Sigatoka se trouve donc à proximité de la mer, tout comme l’intégralité des autres villes de Veti Levu. Ses terres particulièrement fertiles le long de l’une des plus larges rivières du pays en font une région très agricole (elle est même appelée ‘Bol de salade’) où les
habitants vivent principalement des fruits du sol si généreux.
Nous avons opté pour passer deux nuits à l’hôtel Gecko’s resort. Ce fut un bon choix notamment en raison du spectacle de danse océanien organisé au restaurant de l'établissement qui a égayé notre première nuit à Fidji. Bien que le début manquait d’originalité ou d’autenticité pour un calédonien habitué au tamoure tahitien, la fin du spectacle s’avérait plus intéressant avec la dextérité des danseurs à manier des bâtons enflammés. En tout cas, nos animateurs du soir
nous ont communiqué leur joie de vivre.
Le lendemain nous avons opté pour un tour organisé (non prévu initialement) en vue de découvrir la cascade de Biausevu. A notre agréable surprise, point de bus bondé de touristes avec un itinéraire trop programmé, non, nous avions une petite voiture, un chauffeur souriant et un guide personnel qui ne l’était pas moins. Même si l’organisation n'était pas super bien ficelée, ce fut bien sympathique! L’agence familiale nous a accueilli à son bureau au petit centre ville.
Nous avons fait la coutume d’accueil pour être accepté par le clan. Cette petite cérémonie consiste à partager une boisson à base de racines.
Puis, on nous a emmené au marché de Sigatoka, avant de nous embarquer pour le village de Biausevu. Une petite marche dans une jolie forêt conduit à la belle et grande cascade de la tribu. Les deux seuls points négatifs, c’était la couleur de l’eau, plutôt marron d’une part (certainement dû à la pluie des derniers jours ), et la faible profondeur du trou d’eau d’autre part. Par contre, ce fût rafraîchissant! De retour à la tribu, un petit casse-croûte en
compagnie de notre sympathique guide nommée via nous à permis de combler le petit creux dû à la baignade. Ce tour nous a surtout permis d’apprécier la gentillesse, la spontanéité ainsi que la joie de vivre des fidjiens, mais également de nous immerger dans les us et coutumes des authentiques habitants du pays. Un excellent moment !
A peine rentré du tour, nous avons récupéré notre voiture pour visiter le Tavuni Hillary Fort situé au bord de la rivière de Sigatoka. Par chance, nous sommes arrivés au moment de la fermeture et le guide du site a réouvert le portail juste pour nous. En fait, l’endroit
positionné sur les hauteurs des collines surplombant le fameux cours d’eau, abrite des vestiges d’un fort d’origine tongienne. Ce clan dominait la région avec la férocité de ses guerriers cannibales. Il ne reste plus que quelques fondations de maisons et une énorme pierre surnommée ‘Killing zone’. Sur cette dernière, on allongeait l’ennemi les bras en croix avant de l’achever. Ensuite, le corps finissait dans un four cailloux avant d’être dégusté
uniquement par les hommes. Selon la légende, l’énorme pierre s’est fendue en trois morceaux à l’arrivée de missionnaires catholiques, ce qui figura comme un présage et mis fin au cannibalisme. Cette tribu d’irrésitibles se souleva lors de la signature de l'acte de cession à la Grande-Bretagne et finit par être décimée en 1876 par les armes à feu des britanniques. Si les ruines ne présentent que peu d’intérêt, les jolies points de vue sur la vallée de Sigatoka méritent vraiment le
détour.
Le lendemain, nous avons continué notre visite de la région par le Kula Eco Park. Ce minuscule zoo abrite plusieurs volières de perroquets et de perruches multicolores des îles Fidji. Alors que la majorité des oiseaux nous fuyait, on est tombé sur un loriquet peu farouche qui essayait sans cesse de nous becqueter le doigt. On peut également observer et même porter sur soi des iguanes fidjiens d’un vert fluorescent. Ces derniers figurent parmi les iguanes les plus rares et les plus appréciés au monde. L’intégralité du parcours au
milieu d’une petite forêt humide s’est avérée très agréable.
Nous avons ensuite pris la direction du premier parc national de Fidji : les Sigatoka sand dunes. Comme son nom l’indique, des sentiers de randonnée permettent d’accéder à des dunes de sable. Nous avons opté pour le parcours le plus long : 5km pour deux heures de marche avec pause photos. Ces dunes, d’une largeur comprise entre 200 et 800 mètres, et d’une hauteur de 20 à 50 mètres, se sont formées il y
a plus de 2000 ans. Une érosion de résidus de roche issus de la rivière s’accumulent à son embouchure pour former un banc de sable. L’action des vagues transporte ensuite le sable sur la terre ferme, où le vent prend alors le relais et emporte le sable plus à l’intérieur des terres formant ainsi une dune. Le sentier vaut vraiment le coup. Il traverse une jolie forêt, surplombe des prairies verdoyantes, puis un petit village fidjien, avant de nous conduire au sommet des immenses dunes de sables. Il est surprenant de voir comment la végétation arrive à pousser dans ce sol si drainant. Rapidement, la vue sur la mer égaye davantage le
paysage. Seul ombre au tableau : les quelques détritus à moitié enfouis dans le sable. Le parcours longe ensuite la belle et grande plage de sable foncé et finit par passer au pied d’un immense nid de roussettes. Une superbe balade qui conclut notre visite de la région de Sigatoka.
De retour sur Nadi, nous laissons notre voiture de location dans le but de prendre le lendemain le bateau pour le petit archipel des Yasawas.