Nos aventures à la Réunion commencent enfin! En plein hémisphère Sud, ce département français de l'outre-mer surnommé île intense possède de nombreux atouts pour attirer des voyageurs : principalement, les beautés de sa nature et le métissage de sa population. Les premiers explorateurs européens qui ont découvert cette terre vierge ont décrit La Réunion comme un paradis. Effectivement, à peine arrivé à l'aéroport, j'ai été surpris par la végétation qui domine sur l'île. C'est vert!!! C'était presque la même sensation lorsque j'ai découvert la Nouvelle-Zélande.
Nous avons décidé, suite à des conseils d'amis, de nous baser à l'Hermitage, à environ une quarantaine de kilomètres de Saint-Denis, la capitale. La première raison: éviter les embouteillages monstres de la plus grosse des villes ( d'ailleurs, c'est un véritable problème sur l'île; mais avec ses 810 000 habitants pour seulement 2512 km2, la circulation semble inévitable). La deuxième raison: profiter du lagon que l'on peut retrouver seulement à l'Hermitage et à ses alentours.
La route menant à la commune de Saint-Gilles comprenant la localité de notre hôtel, se retrouve, en début de parcours, prise en sandwich entre, d'un côté, d'immenses falaises abruptes et recouvertes de filets pour éviter les éboulements, et, de l'autre, des vagues, provenant de l'océan indien, déferlant sur la côte accidentée. Une arrivée assez spectaculaire!
Par contre, la plage à l'Hermitage fût une grosse déception pour moi! Puisqu'une barrière de corail était présente, je m'imaginais un sable fin et blanc, une eau turquoise, un véritable paradis en fait. Mais rien de cela. Le sable est blond mais sans être exceptionnel. La mer a une couleur banale. Le corail semble y être assez abîmé, et les poissons moins nombreux qu'en calédonie.
La première journée nous avons longé le bord de mer vers le Sud jusqu'à Etang-Salé-les-bains. Dans les falaises, un souffleur projetant des gerbes d'eau de mer à chaque passage de grosses vagues a capté mon attention un petit moment. C'est la première fois que j'en voyais. Ensuite, nous sommes rentrés dans les terres vers le petit village créole appelé Tévelave et perché à près de 1000 mètres d'altitude. La route ne cesse de grimper et se tortille continuellement à travers les champs de canne à sucre. A proximité du village, la végétation se densifie et la vue y est magnifique. Les fleurs notamment les hortensias sauvages bleutées ainsi que de tout petits oiseaux de la taille d'un moineau et d'un rouge vif éclatant égayent le paysage. L'endroit y est magnifique tout comme le coucher de soleil auquel nous avons assisté sur les hauteurs de La Réunion.
Le lendemain, notre objectif était d'admirer l'attraction principal de l'île intense: Le piton de la fournaise. Ce volcan particulièrement actif (on compte en moyenne trois à quatre éruptions par an depuis 1998) inquiète peu les réunionnais car il entre dans la catégorie des volcans rouge qui se contentent de dégueuler une lave incandescente contrairement aux gris plus explosifs qui produisent cendres et nuées ardentes.
Après le dernier village sur la route de la bête, les paysages ne cessent de changer à fur et à mesure que l'on grimpe vers le volcan. On rencontre de grandes prairies d'herbes très vertes sur lesquelles les vaches se font plaisirs. Puis, on traverse une forêt d'immenses conifères. On se croirait dans un pays tempéré comme le Canada. Ensuite, les arbres finissent par se rarifier laissant place à une végétation à raz-le-sol. La terre rougeâtre et les petit arbustes me rappelle le sud de la Calédonie. D'un seul coup, on tombe face au point de vue Nez-de-boeuf. Je ne m'attendais pas à trouver cet incroyable belvédère. La vue plongeante sur la vallée de la rivière des remparts et ses falaises vertigineuses qui dégringolent de 1000 mètres de haut est vraiment à couper le souffle. On peut y apercevoir un petit village appelé 'roche plate' accessible uniquement en 4x4 dans le creux de la vallée mais également une ancienne coulée lave. Je ne me sentirai pas en sécurité avec ce fameux volcan à proximité!
Un peu plus loin sur la route, un cratère de plus de 200 mètres de diamètre et de 235 mètres de profondeur impressionne par ses dimensions.
Un autre moment fort de cette route est cette vue impressionnante sur la plaine des sables. Le décor lunaire y est irréel. On se croirait sur une autre planète! Ce désert rouge et noir m'a particulièrement bluffé! Ici, plus de bitume pour la traverser.
Quelques kilomètres plus loin, on arrive enfin sur le belvédère permettent d'admirer le majestueux piton de la fournaise. Ce dernier est entouré d'une immense plaine lunaire elle-même encerclée par des falaises abruptes. On se trouve à 2311 mètres d'altitude. Là encore, la vue y est remarquable! Des escaliers taillés dans la roche et dotés d'incalculables marches permettent de descendre dans l'enclos où se trouve notamment le formica léo, un joli petit piton tout rouge. Nous nous sommes rendus jusqu'au pied du volcan mais nous n'avons pas tenté l'ascension. Nous avons bien fait, car des nuages se sont incrustés dans le décor et on nous a confirmé que nous n'aurions rien vu de toute façon d'en haut. De plus, dès le départ on nous a informé qu'il était impossible de contempler la lave en fusion. Donc, avant même la randonnée, je n'étais pas super-motivé.
En tout cas, la balade fut merveilleuse et surprenante. La multitude de décor complètement différent nous en a mis plein les yeux.
Nous avons terminé la journée sur la belle plage de Grand-Anse. Elle rappelle la plage de la baie des tortues sans les pins colonaires. Une sorte de bassin artificiel délimité par de gros rochers permet une baignade en toute sécurité, à l'abri des vagues. Le coin est prisé des réunionnais pour les barbecues à l'ombre des cocotiers ou pour le jogging.
La soirée s'est achevée à la marmite, un restaurant de l'hermitage, où un buffet de mets créoles cuits au feux de bois nous a rempli l'estomac.