendez-vous au bout du monde : à Ushuaia. 

Dimanche 8 janvier 2017 à 4:53

http://matmonde.cowblog.fr/images/articles2017/tmp12810345610146.jpg Notre périple continue en Uruguay à Montevideo. Après trois heures de bus à travers la pampa, d’immenses plaines d’herbes verdoyantes et par endroits jaunies sous un soleil brûlant, ponctuées de troupeaux de vaches ou de moutons et clairsemées de résidences isolées parfois très jolies, nous arrivons au terminus de bus de la capitale de l’Uruguay.
 
 
Nous sommes assez surpris de la modernité de la gare routière. Elle est jumelée à un grand shopping center
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 avec food court,
supermarché et toute sorte de magasins. 
 
 
Cette ville assez récente et très éclectique surprend par la diversité de son architecture.
 
 
Dans le centre historique, des immeubles art déco et néoclassiques côtoient de vieux gratte-ciels décrépis. L'histoire,
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 la tradition, la culture sont visibles à chaque coin de rue avec notamment la présence de quelques beaux édifices coloniaux.
 
 
Malgré le manque de cohérence architecturale, une certaine âme se dégage de la ville et finit par créer finalement une certaine harmonie. Un sentiment étrange… 
 
 
S'il n'y avait qu'une seule avenue à emprunter, ce serait sans
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 hésiter l’Avenida 18 de Julio. Véritable colonne vertébrale de la ville, s'y succèdent les plus beaux bâtiments patrimoniaux, religieux et commerciaux. Le dépaysement temporel se poursuit. Chaque coin de rue devient un détour par les années 20. 
 
 
L'artère débouche sur la Plaza Independencia, la plus grande place du centre ville. Elle rend hommage à José Gervasio Artigas (1764-1850), héros et fondateur de l’indépendance, avec son mausolée creusé sous une statue haute de 17m du général 
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monté sur un cheval. C'est l'instant photo inévitable de toute visite à Montevideo. 
 
 
Parmi les autres édifices d’intérêt entourant la place figurent la Puerto de la ciudadela (une arche en pierre qui reste l’un des rares vestiges de la citadelle coloniale démolie en 1833), le Palacio Estévez ( bâtiment de style néoclassique datant du 19ème siècle appartenant au gouvernement uruguayen ) ou encore le Palacio Salvo (bâtiment de style éclectique qui avec ses 26 étages, était le plus haut gratte-ciel du continent lors de 
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son inauguration en 1927).
 
 
Non loin, le Teatro Solís en impose également par son architecture. Ce théâtre datant de 1856 et entièrement rénové est la principale salle de spectacle de Montevideo.
 
 
En continuant notre visite vers la vieille ville, on finit par tomber sur la place Matriz également appelée Plaza Constitución. Cette dernière constituait le coeur de la Montevideo coloniale. Très 
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verdoyante et ombragée, bordée de beaux édifices néoclassiques et d’une imposante église datant de 1799 (le plus vieux bâtiment public de la ville), cette place très agréable accueille de nombreux antiquaires ambulants proposant de vieilles cuillères, plaques d’immatriculation ou encore d’ustensiles à maté usagés. 
 
 
D’ailleurs, une petite parenthèse sur le maté. Il s’agit d'une infusion de feuilles d’un arbuste portant le nom de ce breuvage. On verse dans un petit récipient rempli de feuilles à maté de l’eau chaude puis on aspire la boisson avec une bombilla, une
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 paille en argent doté d’un filtre bulbeux afin de n’avaler que du liquide. On prête de nombreuses vertus au maté : elle donne de l’énergie, stimule les fonctions de l’estomac et intensifie le mouvements respiratoires. Cette infusion est le symbole de la fraternité, de la communication et de l’hospitalité. Si le maté est une institution en Argentine (le plus grand consommateur mondial), elle l’est, au moins, d’autant plus en Uruguay. On croise une quantité incroyable de personnes dans les rues de la ville se promenant avec le récipient à maté dans une main et le thermos sous le
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 bras. 
 
 
Autre lieu incontournable, le Mercado del Puerto ou marché du port. Cette imposante hall en fer forgé abrite un ensemble de restaurants de grillades. Dégageant des vapeurs importantes de fumée, la vaste galerie exhibe majoritairement des marinades de saucisses, biftecks et entrecôtes en tout genre (même si il y est possible de déguster des fruits de mer) exposées sur de grandes grilles et cuit au feu de bois. Étonnant au vu de la situation sur le port! En fait, les Uruguayens raffolent des barbecues. L’endroit transpire l’authenticité malgré le flux touristique impressionnant
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 et s’avère une halte déjeuner indispensable. 
 
