http://matmonde.cowblog.fr/images/articles2017/tmp112901823080846.jpg 8 années se sont écoulées depuis mes premiers articles sur ce blog, depuis mon petit tour du monde mais surtout depuis mes premiers pas sur les terres d’amérique latine. Un continent fascinant, un périple mémorable, des paysages envoûtants (notamment ceux du Sud Lipez en Bolivie) qui restent incontestablement gravés dans mes souvenirs et qui hantent régulièrement encore mon esprit aventurier.
 
 
8 ans!!! Et me revoilà de retour en Amérique du Sud. L’argentine sera notre principale destination mais des petits détours en Uruguay, au Chili et au Brésil viendront pimenter la magie de 
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notre voyage.
 
 
Ce dernier débute à Buenos Aires. Deux points m’ont surpris en arrivant. Le premier s’avère être la chaleur humide s'élevant à 37° pour notre première journée. Nous nous attendions aux mêmes températures qu’en Nouvelle-Zélande où l’air relativement frais malgré l'été nous avait revigoré durant nos quelques heures d’escale. Le contraste ici est saisissant ! Du coup, les polaires resteront plusieurs jours dans la valise.
 
 
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Deuxièmement, en quittant l’aéroport international situé à quelques kilomètres de la mégalopole, de nombreux argentins profitaient, en famille, du dimanche 1er janvier 2017 (déjà !!!) pour pic-niquer, les hommes torse nu pour la plupart, sur de grandes pelouses vertes. Rien de choquant me diriez-vous. Cependant, c’est le cadre qui est surprenant: ils sont tous au bord de l’autoroute sans rivière ou parc aménagé à proximité. Drôle de choix pour chercher la tranquillité. 
 
 
En tout cas, les premières impressions restent mitigées.
 
 
La capitale argentine, cœur financier, industriel, commercial et culturel du pays, manque de dépaysement au premier abord. Considérée comme la plus européenne des villes d'Amérique du Sud, certains de ses bâtiments rappellent étrangement ceux de Paris, sa circulation celle de Rome et sa population ainsi que ses horaires tardifs ceux de Madrid.
 
 
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Ses habitants, les porteños (‘ceux du port’ ), descendent des espagnols et des italiens débarquant sur les rives du Rio de la plata en quête du nouveau monde depuis la fin du 19ème siècle. Ils aiment d’ailleurs se considérer comme des européens en raison de leurs origines et de leur prospérité passée. Leur forme d’arrogance déplaît généralement à leurs voisins latino-américains de descendance plus métissée. On dit d’eux qu’ils sont des italiens qui se prennent pour des anglais et qui parlent espagnol!
 
 
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Notre visite débute par la plaza del congreso. Cette grande place, en rénovation semble-t-il ou du moins je l’espère, ne se montre pas sous son plus beau jour. Elle semble laissée à l'abandon. En témoigne les nombreux SDF qui s’y sont même montés de petits squats de fortune. C’est dommage car la vaste place possède un véritable potentiel avec plusieurs statues dont une imitation du penseur de Rodin ainsi que des bâtiments extrêmement imposants comme le congreso nacional. Ce dernier, érigé en 1906 sur les plans d’un architecte italien, est le siège du sénat et de la chambre des députés.
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 Étonnant que le gouvernement tolère la présence de squatters ici!
 
 
Non loin, l’Avenida 9 de Julio, la plus large avenue du monde avec ses 140 mètres, traverse la capitale du nord au sud. Son nom est un hommage à la date d’indépendance du pays, le 9 juillet 1816. Elle a été percée en 1916 sous la dictature et a nécessité la destruction de 25 blocs d’immeubles. Inutile de préciser que l’on avait pas demandé l’avis aux riverains ! Parmi 
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les rares rescapés figure le Teatro Colón. Au coeur de l'avenue se trouve l’inévitable Obelisco. Ce grand obélisque érigé en 1936 pour commémorer les 400 ans de la ville, d’une hauteur de 68 mètres, attire le regard. Il n’est pas spécialement beau, mais se montre imposant avec une hauteur de 68 metres et s’avère un excellent point de repère dans l’immense ville. Même si il fut controversé par le passé, il a fini par être adopté par les porteños que ces derniers considèrent comme le symbole de Buenos Aires. 
 
 
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Le centre ville, composé du microcentro et de Montserrat, grouille d’activités avec ses hommes d’affaires en costume, ou ses femmes élégantes, téléphone à la main, fourmillants dans les rues étroites au pied de gratte-ciel, et d’anciens bâtiments européens! Ce mélange entre passé et avenir est assez surprenant. 
 
