Notre périple en Chine est sur le point de s'achever. En effet, nous venons d'atterrir à Shanghai, notre dernière base d'exploration du pays.
Pour rejoindre le centre ville à partir de l'aéroport international, nous avons emprunter un moyen de transport peu conventionnel: le maglev. Il s'agit, en fait, d'un train à sustentation magnétique. L'interaction entre les aimants à bord du train et des aimants disposés le long de la voie crée une force magnétique qui repoussent le train vers le haut. Le maglev n'est donc pas en contact avec les rails, contrairement aux trains classiques. Ce procédé permet de minimiser les frottements et d'atteindre des vitesses élevées. Le trajet de 30 km et ne durant que 7 minutes dans ce train à lévitation qui peut aller jusqu'à 430 km/h (limité à 300 km/h dans certaines plages horaires) nous a déposé à proximité du centre ville de Shanghai.
Nous avons effectué le reste du parcours pour rejoindre notre auberge en métro. Ce fût l'occasion d'observer la population locale et de nous rendre compte qu'encore une fois le faciès des gens changeait avec des traits plus grossiers qu'à Pékin.
Cette mégalopole de près de 20 millions d'habitants se situe à l'embouchure du puissant et turbulent fleuve Yangzi qui trouve sa source sur le haut plateau du Tibet-Qinghai dans les montagnes de la chine occidentale.
Nous avons été surpris lors de notre découverte de cette célèbre ville. Je m'attendais à de fortes ressemblances avec la ville de Hong Kong. Autant dans cette dernière les immeubles récents en côtoient d'autres plus délabrés, autant Shanghai s'avère particulièrement moderne avec une architecture plus cohérente. Ici, rien au niveau de la conception de la ville ne nous rappelle que nous nous trouvons en Asie et encore moins en Chine.
L'exemple type se trouve au Bund. Ce quartier, le plus emblématique du vieux Shanghai et situé le long de la rivière Huangpu, était autrefois l'avenue boursière de la ville. Les bâtiments de style occidental datant des années 20-30 me rappellent totalement ceux de New York.
Du Bund, on peut contempler de l'autre côté de la rivière, le quartier des affaires de Pudong. C'est ici que se trouvent les plus grands et les plus modernes buildings de Chine.
Par exemple, l'Oriental Pearl Tower étonne par son architecture atypique. Souvent comparée à un bilboquet géant, cette tour de télévision mesurant 468 m de hauteur (antenne comprise) comprend trois sphères principales de tailles différentes et repose sur trois pieds.
La tour Jinmao s'élevant à 421 mètres fut pendant près de 10 ans la plus haute tour de Chine. Comme le rappellent les panneaux "no climbing" (ne pas escalader) au pied de cette dernière, l'immeuble fut escaladé par le "spiderman" français Alain Robert en 1 heure 30 en mai 2007. Habillé comme l'homme araignée, le grimpeur fut immédiatement arrêté à sa descente, faute de posséder les autorisations nécessaires.
Juste à côté de la tour Jinmao, le Shanghai World Financial Center détient le record du plus haut gratte-ciel de Chine avec ses 492 mètres mais ne figure qu'à la cinquième place mondiale. Au sommet de l'édifice, une passerelle de 55 mètres tendue au-dessus d'un vide de plusieurs étages ressemble à un immense décapsuleur. C'est une attraction visuelle et touristique car elle sert de plate-forme d'observation panoramique sur la cité, à 474 mètres au-dessus de la rue. Inutile de préciser que le panorama y est exceptionnel et la vue imprenable.
On peut relier Pudong au Bund grâce notamment au tunnel touristique qui passe sous la rivière séparant les deux quartiers. On voyage dans des voitures en plastiques accompagné par un light show à la Disney, avec des stroboscopes, des rayons colorés et des images tournoyantes projetées sur les murs de béton. Rien de vraiment spectaculaire. Par contre, au niveau de l'entrée du tunnel côté Pudong, une attraction touristique dont je ne me rappelle plus le nom, nous a permis de passer un amusant moment. Il s'agit d'une sorte de galerie contenant une succession de décors permettant de se prendre en photo dans des situations rigolotes ou improbables.
La vue de nuit depuis le Bund sur le quartier de Pudong et ses vertigineuses tours figure parmi les spectacles les plus époustouflants de Shanghai.
D'ailleurs, en parlant de spectacles, nous avons assisté à un show d'acrobaties. Bien que j'ai préféré la poésie de l'opéra de Chengdu, le spectacle basé sur la performance physique et technique vaut réellement le coup d'oeil. Les décors, les jeux de lumière, la musique effectuée en live par un orchestre, mais surtout les acrobates chinois qui comptent parmi les meilleurs du monde nous ont littéralement laissé sans voix.
Autre lieu incontournable de Shanghai, la rue piétonne East Nanjing road propose une balade agréable. Elle a la réputation d'être la rue la plus commerçante de toute la Chine. C'est ici que ce sont installé en premier les grands magasins en Chine dans les années 1920. La notoriété de Shanghai en tant que première ville chinoise de la mode s'est donc forgée dans cette rue. D'ailleurs, je n'avais jamais vu une telle concentration de shopping center. On trouve des centres commerciaux à plus de cinq étages à chaque coin de rue. Shanghai s'avère être un véritable paradis pour les amateurs shopping.
A la tombée de la nuit, East Nanjing road prend une autre dimension. Les habitants de Shanghai y animent les lieux. En effet, plusieurs groupes d'hommes et de femmes se retrouvent pour danser une sorte de madison. Un saxophoniste pousse des chinois d'un certain âge à swinguer joyeusement. Mais ce qui m'a le plus surpris, ce sont ces gens qui en pleine rue ont installé leur propre karaoké et chantent plus ou moins bien de tout coeur devant la multitude de passants. D'ailleurs, on s'est pleinement rendu compte qu'en Chine le ridicule ne tuait pas! Par exemple, on a croisé une quantité de femmes et même d'hommes coiffés de bonnets extravagants, certains même en forme de panda.
Le dernier quartier nous ayant marqué est la concession française. Ce territoire chinois qui fut sous administration française de 1849 à 1946 dans la ville de Shanghai non loin de People Square, le centre moderne de la ville, se trouve être un point d'attraction touristique. Cet élégant quartier résidentiel préservé, aux rues bordées d'arbres, jalonnées de boutiques, de restaurants et de bars mérite le déplacement.
En son sein figure l'enclave Tianzifang. Le dédale de ruelles traditionnelles parsemé de café, de boutiques d'art ou de souvenir constitue le parfait antidote aux immenses centres commerciaux de Shanghai et à ses gratte-ciel intimidants. Une ambiance de quartier perdure grâce aux familles qui habitent encore les lieux.
Demain, nous comptons passer notre avant-dernière journée en Chine dans le village de Zhujiajiao.