 
Pour digérer le repas loin d'être frugal, à proximité du marché, commence une rambla, une jolie promenade du front de mer longue de 20 kilomètres. Elle mène à plusieurs grandes plages des faubourgs résidentiels. Motivés par la quantité de nourritures ingurgitées, nous avons parcouru plus de 4 kilomètres pour atteindre une petite plage encaissée de sable fin mais très polluée. Peu satisfait du spectacle, nous reprenons 
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notre marche pour deux nouveaux kilomètres supplémentaires afin d’atteindre une plus grande plage: Playa Pocitos. Cette dernière est beaucoup plus photogénique que la première mais manque également de propreté. De nombreux détritus en plastique jonchent le sable. Ici, le bord de mer est extrêmement bétonné. Il est encerclé d’un nombre incalculable de grands immeubles d’habitation. Cette rambla rajoute de l’animation à la ville et lui donne un air agréable, décontracté avec ses citoyens venus se promener, boire leurs matés, pédaler, courir, pêcher, bronzer ou se baigner.
 
 
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Après ce court détour de 48 heures en Uruguay, nous reprenons le bus vers Colonia pour y prendre dans la foulée le ferry en direction de Buenos Aires. 
 

Vendredi 6 janvier 2017 à 0:39

http://matmonde.cowblog.fr/images/articles2017/tmp93811160598443.jpg Notre aventure se poursuit en Uruguay. Coincé entre ses grands voisins argentin et brésilien, ce pays manque visibilité. Seuls ceux qui se rendent à Buenos Aires pensent à y organiser une excursion.
 
En effet, la ville uruguayenne de Colonia del Sacremento se montre facilement accessible par la mer depuis la capitale argentine. Elle se situe sur l’autre côte de l’immense río de la Plata, un estuaire formant une entaille triangulaire de 290 km de long. Son eau semble fortement polluée. A moins que le vent fort était exceptionnel lors de notre petite croisière et brassait 
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anormalement cette mer prenant des reflets rouge tournant vers le marron. Une heure de navigation sur un grand ferry est suffisante. 
 
 
L’ancienne colonie nommée Colonia del Sacremento, qui compte aujourd'hui 22 000 habitants, fut fondée en 1680 par les portugais à la grande irritation des espagnols. Moins de 100 ans
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 plus tard, ces derniers ont finalement repris le contrôle de la ville. 
 
 
L’arrivée à Colonia nous fait rapidement oublier la trépidante mégalopole argentine. On se retrouve dans un autre monde, à 
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une autre époque. 
 
 
Son dédale de petites ruelles pavées et bordées par ses maisons coloniales dotées de murs en suc et de toits de tuiles, agrémenté de jolies places ombragées et fleuries se révèle être un enchantement pour les yeux. Le temps semble s’y être figé et le dépaysement temporel se trouve renforcé par la présence de vieux tacots. 
 
 
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Les nombreux restaurants et cafés bondés de monde proposant des tables en extérieur sur les trottoirs pavés à l’ombre d’énormes bougainvilliers fleuris animent et donnent vie au quartier historique. Des petites pauses gourmandes dans une crêperie ou dans un glacier sont de bons prétextes pour prendre davantage son temps et de profiter au maximum de la paisibilité des lieux.
 
 
Cependant, la cuisine uruguayenne s’avère pour le moment 
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assez décevante par sa simplicité. Les plats manque d’originalité et on peut même commander par exemple des spaghettis nature dans un restaurant. Surprenant ! Mon entrecôte frite était composée d’une entrecôte et de frites! Rien d’autre, pas même de sauce. Autre fait surprenant, le chef cuisinier ne prend pas la peine de saler et poivrer l’assiette. D’un autre côté, cela permet assaisonner à notre convenance. 
 
 
Près de la place principale, un phare, qui a la particularité d’avoir 
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une forme cylindrique sur une base carrée, fut construit sur les ruines d’un ancien couvent dont les murs avaient l’épaisseur considérable d’1,20 mètre. Il permet de prendre un peu de hauteur et de surplomber ce bijou de petite ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en raison du métissage original entre constructions portugaises des premiers temps et espagnoles des siècles suivants. Mieux vaut ne pas être claustrophobe pour emprunter les escaliers très abruptes et étroits qui mène à son sommet. 
 
 
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Bien que les lieux soient plaisants, une seule journée voire une demi-journée est largement suffisante pour explorer Colonia del Sacremento. Heureusement pour nous, un déluge s’est abattu sur la ville juste à la fin de notre visite et s’est interrompu pour notre dîner le soir.
 
 
Le lendemain, nous emprunterons un bus pour la capitale uruguayenne : Montevideo.

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