 
L’épicentre de Buenos Aires se situe sur la plaza de Mayo. Cette immense place de 2 hectares concentre dans ses environs les principaux monuments et centres de décision de la ville comme 
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le Cabildo historique (ancienne municipalité), la Casa Rosada (où réside le Président de la République), la Cathédrale métropolitaine, ou encore le siège central de la Banco de la Nación Argentina (Banque nationale du pays). C’est ici que les mères de la place de mai, une association de femmes argentines dont les enfants ont disparu, assassinés pendant la « guerre sale » livrée en particulier par la dictature militaire (1976-1983), viennent encore défiler aujourd'hui, coiffées de leur foulard blanc, pour réclamer la condamnation des responsables. On a d’ailleurs l’impression 
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que la ville vient d’essuyer une manifestation car des banderoles contre le président en place étaient placardées sur la place, le petit obélisque de celle-ci (à ne pas confondre avec le grand de l’avenue du 9 de Julio) semble avoir été tagué et se trouvait en cours de restauration, tout cela accompagné de la présence de grilles et d’un important dispositif policier autour de la Casa Rosada ( la maison blanche ou l’Elysée argentin).
 
 
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A partir de la plaza de mayo, Florida, une longue avenue piétonne et principale artère du quartier est envahie d’employés tirés à quatre épingles , de marchands, de touristes, auxquels viennent s’ajouter des artistes de rue, des vendeurs ambulants et des mendiants. Celle-ci prend fin avec la Galerias Pacifico, un centre commercial installé dans un splendide bâtiment. Au coeur de la galerie, une magnifique coupole recouverte de fresques attire immédiatement nos 
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regards vers le plafond.
 
 
A l’est du centre, on trouve Puerto Madero, le plus récent quartier de la capitale. Ces anciens quais auparavant mal famés ont été réhabilités et transformés en lofts luxueux, bureaux et restaurants haut de gamme pour la jet-set locale et internationale. La présence d'innombrables et de gigantesques grues dont une est même convertie en centre d’information touristique rappelle son ancien rôle de port maritime. Il paraît 
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que l’on peut croiser quelques top models ou joueurs de football qui viennent parader, mais à l’exception d’une poignée de touristes, on n’a pas vu grand monde. Mais le quartier se montre agréable pour la promenade avec ses marinas, son pont piétonnier aux allures futuristes, ses quelques voiliers historiques reconvertis en musée, ses innombrables tours ultra-modernes de plus d’une centaine de mètres de haut. 
 
 
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Au sud du centre, le quartier de San Telmo, l’un des plus anciens de Buenos Aires, mérite le détour avec ses petites rues pavées, ses maisons coloniales à taille humaine, ses cafés et restaurants traditionnels. Ici, aucune tour à proximité. Son immense marché couvert est l’attraction principal du quartier. Malgré le fait que le lundi ne soit pas le jour idéal pour une visite, les quelques stands de fruits et légumes, 
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d’antiquaires, d’artisanat ou encore de vêtements ouverts offrent une certaine animation. 
 
 
Toutefois, jusqu'à présent, même si au fur et à mesure de notre découverte de Buenos Aires un certain charme commence par opérer, la ville souffre d’un manque cruel d’exotisme que nous
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 somme venu rechercher en Amérique du Sud.
 
 
Cela était sans compter le dernier quartier visité de la journée. Au sud de San Telmo et donc du centro, le faubourg pauvre de Boca vaut vraiment le déplacement. On y trouve l'âme de Buenos Aires. On s’y rend essentiellement pour Caminito, une ancienne voie de garage devenue l’une des rues les plus célèbres de la capitale. Très prisée par les touristes venus en masse, les 
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façades multicolores des maisons, le rythme de vie animé du quartier, les nombreux restaurants où quelques danseurs de Tango démontrent leurs talents finissent par réveiller un sentiment troublant mais agréable d’authenticité. Un endroit incontournable et fort agréable où l’on aurait envie de s’éterniser. 
 
 
Cependant, le clou du spectacle dans la capitale argentine est incontestablement ses fameuses pistes de tango. On trouve un nombre incalculable de bars à tango, de salles de spectacles
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 dédiées à cette danse originaire des vieux quartiers de Buenos Aires comme justement la Boca ou San Telmo. On a choisi de passer une soirée dans ces lieux pour s’immerger davantage dans l’esprit argentin. Sur la scène se succèdent en alternance danseurs et chanteurs accompagnés d’un orchestre. On se laisse facilement envoûter par cette danse populaire mêlant force virile, passion et séduction. Les danseurs virevoltent avec élégance, dignité et sensualité sans tomber dans la vulgarité. L’air mélancolique des chansons nous imprègne dans cette magnifique ambiance bien 
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que je trouve le fado portugais bien plus prenant émotionnellement.
 
 
C’est avec des airs de tango en tête que nous prenons le ferry pour un petit crochet en Uruguay vers les villes de Colonia et de Montevideo. Nous reviendrons à Buenos Aires dans quelques jours où nous séjournerons dans le quartier de Palermo avant un envol vers le bout du monde...