Après une nuit passée au coeur du centre ville de Nadi, nous sommes heureux de quitter le petit hôtel tenu par des indiens que nous avions malheureusement choisi. En effet, une mentalité d’arnaqueur se dégageait de cet endroit. Par exemple, on ne voulait pas me rendre la monnaie, ou, on nous a fait payer certainement le double du prix pour nous rendre au quai et tant qu’on ne sortait pas les billets, les portes du véhicule restaient verrouillées. Bref, même si il ne faut pas faire d’un cas une généralité, je comprends mieux pourquoi les fidjiens mélanésiens n’apprécient guère les indiens.
Une fois au port, nous embarquons sur un bateau pour l’archipel des Yasawas. Situé à l’est de Viti Levu, cet amas d’île et celui des Mamanucas tout proche figurent parmi les destinations les plus prisées du pays. Les Mamanucas présentent l’aspect parfaitement classique des petits îlots tels que l’on s’en imagine ou que l’on en côtoie en Nouvelle-Calédonie, tandis que les yasawas, d'origines volcaniques, surprennent par leur hauteur. C’est la raison pour laquelle nous avons opté pour ce dernier archipel. De plus, étant plus éloigné que celui des Mamanucas et donc moins accessible, il semble
plus tranquille et agréable.
Le catamaran à moteur propose une multitude d’arrêts. 4 heures et demi de navigation permettent d’atteindre le resort le plus loin pour lequel nous avons justement réservé 3 nuits dans un premier temps.
On passe d’abord par quelques îlots des Mamanucas pas plus gros que l’île au canard à Nouméa. Il est d’ailleurs surprenant de voir des hôtels sur une si petite surface. Ces îlots étant dépourvus de ponton, notre catamaran doit s’arrêter au milieu de
la mer et attend que les petites embarcations des resorts viennent chercher les touristes ainsi que des ravitaillements. Je suis assez content de ne pas avoir opté pour ces premiers hébergements: le sable et la couleur de l’eau restent banals (pour un calédonien ).
Par contre, à l’approche des Yasawas, la donne change. Le charme commence littéralement à faire effet et on en oublie presque la mésaventure et la mauvaise impression laissée par l’hôtel au centre ville de Nadi (Nadi downtown hotel).
L’île de Waya où nous resterons deux nuits sur le chemin du
retour est d’une incroyable beauté. Ce n’est pas temps la couleur de l’eau ou du sable qui impressionnent mais la majesté des pics rocheux et des collines verdoyantes. Les photos fusent.
Après plus de 4 heures de croisière sur une mer particulièrement calme, nous arrivons en début d’après-midi sur l’île de Nacula. Ici encore la beauté de son relief et la végétation d’un vert surréaliste font leur effet.
L’incroyable accueil du blue lagoon resort avec des chants, des
sourires, une multitude de ‘Bula’ (bienvenue) ainsi qu’un généreux cocktail laisse présager un séjour plus qu’agréable. On a en Calédonie de véritables leçons à tirer du tourisme vu par les fidjiens!
Dès notre arrivée, nous avons enfiler les maillots, les palmes ainsi que masque et tuba pour explorer les fonds marins de la jolie plage de l’hôtel. Petite déception : la visibilité n’est pas super, quasiment pas de poissons. Cependant, les coraux sont assez beaux.
En fin d’après-midi, nous avons emprunté un petit sentier derrière le resort qui grimpe sur les collines de l’île. A mesure où on prend de l’altitude, les paysages se subliment. Les points de vue se multiplient pour notre plus grand bonheur. Des petits oiseaux ne cessent de nous suivre et virevoltent juste devant nous. Le parcours se termine sur une crête qui offre un panorama imprenable sur une des tribus de Nacula. La balade pas extrêmement longue mérite vraiment les efforts dépensés.
De nombreuses excursions sont disponibles à l’hôtel. Nous en
avons opté pour 3.
La première s’intitule : ‘snorkeling trip’. Une petite embarcation nous emmène près d’une île voisine pour faire du pmt (palme masque tuba). Une activité pas forcément à conseiller. Les coraux sont plus beaux que devant l’hôtel mais guère plus de poissons à se mettre sous la dent et l’eau n’est pas forcément beaucoup plus claire.
La deuxième excursion consiste en une visite de la tribu la plus proche. Au programme : visite des églises, chants et danses
traditionnelles, petit marché de souvenir improvisé par les femmes du village et pour finir visite de l’école du village. Cette dernière rencontre avec de petits écoliers ne m’enchantait guère au départ, m’estimant en vacances, mais face à l'enthousiasme de ces petites bouilles qui ont dansé et chanté avec coeur, impossible de se montrer indifférent.
