Après notre fin de journée riche en émotion à Ericeira, nous nous sommes réveillés en forme à Alcobaça et préparés à visiter les trois monastères de la région tous inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Alcobaça est une petite ville plaisante ayant au final peu d'intérêts. Seul son grand monastère fondé en 1153 ( Santa Maria de Alcobaça) vaut que l'on s'y attarde. Bien qu'extérieurement l'architecture ne soit pas exceptionnelle, ses cours intérieures et sa profusion de voûtes permettent de nous plonger dans cette univers religieux si particulier. On imagine facilement ces moines circuler en file indienne où seuls les bruits des pas et du clocher se font entendre.

L'immense cuisine mérite une attention particulière. Un canal creusé au milieu de la pièce et alimenté par une rivière permettait au monastère de disposer en permanence de poissons qui se retrouvaient piégés dans un bassin de pierre.

Mais c'est surtout le récit tournant autour des deux personnages renfermés dans deux magnifiques tombeaux exposés dans l'église du monastère qui attira ma curiosité. Il s'agit de l'histoire de Dom Pedro et d'Inês de Castro, qui se trouve être aussi émouvante que celle de Roméo et Juliette.

Fils du roi Alphonse IV, Dom Pedro n'était encore qu'un prince lorsqu'il tomba littéralement amoureux d'Inês de Castro, la dame de compagnie, d'origine espagnole, de sa femme alors défunte. Son père, craignant l'influence néfaste pour son royaume que pouvait exercer cette étrangère, finit par faire assassiner celle qui était considérée comme la maîtresse de son fils. Il ignorait que Dom Pedro s'était marié avec Inês en secret. Fou de rage, le fils combattît le père et finit par prendre le contrôle du pays. Deux ans après cette tragédie, lorsqu'il monta sur le trône, il se vengea en faisant arrêter les meurtriers de son épouse avant de manger leur coeur. Il fît exhumer le corps d'Inês et le couronna au cours d'une cérémonie macabre, avant de lui offrir une sépulture royale.

Le deuxième monastère de notre journée se trouve à Batalha. Il fût construit suite à la bataille d'Aljubarrota en 1385 qui eu lieu à 4 km de son emplacement actuel. La guerre opposait Jean 1er de Castille accompagné de ses 30 000 combattants qui comptait s'emparer du trône du Portugal, à, Dom Nuno Alvares Pereira le roi portugais et ses seulement 6 500 hommes. Ce dernier invoqua l'aide de la vierge Marie et promit qu'en cas de victoire il érigerait à sa gloire une grande église. Les espagnols furent écrasés et la construction du monastère débuta 3 ans plus tard.

Son aspect extérieur est particulièrement grandiose et imposant. L'intérieur de l'église est sublimé par les lumières multicolores qui tombent des vitraux. Mais la pièce me semblant la plus passionnante est le mausolée octogonal à ciel ouvert, uniquement accessible de l'extérieur. L'absence de voûte rend le lieu, chargé d'ornements d'une finesse sans égal, encore plus surprenant et somptueux.

Notre journée se termine avec le couvent de Tomar. Implanté sur les pentes arborées surplombant la ville et à l'intérieur de murailles datant du XIIème siècle, cet édifice religieux est constitué d'une succession de cloîtres, de chapelles et de salles capitulaires. Ce couvent, fondé en 1160 par un grand maître des templiers, s'avère être un véritable labyrinthe tant le nombre de pièces, de portes et d'escaliers est important.

Difficile de départager les trois monuments de la journée. Chacun est différent et tous ont des points forts dignes de s'y intéresser.

Malheureusement, nous n'avons pas eu le temps de nous arrêter dans le village de Tomar. Il semblait particulièrement plaisant et agréable. Son centre ville agrémenté d'une rivière le traversant et de jardins est magnifique et reposant.

Nous reprenons la route pour notre dernière destination et notre dernière nuit au Portugal. Nous nous dirigeons vers de petits villages portugais, les beiras.