Alep, deuxième plus grande ville du pays, est la dernière étape de mon voyage en Syrie.
Il y a une grosse bataille entre Alep et Damas pour le titre de la plus ancienne cité n'ayant jamais cessé d'être habitée. On peut dire que ces deux villes ont le même profil et donc les mêmes points d'intérêts.
Un plus par rapport à la capitale: sa fascinante citadelle en plein coeur de la veille ville. Ce palais royal construit en 1230 est entourée d'un profond (20 m) et large (30 m) fossé. Son imposante entrée fortifiée accessible par un pont, suivie d'une succession de cinq virages à angle droit et trois énormes portes en acier laisse à penser que cette forteresse devait être difficilement prenable. Du haut des tours de cette citadelle, la vue imprenable sur la cité est appréciable.
Je trouve également que les souks d'Alep sont plus authentiques que ceux de Damas. Là encore, il est vraiment difficile de décrire l'ambiance qui y règne. C'est un ensemble de sons, de couleurs et d'odeurs plus ou moins attirants. On ne peut pas dire qu'Alep comme les autres villes du proche orient soit irréprochable d'un point de vue hygiène. Quelques fois, il faut fermer les yeux dans les petits restos et dans les hôtels bon marché.
Par contre, qui n'a jamais entendu parler du fameux savon d'Alep? Ce dernier fut le premier produit d'hygiène corporelle et d'éradication des infections. Vers -1000, Alep devient la plateforme tournante du marché du savon dans le monde connu. Puis par le biais des croisades, sa recette aurait atteint l'Europe. Il est donc ainsi le lointain ancêtre de l'ensemble des savons durs et, en particulier, celui du savon de Marseille. Il ne contient aucun produit de synthèse, aucun solvant, aucun colorant, aucun fixateur de parfum, aucun dérivé de graisse animale. Il est totalement naturel, et donc totalement biodégradable. Ses vertus de renommées universelles font le bonheur des peaux sensibles. Je suis passé devant plusieurs fabriques de savon, mais, je n'ai malheureusement pas osé demander si elles se visitaient.
A Alep, plus qu'ailleurs, j'ai rencontré quelques syriens sympathiques. Beaucoup parlent le français. Dans les souks, certains marchants utilisent leur capacité linguistique pour amadouer les touristes francophones dont je fais parti. Mais, c'est pas comme ça qu'ils m'auront!! Quelques fois, même après avoir fermement signalé que je n'avais besoin de rien, ils réussissent à tenir la conversation un petit quart d'heure avant de subtilement revenir sur la marchandise qu'ils ont à vendre. Ils sont malins et tenaces. Ils ne lâchent pas facilement. Mais, ils ont à faire à plus têtu qu'eux.
J'ai sympathisé lors de la visite de la citadelle avec un enseignant et ses élèves ( tous orphelins de père). Les gamins étaient très gentils et ouvert. Ils m'ont d'ailleurs abordé les premiers. Par contre, ils étaient un peu collant (certainement du a un manque d'affection).
Aujourd'hui, il est vendredi, et je m'ennuie un peu car tout est fermé. Il n'y a pas grand monde dans les rues et donc aucune animation. Heureusement, que j'ai vu le principal hier. J'en profite tout de même pour me promener dans les quartiens chrétiens. Au détour des ruelles riche en échoppes et bordées d’édifices de pierre grise entrecoupées de voûtes et d’arcs , on découvre quelques églises dont l'église arménienne des quarante martyrs. J'ai pu également visiter des villas traditionnelles syriennes. Ses magnifiques demeures patriciennes aux façades souvent discrètes sont organisées autour d'une cour centrale. Les décorations raffinées valent le coup d'oeil.
Je vous donne rendez-vous a Barhain. Apparemment, il y a peu de choses à se mettre sous la dent là-bas coté touristique. Je suis obligé de m'y arrêter deux ou trois jours pour prendre ma correspondance vers Bangkok.