Ça y est! Nous nous trouvons enfin en Chine continentale! Le réel but de notre voyage commence enfin.
Guilin est notre première étape. Cette 'petite' ville chinoise composée de plus de 700 000 habitants est une base appréciée pour découvrir la région du Guangxi.
Les fameux pics Karstiques, des sortes de roches calcaires formées par l'érosion due aux eaux de pluie, figure parmi les symboles forts de cette contrée.
D'ailleurs, sur la route entre l'aéroport et le centre de Guilin, les collines abruptes aux formes étranges captivent totalement l'attention. Les paysages se montrent généreusement surprenant et envoûtant.
La ville en elle même n'a que peu d'intérêts. Le marché de nuit dans une rue piétonne permet tout de même de passer un moment agréable. Le décor dont l'architecture des bâtiments qui le bordent possèdent un charme certain.
Deux pagodes se distinguent au coeur de la ville et égayent le paysage du lac Shan. Ces dernières nommées pagode de la lune et pagode du soleil sont reliées l'une à l'autre par un tunnel passant sous le lac. Celle du soleil possède en son sein un ascenseur. Haute de 41 mètres, c'est la plus grande pagode en cuivre du monde.
Guilin possède de nombreux parcs. Le gros problème, c'est qu'ils sont tous payant et le prix affiché nous a dissuadé d'en faire plusieurs. Il faut compter près de 10 euros pour une entrée sans compter les suppléments sur place.
On a choisi l'un des plus anciens sites touristiques du pays, le parc des sept étoiles. D'une superficie de 137 ha, il est constitué de nombreux pics dont un en forme de chameau, de quelques cascades, de grottes, d'étendues d'eau. Les paysages sont sympathiques mais le ticket d'admission reste trop élevé pour le spectacle offert.
Le réel intérêt de la ville est qu'elle se situe non loin d'une fabuleuse campagne riche en paysages époustouflants.
Notre première excursion s'est déroulé sur le fleuve Li à bord d'un bateau en direction de la toute petite ville de Yangshuo. Malheureusement, le temps maussade a fortement altéré la beauté naturelle des lieux. La pluie a rendu la prise de photos délicate. La brume a masqué un magnifique arrière plan montagneux. Les nuages ont terni les couleurs émeraudes de la rivière.
Malgré ces mauvaises conditions, les paysages parsemés de forets de pics calcaires aux formes diverses et parfois surprenantes qui ont inspiré la gravure du billet de 20 yuans nous ont littéralement envoûté.
L'enchantement s'est poursuivi à Yangshuo. Bien que la petite ville s'est occidentalisée, le décor qu'elle offre en fait une destination remarquable. Ces mignonnes petites ruelles piétonnes près de cours d'eau et entourées de collines karstiques verdoyantes rendent les balades très agréables.
Mais, le temps fort de la journée fut le petit tour organisé dans la campagne autour de Yangshuo. L'envoûtant arrière plan n'a pas changé. Par contre, sont venues s'ajouter des scènes de la vie rurale, avec de buffles d'eau paisibles et des paysans travaillant aux champs.
Du petit village de Yulong, nous avons emprunté une minuscule embarcation en bambou. Quelle agréable balade!
De plus, au début du parcours, une démonstration de pèche au cormoran nous a été présentée. C'est une méthode traditionnelle consistant à capturer des poissons à l'aide de ces drôles d'oiseaux. Pour contrôler les cormorans, les pêcheurs posent une ligature à la base de la gorge qui les empêchent d'avaler les plus gros poissons, mais laisse passer les plus petits. La façon dont l'oiseau obéit au doigt et à l'oeil à son maître ainsi que la rapidité d'exécution de l'animal pour saisir un poisson sont littéralement impressionnantes!
Le lendemain, notre deuxième excursion à proximité de Guilin s'est déroulée aux rizières en terrasses du dos du dragon. Ici, les pics de calcaire disparaissent mais les paysages restent montagneux.
Notre premier arrêt s'est déroulé à Yi Jiang Yuan, un village de minorité ethnique au pied des fameuses rizières en terrasses. La particularité principale de ses habitants ou plutôt de ses habitantes est la longueur de leurs chevelures pouvant atteindre plus de deux mètres. La façon dont les femmes sont coiffées indique si elles sont célibataires, mariées sans enfants ou mères de famille.
Pour accéder au coeur du village, il fallait emprunter un petit pont suspendu au dessus d'une jolie rivière. L'eau très claire aurait pu inviter à la baignade si la température avait été un peu plus favorable. D'ailleurs, bizarrement, alors que l'on se situe dans la montagne, il fait moins froid dans ce paisible hameau que dans la ville de Guilin. J'ai même fini la journée en Tee-shirt.
Une fois le pont traversé, une horde de vieilles femmes en habits traditionnels s'est jetée sur nous en espérant nous vendre des souvenirs. Elles se sont montrées particulièrement collantes et insistantes, mais leurs sourires et le fait qu'elles s'amusaient à nous enquiquiner ont atténué le supplice.
Un spectacle instructif sur leur culture fut proposé. Des chants, des danses traditionnelles ont égayé la salle de représentation du village. Une cérémonie de mariage a également été simulée. Pour cette dernière, des spectateurs ont été conviés. Et sur qui s'est tombé? Sur bibi, comme par hasard !!! Je m'attendais à être ridicule mais pas à ce point! Il fallait que je commence par désigner avec la pointe de mon pied ma future femme. La cérémonie comprenait notamment une danse (ou je me faisais pincer les fesses), un échange de cadeaux dos contre dos, le battage d'une patte très collante avec un grand bois. Mais le pire fût la chanson d'amour que je devais prononcer dans un micro devant une bonne cinquantaine de personnes! J'essaie encore aujourd'hui de me consoler en me répétant le proverbe: "le ridicule ne tue pas"!
Après m'être trouvé très bête, nous nous sommes dirigé vers Ping'an. Ce village constitué de magnifiques maisons en bois recouvertes de tuiles se situe en plein coeur des célèbres rizières en terrasses. Ces véritables prouesses agricoles s'étagent à flan de collines jusqu'à 1000 mètres d'altitude.
Au sommet de Ping'an, le point de vue "des sept étoiles avec la lune" se montre saisissant, spectaculaire, sublime. Je passerai des heures à observer ces magnifiques paysages sculptés par l'homme depuis des centaines d'années.
L'art culinaire de cette région mérite également une attention particulière. Les mets dont le riz ou le poulet sont cuits au feu de bois à l'intérieur d'épais bambous. Inutile de préciser que c'était excellent! Je me suis régalé.
Nous quittons maintenant la ville de Guilin pour celle de Chengdu dans le Sichuan ( 1h 35 d'avion).