MatMonde

Le petit tour du monde de Mat

Vendredi 13 janvier 2017 à 11:16

http://matmonde.cowblog.fr/images/articles2017/tmp19863133993743.jpg A quoi vous fait penser le mot Ushuaia ? Pour certains, cela évoque une marque de shampoing, pour d’autres une ancienne émission de télévision animée par Nicolas Hulot, ou pour d’autres encore et je l’espère, une terre égarée aux confins de notre civilisation. 
 
 
C’est de cette dernière notion que l’on va aborder dans cet article.
 
 
En effet, Ushuaia est considérée comme la ville la plus australe du
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 monde. Ce qui n’est, en fait, pas tout à fait exact, car une pseudo ville côté Chili, Puerto Williams, se trouve encore plus au Sud mais ressemble plus à un gros bourg. En tout cas, surnommée par les argentins ‘el fin del mundo’ ( le bout du monde ‘), Ushuaia fascine les voyageurs en quête d’aventure. 
 
 
L’arrivée à l’aéroport est glaciale au sens littéral du terme. Après les grosses chaleurs de Buenos Aires, on ne s’attendait pas à supporter des températures oscillant entre 2 et 8 degrés pour un plein été austral. D’après les habitants d’Ushuaia, le climat actuel n’entre pas dans les normes. Habituellement, il fait 15 degrés en
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 moyenne à cette période. Du coup, on a rapidement sorti les polaires en multipliant les couches.
 
 
Cependant, le temps est très changeant à Ushuaia. Il peut faire limite chaud avec un beau soleil, et cinq minutes plus tard, extrêmement froid avec une pluie ou un vent glacial qui perfore les vêtements. D’ailleurs, les locaux aiment dire qu’ici, il peut y avoir les quatre saisons en une seule journée.
 
 
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En tout cas, de l'aéroport, le froid ne nous empêche pas d’admirer le cadre dans lequel se situe la ville, une sorte de cirque entourée de montagnes aux sommets enneigés en bord de mer.
 
 
Par contre, en s’approchant du centre, l’impression d’arriver au bout du monde s’estompe légèrement avec le nombre incroyable de touristes ainsi que toutes les infrastructures et l’organisation déployée pour les accueillir dans des conditions confortables. 
 
 
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La ville en elle-même ne présente que peu d'intérêts même si un certain charme opére au final rapidement. Ses maisons aux toits de tôle ondulée et aux façades peintes de différentes couleurs arbore un air scandinave. 
 
 
Pour quelles raisons tant de touristes y font le déplacement? Une infime partie s’y rendent afin d’embarquer dans un bateau à destination de l’antarctique, d’autres pour le mythe de se trouver au bout du monde, mais une bonne majorité pour profiter des 
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incroyables paysages de la terre de feu.
 
 
Cet archipel battu par les vents, séparé du continent par le détroit de Magellan, se compose d’une grande île argentino-chilienne, l’Isla Grande de Tierra del Fuego, de l’île chilienne de Navarino et d'innombrables îlots inhabités. Ici, la nature règne en maître, entre steppes désolées, forêts de lengas ( ou également appelé en français ‘hêtre de la terre de feu’), lacs émeraudes et 
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sommets enneigés. 
 
 
Notre découverte de cette sublime région débute par le glacier Martial tout proche du centre ville. Le début du parcours emprunte un chemin de terre large et pentu, bordé de forêts de lengas ainsi que d’un joli creek, et servant de piste de ski en hiver. Une fois arrivés à un mirador offrant une vue panoramique sur les magnifiques pics d’un côté et la mer en contrebas de l’autre, un étroit sentier encore plus abrupte conduit jusqu'au glacier. Ici, les arbres laissent place à une végétation basse 
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composée de différentes variétés de mousses. Alors que les autres randonneurs ne semblaient guère y prêter attention, je m’extasiais devant les formes graphiques de cette surprenante flore. L’arrivée au pied du bloc de glace est magique. Le glacier en soi n’est pas très impressionnant puisqu’il a beaucoup fondu, mais la vue fantastique sur Ushuaïa, les montagnes et sur le canal de Beagle impressionne et mérite à elle seule le déplacement.
 
 
La journée suivante, nous avons opté pour une excursion 
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maritime sur le canal de Beagle. Ce détroit délimitant l’Isla Grande de Tierra del Fuego de plusieurs autres îles plus au sud dont Navarino mesure 240 km de long et sa largeur minimale est d’environ 1,5 km. Naviguer sur ces eaux gris-vert, sur fond de pics enneigés et d’îles rocheuses balayées par les vents forts reste un moment inoubliable où le sentiment de se trouver au bout du monde prédomine bel et bien.
 
