Après pas loin d'une vingtaine d'heures de vol, me voilà débarqué sur les terres vietnamiennes en compagnie de mes 3 collègues.

La première surprise de taille en descendant de l'avion à Ho Chi Minh-Ville fut la température extrêmement élevée et l'air particulièrement humide. Un climat à la limite du supportable même pour de petits calédoniens que nous sommes. Quelques pas foulés avec un sac dos suffisent pour déclencher un torrent de sueur.

A peine atterri à Ho Chi Minh (au sud du Vietnam), nous avons acheté des billets d'avion en direction du nord: Hanoi (Un petit conseil: réservez vos places à l'avance, nous avons payé le double des tarifs affichés sur le net deux semaines auparavant). Nous sommes arrivés de nuit sur la capitale du nord.

Une petite anecdote étrange, les vietnamiens ne voyagent pas avec des valises mais des cartons! Enfin, j'exagère un peu, certains ont des sacs mais le nombre de cartons sur le tapis roulant de l'aéroport est surprenant.

Autre fait inhabituel, après avoir récupéré nos sacs, le personnel de l'aéroport vérifie avec nos passeports et notre ticket de bagage que nous n'embarquons pas des affaires d'autres voyageurs (ca donne le ton du pays: attention aux arnaques).

Un taxi nous a finalement déposés aux alentours de la vieille ville sain et sauf (la circulation avec le flot de deux roues est périlleuse), puis il a fallut se frayer un chemin dans les dédales de la ville pour atteindre un petit hôtel.

Traverser une rue sans se faire écraser semble tenir du miracle. Mais après avoir observé les locaux, l'astuce se révèle finalement assez basique. Pas besoin de regarder à gauche ou à droite, il faut se lancer sans aucune hésitation (ca pourrait être fatal) et marcher de manière rectiligne à une vitesse uniforme. On décrit ainsi un mouvement prévisible qui permet aux flots de cyclomoteurs de nous éviter sans encombre. D'un oeil extérieur, cela semble tenir du suicide.

En tout cas, il est encore beaucoup trop tôt pour donner un avis juste sur le Vietnam et ses habitants. Certains semblent bien sympathiques alors que d'autres se montrent froids et distants. Par exemple, à l'aéroport de Ho Chi Minh-Ville, la première douanière, après m'avoir difficilement reconnu sur la photo de mon passeport, m'a appelé avec un sourire Cupidon. Mais, cent mètres plus loin, une deuxième m'a fait attendre un petit moment. En fait, elle lisait tranquillement, ce qui semblait être un manga. Puis, finalement, elle m'a reçu sans un sourire et sans un mot.
Certains vietnamiens nous passaient même devant dans les files d'attente.
Je me suis demandé si nous avions les mêmes à Nouméa. Pour moi, un vietnamien est un travailleur infatigable avide d'argent (bon, j'avoue, c'est un vilain cliché). Mais là, nous avions eu affaire à pas mal de personnes (surtout dans l'administration) qui ne s'activaient pas dans leur travail. Pour prendre mon billet d'avion par exemple, je me suis mis devant une personnel de l'agence à un guichet et celle-ci était figée devant son ordinateur sans un regard dans ma direction durant un temps qui me semblait interminable. Derrière elle, j'observais ses collègues qui jouaient à des jeux vidéo sur leur outil de travail.

Après ces premières heures passées en terre inconnue, des sentiments contradictoires s'entrechoquent au plus profond de mon être. D'un coté, je ressens une impression de familiarité: le faciès des gens, la sonorité de la langue, la savoureuse cuisine vietnamienne ( en Nouvelle Calédonie, cette communauté importante est bien intégrée dans le paysage local). Mais d'un autre, ce pays pauvre d'Asie avec ce flot de personnes, le système de débrouille, me dépayse totalement.