Notre découverte de la Chine se poursuit à Chengdu. Cette ville de plus de quatre millions d'habitants se distingue de celles que l'on a déjà visité. Chengdu se montre moderne avec de larges avenues, de grands immeubles flambant neuf illuminés de nombreuses leds la nuit mais pas dans la démesure architecturale. Tout semble propre, carré, organisé, bien fini. Pas de paquets de fils électriques pendouillants dans les ruelles. Une jolie rivière traverse le centre ville. Les grandes enseignes y pullulent.
Comme Guilin, Chengdu nous servira de base pour visiter les alentours, une partie de l'état du Sichuan.
Une des raisons de notre venue dans la région se nomme Leshan. On y trouve le plus grand Bouddha du monde depuis que les talibans ont tiré des roquettes sur ceux qui se situaient en Afghanistan. Cet immense monument, taillé dans une magnifique roche au ton rougeâtre à flanc de falaise au dessus d'une large rivière, fût édifié au VIII ème siècle dans l'espoir que le Bouddha calmerait le fleuve et protégerait les bateliers des dangereux tourbillons. Les proportions du géant laissent sans voix. D'une hauteur totale de 71 mètres, il possède des oreilles longues de 7 mètres, une largeur d'épaules de 28 mètres et des gros orteils de 8,5 mètres.
Leshan détient un autre record. Celui du plus long bouddha allongé du monde. Il se situe dans le parc du bouddha oriental adjacent à celui du grand Bouddha. Malgré ses 170 mètres à l'horizontal, le monument se trouve difficilement visible. Sculpté dans la montagne, aucun point de vue ne permet d'apprécier pleinement ses dimensions hors normes. Par contre, le parc mérite vraiment la visite. Il rassemble plus de 3000 statues et figurines de Bouddha, de déesses et de divers personnages. Tout a été taillé dans cette magnifique roche. Certaines sculptures sont si grandes que l'on se sent très petit. Le parc m'a rappelé légèrement le site de Pétra en Jordanie, bien que sur le fond et sur la forme, tout est littéralement différent.
Le soir, de retour express à Chengdu, nous avons assisté à un opéra chinois. Rien à voir avec son homologue occidental! La performance n'est pas principalement vocale. Je dirai que sur le fond, cela se rapproche plus de ce que j'ai pu observer au cirque du soleil à Las Vegas. Le spectacle allie le côté traditionnel (avec des costumes d'époque, des instruments anciens) et moderne ( avec des jeux de lumières, et même une courte séance de rap). Différents arts s'entremêlent: danses, acrobaties, chants, humour, souplesse, poésie, magie,... Les tableaux colorés offerts sont d'une exceptionnel beauté. On n'a pas vu passé les 90 minutes du show. Du coup, cela nous a motivé pour assister à d'autres spectacles dans les prochaines villes que nous allons visiter.
Le lendemain, nous avons emprunté un bus en direction d'Emei Shan un des quatre principaux monts bouddhiques de Chine. La perspective de contempler une dernière fois de grands espaces naturels avant de rejoindre de gigantesques villes comme Pékin ou Shangai nous a séduit. Mais à cause des 2h30 de trajet additionné d'un lever tardif, nous nous sommes posés de nombreuses questions sur l'intérêt final de cette destination pour une demie journée d'autant plus que les boucles conseillées dans les guides prévoyaient plus de cinq heures de marches. Nous avons finalement opté pour la porte d'entrée appelée Wuxiangang. Un chemin bétonné de 6 kilomètres aller-retour nous a conduit dans un premier temps au pavillon Qingying. Nommé 'pavillon du son pur' en raison du son cristallin de l'eau se fracassant sur les formations rocheuses, ce temple se dresse sur un promontoire au milieu d'une rivière. Les paysages verdoyants dégagent un sentiment de sérénité. Notre exploration de la montagne s'est achevée à la zone écologique des singes. Comme son nom l'indique, une colonie de macaques ( enfin il me semble) 'sauvages' s'est établie dans ce lieu. En réalité, ces derniers sont, au final, dressés par les employés pour sauter sur les touristes. Ils ne redescendent que si on leurs tend de la nourriture. Du coup, dès qu'on est parasité d'un singe sur le dos, des femmes nous pressent pour nous vendre des graines. Forcément ce genre d'agissement est incompatible avec la dénomination de zone 'écologique'! Ayant déjà eu des contacts rapprochés avec des macaques à Bali, je n'ai pas accepté cette forme de racket contrairement aux visiteurs chinois paniqués qui nous entouraient. J'ai du m'en débarrasser comme j'ai pu. La situation devenant stressante, nous nous sommes pas trop attardé auprès des singes. En tout cas, je recommande fortement l'achat d'un morceau de bambou vendu tout au long du parcours pour parer l'attaque des mammifères.
En attendant notre bus de retour vers Chengdu, nous nous sommes promenés dans le petit village de Baoguo au pied de la montagne. De petits chemins au milieu de la végétation mènent à plusieurs temples. Le cadre y est agréable et décontracté loin du stress de la grande ville.
Au final, malgré un départ où nous nous sommes montrés très septiques et interrogatifs, cette excursion à Emei Shan s'est avérée profitable. Elle nous a permis d'apprécier la beauté de la nature mais également la compagnie de plusieurs charmants étudiants chinois.
La dernière raison de notre venue dans la région du Sichuan est le centre de recherche et d'élevage du panda géant. La star du Sichuan s'observe dans de nombreux zoos aux allures de prison mais les chances d'en apercevoir en pleine nature sont presque nulles. Ce centre à 18 kilomètres au nord de Chengdu constitue une excellente alternative. Ce n'est ni un zoo ni une zone à l'état sauvage. Certains gros enclos bien entretenus permettent de les contempler dans un cadre proche de leur habitat naturel. Abritant une cinquantaine de pensionnaires (pandas géants et petits pandas rouges), le centre s'évertue à encourager la reproduction de ces animaux peu actifs sexuellement. Inutile de préciser qu'ils sont trop craquants. Les adultes mènent la belles vie. Ils se contentent de dormir ou de manger des bambous dans des positions les plus improbables. Le spectacle le plus fascinant consiste à observer les jeunes nourrissons s'amuser. Ils sont très peu agiles et extrêmement patauds. Il se prennent des gamelles incroyables à vouloir escalader des échelles en bambou. On rêverait de pouvoir pénétrer sur leur terrain de jeu et de participer à leur chamaillerie.
Par contre, j'ai eu une chance exceptionnelle de pouvoir caresser quelques secondes un petit panda rouge. Il a traversé le sentier que nous empruntions. Il s'est laissé approcher et toucher puis il a continué son chemin dans une zone non accessible. Autant les pandas géants se rapprochent plus de la famille des ours, autant les petits pandas rouges s'apparentent davantage à des ratons laveurs. Ils se montrent au final tout aussi mignons.
La suite de nos aventures se poursuivra à Xi'an. Nous allons expérimenter le voyage de train de nuit en Chine. La durée du parcours prévue: 20 heures 30!!! ...
Ah les pandas et les pandas rouge, sont des animaux magnifiques. La chance d'avoir pus en toucher un, c'est pas dangereux comme les gros ?