 
Notre embarcation nous mène à l’île des cormorans royaux et impériaux, puis à l’île des lions de mer nous permettant 
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d’apprécier et d'observer la diversité de la faune locale. Nous passons ensuite devant l’île les éclaireurs où un phare tout droit sorti d’un roman de Jules Verne attire notre regard.
 
 
Notre mini croisière prend fin à l’estancia (une sorte de ranch) Harberton d’où un zodiaque nous transporte sur l’île Martillo. Seul 20 personnes sont autorisés à fouler ce petit bout de terre. Une petite marche dans un froid glacial nous permet d’approcher au plus près d’une colonie de manchots de Magellan se dorant au soleil sur la plage. A quelques dizaines de mètres de là, un 
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groupe de manchots Papous ainsi que deux manchots royaux scrutent l’horizon inlassablement. Un petit sentier nous conduit ensuite vers l’intérieur de l’île et passe devant une centaine de nids de nos volatiles du jour. Ces derniers vivent en couple et alterne la garde de leurs petits. Ils ne font que un ou deux oeufs par an et vivent entre 25 et 30 ans. En tout cas, c’est un vrai régal et un grand privilège que de faire partie de leurs hôtes ces quelques 
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instants dans ce cadre enchanteur.
 
 
Nous regagnons ensuite la grande île de la terre de feu à l’estancia Harberton. Cette vaste exploitation agricole d’une superficie de près de 20 000 ha est la plus ancienne de la terre de feu. Elle fût fondée en 1886 par le pasteur Thomas Bridges, le premier européen à s’établir de façon permanente dans cette partie du monde. Ce pionnier apprit la langue des yámana, le peuple nomade d’indiens vivants en terre de feu. D’ailleurs, une hypothèse de
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 l’origine du nom de cette région viendrait des premiers explorateurs en apercevant les feux des camps indiens qui vivaient nus même en hiver. Thomas Bridges devint un défenseur de ce peuple décimé par les maladies apportées d’europe ou par la chasse à l’homme mené par les autres éleveurs venus s’installer par la suite. Aujourd'hui, il ne reste en vie, malheureusement, plus qu’une seule descendante et locutrice des yámana, une vieille dame respectée née en 1928 nommée Cristina Calderón. 
 
 
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L’estancia Harberton est restée dans la même famille au fil des générations. Jusqu'en 1995, la ferme vivait essentiellement de l’élevage des moutons. Elle tire à présent ses revenus du tourisme. Point d’authenticité donc. Cependant, le cadre sublime au bord de l’eau dans une crique isolée et abritée des vents du canal de Beagle transmet une ambiance particulière cohérente avec le surnom d’Ushuaia, un sentiment de bout du monde. Un petit musée derrière l’estancia, non incontournable, expose des squelettes de
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 baleines, dauphins ou encore d’otaries. 
 
 
Le retour vers la ville se fait par bus. La route ne démérite pas non plus. Elle traverse une magnifique forêt primaire, dans laquelle on retrouve principalement trois espèces de Nothofagus (le lenga, le coihue ou hêtre de Magellan, et le nire ou faux hêtre antarctique). Certains sont même surnommés arbres drapeaux 
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tant ils sont vrillés et déformés par les puissants vents d’ouest.
 
 
Ce fût vraiment une excursion rondement menée où les temps morts se font peu nombreux et la diversité des activités et visites s’avère intéressante. A recommander sans hésiter ! 
 
 
Cependant, au vu des tarifs élevés des sorties organisées, nous
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 avons décidé d’explorer le reste de la terre de feu par nos propres moyens en louant une voiture. 
 
 
De nombreuses randonnées non loin d’Ushuaia permettent de profiter de splendides paysages. 
 
 
Proche du centre, l’estancia Tunel peu touristique mais très prisée des argentins le week-end vaut réellement le coup d’oeil. Une piste accessible en voiture longe le canal de Beagle offrant 
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de magnifiques points de vue sur Ushuaia. Arrivés à un parking, on emprunte un sentier à pied qui chemine toujours le long de la côte déchiquetée. Une succession de paysages de toute beauté s’enchaînent jusqu'à l’arrivée aux abords de l’estancia semi-abandonnée. Le cadre nous a littéralement subjugué et renforce ce sentiment d’isolement et de bout du monde. Magnifique endroit à découvrir et non indiqué dans les guides touristiques ! 
 
 
Un peu plus loin, à 20 km de la ville, un sentier de randonnée ultra fréquenté mène à la laguna Esmeralda. Le chemin
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 commence par traverser une zone marécageuse, où la boue est au rendez-vous. On rentre ensuite dans une forêt de lengas. La bouillasse est toujours là. La vue finit par se dégager sur quelques sommets enneigés encerclant une profonde et magnifique vallée. On pensait avoir traversé le plus dur avec la boue, et bien non, rebelote et même de plus belle. On s’enfonce dans ce qui s’appelle une tourbière, une zone marécageuse où l’acidité du milieu, le manque d’oxygène et les températures basses empêchent la décomposition des matières organiques. Cela provoque une accumulation des plantes mortes qui en se comprimant forment la tourbe. C’est assez curieux à regarder,
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 mais patauger dedans n’est pas du tout agréable!
 