Enfin la dernière excursion choisi nous a conduit en bateau sur l’île de Sawa-I-Lau. Les falaises de calcaires impressionnent de par leur hauteur. On y vient pour ses sublimes grottes. La première cavité avec sa coupole de 15 mètres de haut laisse
rentrer de la lumière au coeur de l’obscurité et donne à la couleur de l’eau présente des tons turquoises. La baignade rafraîchissante dans un tel milieu paradisiaque s’avère plus qu’agréable. Une deuxième cavité est accessible. Par contre, il faut avoir le coeur bien accroché. On doit plonger à deux mètres de profondeur puis se faufiler dans un cours mais sombre passage pour atteindre la deuxième grotte. L’obscurité y est ici bien plus présente. A l’aide de torche, on visite tout en nageant le couloir principale de la cavité. Le retour est beaucoup moins stressant car on plonge en apnée cette fois-ci vers la lumière de la première grotte.
En dehors des excursions, l’hôtel propose de nombreuses activités toute la journée : des ateliers tressage, des cours de cuisine, des courses de Bernard-L'hermites, un bowling avec en guise de boules des noix de coco et en guise de quilles des bouteilles d’eau remplies de sable, …
La nourriture proposée par le resort était variée, raffinée et d’excellente qualité. On s’est bien régalé mais si parfois la quantité s’avérait un peu limite.
Mais le point fort du blue lagoon resort est incontestablement
son accueil, la gentillesse du personnel qui se montre au petit soin avec tous. Même le directeur de l’établissement passe constamment de table en table pour discuter et vérifier que tout se passe bien.
D’ailleurs, c’est avec un pincement au coeur que nous quittons l’établissement. Fabienne a même versé sa larme pour tout dire.
Nous reprenons donc le catamaran à moteur en direction de Nadi avec pour objectif d’un second et dernier stop dans l’archipel des Yasawas, plus précisément sur l’île de Waya qui
nous avait tant subjugué à l’aller.
Notre arrivée sous une pluie battante a certainement dû annuler les chants d’accueil prévus par l’hôtel nommé octopus. Immédiatement on se rend compte que le resort est mieux situé que le précédent. La plage de sable blond est plus belle, les bungalows plus sympathiques. Par contre, le personnel se montre beaucoup moins attentionné qu’au blue lagoon et plus distant, ce qui n’enlève en rien leur gentillesse. D’ailleurs, le second soir, au moment du dîner, l’ensemble des serveurs et
animateurs (facilement une trentaine de personnes) entonnèrent des chants traditionnels avec plusieurs danses. La chorale puissante et enthousiaste produisait une magnifique harmonie communicative. On avait presque envie d’aller danser avec eux.
Comme le blue lagoon, les activités ne manquent pas. Nous avons participé à une excursion : l’ascension d’un des magnifiques pics rocheux de l’île. Comme le chemin traverse la tribu avoisinante de l’hôtel, nous étions obligé d’être
accompagné d'un guide. Une fois le joli village fidjien passé, nous avons pu nous rafraîchir dans un petit trou d’eau douce avant d’entamer une longue montée. En sautant directement dans le bassin naturel, j’ai peut-être fait une sorte de choc thermique, car l’ascension est devenu rapidement et anormalement un incroyable calvaire. J’avais plus de force, plus d’énergie, plus de jus, plus d’essence dans le moteur. J’ai cru que j’allais devoir renoncer. Un vrai cauchemar alors que les paysages étaient enchanteurs. Après plus de deux heures d’ascension sur un sentier abrupte et parfois très glissant,
après avoir crapahuter sur plusieurs parois rocheuses, on est finalement arrivé au spectaculaire belvédère pieds nus (on a décidé d’abandonner les chaussures presque à mi-parcours ce qui a étonné le groupe d’américains farfelus mais sympathiques au final ). La vue depuis l’une des plus hauts pics de l’île est étourdissante. Une balade ardue mais à recommander. De retour en bas, j’en pouvais plus et j’étais heureux de refaire trempette dans le petit trou d’eau. Deuxième satisfaction, une embarcation est venu nous récupérer, nous évitant de retraverser tout le village à pied
jusqu'à l’hôtel.
L’après-midi, après avoir retrouvé quelques couleurs, nous sommes aller explorer les fonds sous-marins devant l’hôtel sans trop de conviction. Et excellente surprise, on s’est rapidement laissé subjugué par la beauté des coraux ainsi que la variété de petits poissons rencontrés. Une belle plongée !
Du coup, le jour du départ, nous y sommes retournés une dernière fois. Notre voyage dans le magnifique archipel des yasawas prend fin. Nous reprenons une
dernière fois notre catamaran à moteur pour retrouver Nadi. En partant d’octopus resort, nous quittons un bel hôtel sur une magnifique île. Par contre, quand nous sommes partis de Blue Lagoon resort, nous avons quitté une famille...