Après avoir pu apprécier la beauté de la fameuse cité interdite, de s'être perdu dans les dédales des hutongs et surtout de s'imprégner de l'immensité de la Grande Muraille, nous pouvons à présent explorer les autres curiosités de la capitale chinoise avec le coeur léger et le sentiment du devoir accompli.
En effet, ce sont ces monuments (surtout le premier et le dernier cité) qui ont grandement motivé notre détermination à pénétrer sur les terres de l'empire du milieu. Néanmoins, Pékin offre d'autres sites totalement dignes d'intérêt.
Le palais d'été en fait entièrement parti. Cet immense ensemble composé d'édifices de style classique chinois, de jardins, de temples, de pavillons, de lacs, de ponts et de tours fut le terrain de jeu de la cour impériale à chaque été pour échapper aux chaleurs suffocantes de la cité interdite.
Des artisans reproduisirent les styles architecturaux de différents palais ou même villes de Chine. Par exemple, la rue Suzhou, à l'entrée nord du palais, imite l'un des canaux de la célèbre ville portant le même nom non loin de Shanghai. Malheureusement, le cours d'eau gelé traversant la rue bordée de jolies boutiques rend l'accès impossible aux petites embarcations. Certainement qu'en été, les lieux agrémentés de gondoles à la chinoise offriraient un tableau nettement plus vivant et charmant.
Le lac de Kunming, également gelé lors de notre visite, couvre les trois-quarts de la superficie des près de 300 ha du domaine. Il fut élargi en imitation du lac de l'ouest à Hangzhou, également près de Shanghai, au XVIIIème siècle par 100 000 ouvriers sous l'oeil attentif de l'empereur Qianlong.
Le bâteau en marbre figure parmi les autres curiosités du palais. Ce monument de pierre dont la base est immergée dans le lac Kunming copie les courbes d'une embarcation occidentale. On suppose que la puissante impératrice douairière Cixi (née en 1835 à Pékin et décédée en 1908 à la Cité interdite ) surveillait, à partir du bateau en marbre, les exercices des unités navales sur le lac.
Toujours au bord de la grande étendue d'eau, une profusion de peintures orne un long corridor édifié en bois.
Contrairement aux reliefs plats de la cité interdite, le palais d'été est principalement dominé par la colline de la Longévité sur laquelle se dressent d'imposants temples. De nombreux chemins à travers la petite montagne permettent une ballade agréable loin du tumulte de la ville et offre quelques points de vue intéressant. Malheureusement, le pic de pollution étant élevé lors de notre visite, un voile blanchâtre couvrait la beauté des paysages.
Le lendemain, nous sommes partis à la découverte de deux temples totalement différents.
Le premier, le temple du ciel, se situe dans un immense parc de 267 ha et ceint d'un long mur. Initialement appelé Monument du Ciel et de la Terre, il a été construit de 1406 à 1420 pendant le règne de l'empereur Yongle, qui était aussi responsable de la construction de la Cité Interdite. Le temple fut agrandi et renommé Temple du Ciel sous le règne de l'empereur Jiajing au XVIème siècle.
On a été surpris de voir une quantité d'hommes et de femmes d'un certain âge se retrouver dans une grande galerie du parc pour jouer aux cartes, prendre le thé ou encore danser une sorte de madison. D'ailleurs, cette forme de danse semble très populaire en Chine. Dans presque toutes les villes, on a pu observer sur les places publiques plusieurs dizaines de femmes accompagnées de quelques hommes se déhancher de manière coordonnée sur un même rythme entraînant.
L'édifice le plus spectaculaire du domaine est incontestablement la salle de prière pour de bonnes moissons. Ce magnifique bâtiment posé sur trois terrasses en marbre et coiffé d'un triple toit circulaire étonne par ses formes arrondies. L'empereur, appelé également fils du ciel, y célébrait des rites propitiatoires, voués à favoriser la moisson ou à solliciter la clémence divine.
Le deuxième temple qui a retenu notre attention est le temple des Lamas. Il diffère totalement du premier, de par son architecture d'une part, mais surtout de par son utilisation. Autant le temple du ciel figure parmi les monuments historiques rappelant une forme de culte passé, autant le temple bouddhique tibétain des Lamas vit à travers les moines ainsi que les pèlerins venus de loin pour prier, faire brûler de l'encens et se prosterner dans ses salles. Outre les toits merveilleux, les magnifiques arches décoratives, l'ambiance baignant dans d'épais nuages d'encens participe à un dépaysement complet. Une des salles renferme une immense statue de 18 mètres d'un bouddha sous sa forme tibétaine et sculpté d'un seul bloc de bois de santal. L'ensemble du complexe d'une taille bien plus modeste que le temple du ciel permet une visite assez courte.
Notre périple à Pékin prend fin. Nous abandonnons donc, malheureusement, nos amis qui nous ont si gentillement hébergé et nous nous dirigeons maintenant vers notre dernière étape de notre voyage en Chine: Shanghai.