 
L’apparition du lac à la couleur émeraude due aux minéraux en suspension transportés par la fonte des glaces de la montagne est soudaine et assez spectaculaire. Cependant, les lacs turquoises de Nouvelle-Zélande restent de loin plus impressionnants.
 
 
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Nous retournons ensuite à la première zone marécageuse car de nombreux castors y ont élu domicile. Ils sortent de leurs habitats en fin de journée vers 19 heures. Ces petits animaux craintifs et nocturne causent de lourds dégâts en terre de feu. Ils ont été importé en 1946 du Canada pour développer le commerce de la fourrure. De 25 couples à l’origine, ils sont passés à plus de 250 000 individus dans la région. Leurs barrages détournent les rivières, provoquent des inondations, déciment les forêts et les
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 écosystèmes autochtones. Mais comment ne pas craquer devant ces petites bouilles de rongeurs! Peu de randonneurs ont connaissance de leur présence ici car nous étions les seuls à s’être arrêtés pour les observer.
 
 
Notre dernière journée à Ushuaia, nous l’avons passée dans le parc national de la terre de feu, une des attractions principales de la ville. Cette aire naturelle protégée, la plus australe d’argentine s’étend sur une superficie de 63 000 ha. La faune 
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avec ses renards, ses guanacos (un genre de lama), ses castors, ses lapins, ou encore ses multitudes espèces d’oiseaux dont de majestueux aigles, ainsi que la flore très variée de ce parc sont d’une grande richesse. La diversité des paysages peut s'apprécier grâce à de nombreux chemins balisés. 
 
 
Nous commençons notre visite par le bout du parc. La baie de Lapataia marque également la fin de la route nationale 3. Buenos Aires se trouve alors à 3242 km. De là, de très courtes 
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balades permettent d'observer le canal de Beagle, de traverser des marécages, d’approcher la laguna negra, un joli lac niché dans la forêt. La laguna verde affiche également de splendides couleurs vertes. Cependant, bien que jolis, les paysages n’ont pas le côté spectaculaire recherché.
 
 
Par contre, le sentier côtier d’une longueur de 8 kilomètres près de l’entrée du parc vaut vraiment le coup. Il longe la petite crique
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 Ensenada Zaratiegui bordée par une forêt composée de magnifiques Nothofagus avant de rejoindre la baie de Lapataia. C’est ici que vécurent les derniers indiens. On traverse une succession de petites criques et de plages de galets de couleur vert pâle avant de rentrer dans une forêt. De nombreux arbres développent de grosses protubérances. En fait, un parasite s’attaque aux végétaux, qui, par défense, produisent davantage de bois dans les zones infectées. C’est ce qui forme ces grosses boules. La deuxième moitié du sentier, dans la forêt, finit par être au final assez 
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répétitive. Cependant, la rencontre avec de beaux piverts peu sauvages qui s’évertuaient à picorer le tronc des arbres a égayé la fin du parcours.
 
 
Au final, on s’est bien régalé en terre de feu avec de beaux paysages. Une chose assez étrange, toutefois, c’est la luminosité. En effet, alors qu’à nos yeux elle semblait excellente, sur nos photos, elle se montre capricieuse. La majorité de nos clichés sont assez sombre et ne rendent pas ce que l’on a vu. Donc, pour réellement apprécier les magnifiques panoramas du
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 bout du monde, il faut s’y aventurer.
 
 
En tout cas, c’est avec un petit pincement au coeur que nous quittons Ushuaia, d’autant plus que l’hôte de notre bed and breakfast s’est montré particulièrement charmant lors de notre séjour. Nous reprenons donc l’avion vers El Calafate, une autre région au coeur de la Patagonie.
 

Lundi 9 janvier 2017 à 4:04

http://matmonde.cowblog.fr/images/articles2017/tmp256511978375979.jpgDe retour à Buenos Aires,  nous avons opté, avant de nous envoler vers Ushuaia,  pour passer une nuit dans un autre quartier de la capitale argentine proche de l’aéroport et très étendu : Palermo. 
 
Bien que moins incontournable que les autres quartiers déjà visités, ses grands parcs verdoyants, ses rues, ses places, ses bâtiments coloniaux et ses impasses charmantes méritent une certaine attention. 
 
En fait, ce quartier semble assez jeune avec un style un peu art 
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déco. Les façades des immeubles sont très colorées et affiche régulièrement de beaux et grands dessins stylisés. L’ambiance y est bien plus agréable que dans les autres faubourgs de la capitale à l’exemption certainement de Boca. Cependant, contrairement à ce dernier, Palermo draine énormément moins de touristes, ce qui participe à la sérénité relative des lieux. 
 
Le seul point négatif du quartier est la sollicitation de mendiants pendant notre pause déjeuner sur les tables extérieurs d’un sympathique restaurant donnant sur le trottoir. Cinq ou six 
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personnes de tout âge, enfants, adultes, vieilles mamies nous ont réclamé de la monnaie ou tenté de nous vendre des serviettes passées de mode.
 
Au nord de Palermo, le jardin botanique permet de s’échapper de la bruyante mégalopole et d’apprécier la diversité de la flore locale. A quelques minutes de marche de là, un autre parc arboré, le jardín japonés, s’avère également propice à la recherche du calme et de la tranquillité. Un tori à l’entrée, un joli pont rouge, une grosse cloche typiquement japonais viennent agrémenter le jardin et son petit étang dans lequel d’énormes 
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poissons rouges circulent paisiblement. Un endroit sympathique mais loin d'être incontournable surtout pour qui s’est rendu ou compte se rendre au pays du soleil levant. 
 
De ce joli parc, nous empruntons un taxi pour nous rendre au quartier de Recoleta. L’occasion est belle pour parler de la conduite sportive dans la capitale. La plupart des conducteurs portègnes ignorent la courtoisie au volant, les limitations de vitesse, les files, et roulent entre deux voies, multiplient les queues de poisson. Louer une voiture à Buenos Aires serait suicidaire. Autre fait marquant, les voitures de police sont
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 équipées d’énormes bull bar à l’avant, à l’arrière mais également sur chaque côté. J’imagine que quand un conducteur refuse de s’arrêter, les policiers ne doivent pas faire dans la dentelle!
 
Revenons à Recoleta. Ce quartier rappelle l’élégance parisienne par son architecture notamment sur l’avenue Alvear entre la Plaza Francia et la Plazoleta Doctor Carlos Pellegrini où se situe d’ailleurs l’ambassade de France. Ici vivent les habitants les plus fortunés de Buenos Aires. Les magasins, dont certains très sécurisés nécessitent d’actionner une sonnette pour se faire 
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accorder le droit d’entrée, affichent les enseignes les plus prestigieuses avec une majorité de consonances françaises synonymes de luxe et d’élégance. 
 
Toutefois, ce n’est pas principalement pour son côté chic et ses boutiques aux noms ronflants ou encore ses restos sélects que l’on y vient, mais pour son cimetière !!! Oui, vous avez bien lu, le cimetière est le clou de la visite de ce quartier ! Ce véritable petit village de 5,5 hectares abrite 4870 tombeaux. 84 caveaux combinant luxe et solennité sont classés monuments historiques. Inutile de préciser que seules les dépouilles de 
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célébrités ou de membres des plus grandes et respectées familles du pays y reposent en paix. Parmi elles figurent celle d’Eva Perón, la star incontestée du cimetière. En témoigne, la foule de personnes faisant la queue pour prendre en photo son tombeau finalement assez modeste en comparaison de certains dans la hauteur peut dépasser une dizaine de mètres. 
 
Cette grande dame du pays surnommée affectueusement Evita est décédé en 1952. A la recherche de la célébrité, elle s’investit dans une carrière au cinéma sans grand succès. Elle réussit 
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néanmoins à devenir animatrice dans une émission sociale et devint rapidement la voix du peuple. Elle se marie avec un homme politique, Juan Domingo Perón, de 24 ans son aîné, qui grâce à l’aura de la madone finit par accéder à la présidence. Bien que dépourvue de fonction officielle, Evita intervient rapidement dans les affaires de l’état, prenant un rôle considérable. Elle crée une fondation d’aide aux pauvres, construit des hôpitaux, orphelinats, foyers pour femmes, à qui elle fait obtenir le droit de vote. Malheureusement, un cancer de l’utérus vient interrompre brutalement le cours de sa vie alors qu’elle n’était âgée que de 33 ans. Quand le régime de son mari fût renversé trois ans après la mort de la Madone, le cercueil d’Evita sera déplacé de 
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cachette en cachette, enterré sous un faux nom en Italie puis remis à Juan Domingo Perón en exil dans sa résidence à Madrid. Après la mort de ce dernier, sous la pression populaire, le dictateur alors en place finit par accepter le rapatriement du corps d’Evita où il repose désormais au cimetière de la Recoleta depuis 1976. Une petite parenthèse historique vu l’importance que cette dame occupe dans le coeur des argentins. 
 
 Pour nous, ce cimetière marquera la fin, non pas de notre vie, fort heureusement, mais de notre séjour dans la trépidante capitale argentine. 
 
Rendez-vous au bout du monde : à Ushuaia. 

Dimanche 8 janvier 2017 à 4:53

http://matmonde.cowblog.fr/images/articles2017/tmp12810345610146.jpg Notre périple continue en Uruguay à Montevideo. Après trois heures de bus à travers la pampa, d’immenses plaines d’herbes verdoyantes et par endroits jaunies sous un soleil brûlant, ponctuées de troupeaux de vaches ou de moutons et clairsemées de résidences isolées parfois très jolies, nous arrivons au terminus de bus de la capitale de l’Uruguay.
 
 
Nous sommes assez surpris de la modernité de la gare routière. Elle est jumelée à un grand shopping center
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 avec food court,
supermarché et toute sorte de magasins. 
 
 
Cette ville assez récente et très éclectique surprend par la diversité de son architecture.
 
 
Dans le centre historique, des immeubles art déco et néoclassiques côtoient de vieux gratte-ciels décrépis. L'histoire,
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 la tradition, la culture sont visibles à chaque coin de rue avec notamment la présence de quelques beaux édifices coloniaux.
 
 
Malgré le manque de cohérence architecturale, une certaine âme se dégage de la ville et finit par créer finalement une certaine harmonie. Un sentiment étrange… 
 
 
S'il n'y avait qu'une seule avenue à emprunter, ce serait sans
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 hésiter l’Avenida 18 de Julio. Véritable colonne vertébrale de la ville, s'y succèdent les plus beaux bâtiments patrimoniaux, religieux et commerciaux. Le dépaysement temporel se poursuit. Chaque coin de rue devient un détour par les années 20. 
 
 
L'artère débouche sur la Plaza Independencia, la plus grande place du centre ville. Elle rend hommage à José Gervasio Artigas (1764-1850), héros et fondateur de l’indépendance, avec son mausolée creusé sous une statue haute de 17m du général 
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monté sur un cheval. C'est l'instant photo inévitable de toute visite à Montevideo. 
 
 
Parmi les autres édifices d’intérêt entourant la place figurent la Puerto de la ciudadela (une arche en pierre qui reste l’un des rares vestiges de la citadelle coloniale démolie en 1833), le Palacio Estévez ( bâtiment de style néoclassique datant du 19ème siècle appartenant au gouvernement uruguayen ) ou encore le Palacio Salvo (bâtiment de style éclectique qui avec ses 26 étages, était le plus haut gratte-ciel du continent lors de 
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son inauguration en 1927).
 
 
Non loin, le Teatro Solís en impose également par son architecture. Ce théâtre datant de 1856 et entièrement rénové est la principale salle de spectacle de Montevideo.
 
 
En continuant notre visite vers la vieille ville, on finit par tomber sur la place Matriz également appelée Plaza Constitución. Cette dernière constituait le coeur de la Montevideo coloniale. Très 
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verdoyante et ombragée, bordée de beaux édifices néoclassiques et d’une imposante église datant de 1799 (le plus vieux bâtiment public de la ville), cette place très agréable accueille de nombreux antiquaires ambulants proposant de vieilles cuillères, plaques d’immatriculation ou encore d’ustensiles à maté usagés. 
 
 
D’ailleurs, une petite parenthèse sur le maté. Il s’agit d'une infusion de feuilles d’un arbuste portant le nom de ce breuvage. On verse dans un petit récipient rempli de feuilles à maté de l’eau chaude puis on aspire la boisson avec une bombilla, une
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 paille en argent doté d’un filtre bulbeux afin de n’avaler que du liquide. On prête de nombreuses vertus au maté : elle donne de l’énergie, stimule les fonctions de l’estomac et intensifie le mouvements respiratoires. Cette infusion est le symbole de la fraternité, de la communication et de l’hospitalité. Si le maté est une institution en Argentine (le plus grand consommateur mondial), elle l’est, au moins, d’autant plus en Uruguay. On croise une quantité incroyable de personnes dans les rues de la ville se promenant avec le récipient à maté dans une main et le thermos sous le
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 bras. 
 
 
Autre lieu incontournable, le Mercado del Puerto ou marché du port. Cette imposante hall en fer forgé abrite un ensemble de restaurants de grillades. Dégageant des vapeurs importantes de fumée, la vaste galerie exhibe majoritairement des marinades de saucisses, biftecks et entrecôtes en tout genre (même si il y est possible de déguster des fruits de mer) exposées sur de grandes grilles et cuit au feu de bois. Étonnant au vu de la situation sur le port! En fait, les Uruguayens raffolent des barbecues. L’endroit transpire l’authenticité malgré le flux touristique impressionnant
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 et s’avère une halte déjeuner indispensable. 
 
 
Pour digérer le repas loin d'être frugal, à proximité du marché, commence une rambla, une jolie promenade du front de mer longue de 20 kilomètres. Elle mène à plusieurs grandes plages des faubourgs résidentiels. Motivés par la quantité de nourritures ingurgitées, nous avons parcouru plus de 4 kilomètres pour atteindre une petite plage encaissée de sable fin mais très polluée. Peu satisfait du spectacle, nous reprenons 
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notre marche pour deux nouveaux kilomètres supplémentaires afin d’atteindre une plus grande plage: Playa Pocitos. Cette dernière est beaucoup plus photogénique que la première mais manque également de propreté. De nombreux détritus en plastique jonchent le sable. Ici, le bord de mer est extrêmement bétonné. Il est encerclé d’un nombre incalculable de grands immeubles d’habitation. Cette rambla rajoute de l’animation à la ville et lui donne un air agréable, décontracté avec ses citoyens venus se promener, boire leurs matés, pédaler, courir, pêcher, bronzer ou se baigner.
 
 
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Après ce court détour de 48 heures en Uruguay, nous reprenons le bus vers Colonia pour y prendre dans la foulée le ferry en direction de Buenos Aires. 
 

Vendredi 6 janvier 2017 à 0:39

http://matmonde.cowblog.fr/images/articles2017/tmp93811160598443.jpg Notre aventure se poursuit en Uruguay. Coincé entre ses grands voisins argentin et brésilien, ce pays manque visibilité. Seuls ceux qui se rendent à Buenos Aires pensent à y organiser une excursion.
 
En effet, la ville uruguayenne de Colonia del Sacremento se montre facilement accessible par la mer depuis la capitale argentine. Elle se situe sur l’autre côte de l’immense río de la Plata, un estuaire formant une entaille triangulaire de 290 km de long. Son eau semble fortement polluée. A moins que le vent fort était exceptionnel lors de notre petite croisière et brassait 
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anormalement cette mer prenant des reflets rouge tournant vers le marron. Une heure de navigation sur un grand ferry est suffisante. 
 
 
L’ancienne colonie nommée Colonia del Sacremento, qui compte aujourd'hui 22 000 habitants, fut fondée en 1680 par les portugais à la grande irritation des espagnols. Moins de 100 ans
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 plus tard, ces derniers ont finalement repris le contrôle de la ville. 
 
 
L’arrivée à Colonia nous fait rapidement oublier la trépidante mégalopole argentine. On se retrouve dans un autre monde, à 
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une autre époque. 
 
 
Son dédale de petites ruelles pavées et bordées par ses maisons coloniales dotées de murs en suc et de toits de tuiles, agrémenté de jolies places ombragées et fleuries se révèle être un enchantement pour les yeux. Le temps semble s’y être figé et le dépaysement temporel se trouve renforcé par la présence de vieux tacots. 
 
 
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Les nombreux restaurants et cafés bondés de monde proposant des tables en extérieur sur les trottoirs pavés à l’ombre d’énormes bougainvilliers fleuris animent et donnent vie au quartier historique. Des petites pauses gourmandes dans une crêperie ou dans un glacier sont de bons prétextes pour prendre davantage son temps et de profiter au maximum de la paisibilité des lieux.
 
 
Cependant, la cuisine uruguayenne s’avère pour le moment 
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assez décevante par sa simplicité. Les plats manque d’originalité et on peut même commander par exemple des spaghettis nature dans un restaurant. Surprenant ! Mon entrecôte frite était composée d’une entrecôte et de frites! Rien d’autre, pas même de sauce. Autre fait surprenant, le chef cuisinier ne prend pas la peine de saler et poivrer l’assiette. D’un autre côté, cela permet assaisonner à notre convenance. 
 
 
Près de la place principale, un phare, qui a la particularité d’avoir 
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une forme cylindrique sur une base carrée, fut construit sur les ruines d’un ancien couvent dont les murs avaient l’épaisseur considérable d’1,20 mètre. Il permet de prendre un peu de hauteur et de surplomber ce bijou de petite ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en raison du métissage original entre constructions portugaises des premiers temps et espagnoles des siècles suivants. Mieux vaut ne pas être claustrophobe pour emprunter les escaliers très abruptes et étroits qui mène à son sommet. 
 
 
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Bien que les lieux soient plaisants, une seule journée voire une demi-journée est largement suffisante pour explorer Colonia del Sacremento. Heureusement pour nous, un déluge s’est abattu sur la ville juste à la fin de notre visite et s’est interrompu pour notre dîner le soir.
 
 
Le lendemain, nous emprunterons un bus pour la capitale uruguayenne : Montevideo.

Mardi 3 janvier 2017 à 21:31

http://matmonde.cowblog.fr/images/articles2017/tmp112901823080846.jpg 8 années se sont écoulées depuis mes premiers articles sur ce blog, depuis mon petit tour du monde mais surtout depuis mes premiers pas sur les terres d’amérique latine. Un continent fascinant, un périple mémorable, des paysages envoûtants (notamment ceux du Sud Lipez en Bolivie) qui restent incontestablement gravés dans mes souvenirs et qui hantent régulièrement encore mon esprit aventurier.
 
 
8 ans!!! Et me revoilà de retour en Amérique du Sud. L’argentine sera notre principale destination mais des petits détours en Uruguay, au Chili et au Brésil viendront pimenter la magie de 
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notre voyage.
 
 
Ce dernier débute à Buenos Aires. Deux points m’ont surpris en arrivant. Le premier s’avère être la chaleur humide s'élevant à 37° pour notre première journée. Nous nous attendions aux mêmes températures qu’en Nouvelle-Zélande où l’air relativement frais malgré l'été nous avait revigoré durant nos quelques heures d’escale. Le contraste ici est saisissant ! Du coup, les polaires resteront plusieurs jours dans la valise.
 
 
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Deuxièmement, en quittant l’aéroport international situé à quelques kilomètres de la mégalopole, de nombreux argentins profitaient, en famille, du dimanche 1er janvier 2017 (déjà !!!) pour pic-niquer, les hommes torse nu pour la plupart, sur de grandes pelouses vertes. Rien de choquant me diriez-vous. Cependant, c’est le cadre qui est surprenant: ils sont tous au bord de l’autoroute sans rivière ou parc aménagé à proximité. Drôle de choix pour chercher la tranquillité. 
 
 
En tout cas, les premières impressions restent mitigées.
 
 
La capitale argentine, cœur financier, industriel, commercial et culturel du pays, manque de dépaysement au premier abord. Considérée comme la plus européenne des villes d'Amérique du Sud, certains de ses bâtiments rappellent étrangement ceux de Paris, sa circulation celle de Rome et sa population ainsi que ses horaires tardifs ceux de Madrid.
 
 
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Ses habitants, les porteños (‘ceux du port’ ), descendent des espagnols et des italiens débarquant sur les rives du Rio de la plata en quête du nouveau monde depuis la fin du 19ème siècle. Ils aiment d’ailleurs se considérer comme des européens en raison de leurs origines et de leur prospérité passée. Leur forme d’arrogance déplaît généralement à leurs voisins latino-américains de descendance plus métissée. On dit d’eux qu’ils sont des italiens qui se prennent pour des anglais et qui parlent espagnol!
 
 
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Notre visite débute par la plaza del congreso. Cette grande place, en rénovation semble-t-il ou du moins je l’espère, ne se montre pas sous son plus beau jour. Elle semble laissée à l'abandon. En témoigne les nombreux SDF qui s’y sont même montés de petits squats de fortune. C’est dommage car la vaste place possède un véritable potentiel avec plusieurs statues dont une imitation du penseur de Rodin ainsi que des bâtiments extrêmement imposants comme le congreso nacional. Ce dernier, érigé en 1906 sur les plans d’un architecte italien, est le siège du sénat et de la chambre des députés.
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 Étonnant que le gouvernement tolère la présence de squatters ici!
 
 
Non loin, l’Avenida 9 de Julio, la plus large avenue du monde avec ses 140 mètres, traverse la capitale du nord au sud. Son nom est un hommage à la date d’indépendance du pays, le 9 juillet 1816. Elle a été percée en 1916 sous la dictature et a nécessité la destruction de 25 blocs d’immeubles. Inutile de préciser que l’on avait pas demandé l’avis aux riverains ! Parmi 
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les rares rescapés figure le Teatro Colón. Au coeur de l'avenue se trouve l’inévitable Obelisco. Ce grand obélisque érigé en 1936 pour commémorer les 400 ans de la ville, d’une hauteur de 68 mètres, attire le regard. Il n’est pas spécialement beau, mais se montre imposant avec une hauteur de 68 metres et s’avère un excellent point de repère dans l’immense ville. Même si il fut controversé par le passé, il a fini par être adopté par les porteños que ces derniers considèrent comme le symbole de Buenos Aires. 
 
 
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Le centre ville, composé du microcentro et de Montserrat, grouille d’activités avec ses hommes d’affaires en costume, ou ses femmes élégantes, téléphone à la main, fourmillants dans les rues étroites au pied de gratte-ciel, et d’anciens bâtiments européens! Ce mélange entre passé et avenir est assez surprenant. 
 
 
L’épicentre de Buenos Aires se situe sur la plaza de Mayo. Cette immense place de 2 hectares concentre dans ses environs les principaux monuments et centres de décision de la ville comme 
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le Cabildo historique (ancienne municipalité), la Casa Rosada (où réside le Président de la République), la Cathédrale métropolitaine, ou encore le siège central de la Banco de la Nación Argentina (Banque nationale du pays). C’est ici que les mères de la place de mai, une association de femmes argentines dont les enfants ont disparu, assassinés pendant la « guerre sale » livrée en particulier par la dictature militaire (1976-1983), viennent encore défiler aujourd'hui, coiffées de leur foulard blanc, pour réclamer la condamnation des responsables. On a d’ailleurs l’impression 
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que la ville vient d’essuyer une manifestation car des banderoles contre le président en place étaient placardées sur la place, le petit obélisque de celle-ci (à ne pas confondre avec le grand de l’avenue du 9 de Julio) semble avoir été tagué et se trouvait en cours de restauration, tout cela accompagné de la présence de grilles et d’un important dispositif policier autour de la Casa Rosada ( la maison blanche ou l’Elysée argentin).
 
 
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A partir de la plaza de mayo, Florida, une longue avenue piétonne et principale artère du quartier est envahie d’employés tirés à quatre épingles , de marchands, de touristes, auxquels viennent s’ajouter des artistes de rue, des vendeurs ambulants et des mendiants. Celle-ci prend fin avec la Galerias Pacifico, un centre commercial installé dans un splendide bâtiment. Au coeur de la galerie, une magnifique coupole recouverte de fresques attire immédiatement nos 
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regards vers le plafond.
 
 
A l’est du centre, on trouve Puerto Madero, le plus récent quartier de la capitale. Ces anciens quais auparavant mal famés ont été réhabilités et transformés en lofts luxueux, bureaux et restaurants haut de gamme pour la jet-set locale et internationale. La présence d'innombrables et de gigantesques grues dont une est même convertie en centre d’information touristique rappelle son ancien rôle de port maritime. Il paraît 
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que l’on peut croiser quelques top models ou joueurs de football qui viennent parader, mais à l’exception d’une poignée de touristes, on n’a pas vu grand monde. Mais le quartier se montre agréable pour la promenade avec ses marinas, son pont piétonnier aux allures futuristes, ses quelques voiliers historiques reconvertis en musée, ses innombrables tours ultra-modernes de plus d’une centaine de mètres de haut. 
 
 
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Au sud du centre, le quartier de San Telmo, l’un des plus anciens de Buenos Aires, mérite le détour avec ses petites rues pavées, ses maisons coloniales à taille humaine, ses cafés et restaurants traditionnels. Ici, aucune tour à proximité. Son immense marché couvert est l’attraction principal du quartier. Malgré le fait que le lundi ne soit pas le jour idéal pour une visite, les quelques stands de fruits et légumes, 
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d’antiquaires, d’artisanat ou encore de vêtements ouverts offrent une certaine animation. 
 
 
Toutefois, jusqu'à présent, même si au fur et à mesure de notre découverte de Buenos Aires un certain charme commence par opérer, la ville souffre d’un manque cruel d’exotisme que nous
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 somme venu rechercher en Amérique du Sud.
 
 
Cela était sans compter le dernier quartier visité de la journée. Au sud de San Telmo et donc du centro, le faubourg pauvre de Boca vaut vraiment le déplacement. On y trouve l'âme de Buenos Aires. On s’y rend essentiellement pour Caminito, une ancienne voie de garage devenue l’une des rues les plus célèbres de la capitale. Très prisée par les touristes venus en masse, les 
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façades multicolores des maisons, le rythme de vie animé du quartier, les nombreux restaurants où quelques danseurs de Tango démontrent leurs talents finissent par réveiller un sentiment troublant mais agréable d’authenticité. Un endroit incontournable et fort agréable où l’on aurait envie de s’éterniser. 
 
 
Cependant, le clou du spectacle dans la capitale argentine est incontestablement ses fameuses pistes de tango. On trouve un nombre incalculable de bars à tango, de salles de spectacles
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 dédiées à cette danse originaire des vieux quartiers de Buenos Aires comme justement la Boca ou San Telmo. On a choisi de passer une soirée dans ces lieux pour s’immerger davantage dans l’esprit argentin. Sur la scène se succèdent en alternance danseurs et chanteurs accompagnés d’un orchestre. On se laisse facilement envoûter par cette danse populaire mêlant force virile, passion et séduction. Les danseurs virevoltent avec élégance, dignité et sensualité sans tomber dans la vulgarité. L’air mélancolique des chansons nous imprègne dans cette magnifique ambiance bien 
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que je trouve le fado portugais bien plus prenant émotionnellement.
 
 
C’est avec des airs de tango en tête que nous prenons le ferry pour un petit crochet en Uruguay vers les villes de Colonia et de Montevideo. Nous reviendrons à Buenos Aires dans quelques jours où nous séjournerons dans le quartier de Palermo avant un envol vers le bout du monde... 
 
 
 
 
 

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