Comme prévu, nous nous sommes lancés dans le tour de l'île d'Efate. On nous a presque obligé de louer un 4x4 alors qu'une petite voiture aurait suffit. La route goudronnée s'avère assez bonne. Malheureusement, le temps couvert voire légèrement pluvieux, ne nous a certainement pas permis d'apprécier la beauté des paysages à leurs justes valeurs.

Efate est le coeur du Vanuatu. Elle contient la capitale, Port-Vila, l'une des seules villes du pays. La plupart des commerces, des industries et des centres d'éducation de l'archipel s'y trouve. C'est également, touristiquement, l'option la plus soft du pays, contrairement aux autres îles où l'aventure se montre beaucoup plus sauvage et rustre.

L'île d'Efate mesure en circonférence 130 kilomètres. Pas plus d'une journée est nécessaire pour en faire le tour. La population vit uniquement le long des côtes. L'intérieur de l'île est occupée par une forêt tropicale si dense qu'elle parait inhabitable. Par conséquent, la majorité des "points d'intérêts" se situe en bord de mer.

Une fois sortis de Port-Vila, la circulation s'estompe brusquement tout comme la densité de la population. De grands espaces verdâtres s'offrent au voyageur. Des lianes envahissent la végétation et rendent le centre de l'île inaccessible. Plus loin, quelques troupeaux de vaches broutent tranquillement l'herbe à l'ombre des cocotiers. Les gens croisés sur la route se montrent amicaux, souriants et nous saluent de plus en plus naturellement lorsque l'on s'éloigne de la capitale.

Un de nos premiers arrêt fût à une sorte d'aquarium. Pour y accéder, il faut traverser un petit pont. Le site, situé sur une sorte de presqu'île, est très beau. En fait, deux grands bassins à ciel ouvert juxtaposant la mer ont étés construits . Dans le premier, d'énormes carengues se précipitent sur les morceaux de papayes qu'on leurs jette sous le regard attentif de petits requins de récifs. Dans le deuxième, des tortues marines apprivoisées s'approchent sans crainte pour engloutir les fruits présentés. Un instant sympathique! c'était la première fois que je nourrissais une tortue de mer à la main. En bonus, on peut photographier des crabes de cocotier et deux roussettes en cage. Mais le prix était excessivement cher pour la prestation (2000 vatus par personne soit 18 euros)!

D'ailleurs, Efate m'a déçu pour ce genre de raisons. Toutes les plages sont payantes, qu'on y reste toute la journée, ou 5 minutes pour prendre une photo. Elles sont en général de petites tailles et belles (comme la plage d'Eton), certes, mais elles n'ont rien d'exceptionnelles. Par contre, encore une fois, je ne tiendrai peut-être pas le même discours si le soleil avait était présent.

Une autre arnaque se nomme : Siviri village. Leur attraction phare est une grotte près de la plage. 500 vatus ( 4 euros) est demandé pour y entrer et 1000 vatus ( 8 euros) pour faire du kayak sur le plan d'eau à l'intérieur. Ce fût décevant! A déconseiller! Il n'y a rien à voir. Et même si l'entrée aurait été gratuite, je ne sais pas si le détour en vaudrait la chandelle. Avec les explications de l'office du tourisme de Port-Vila, je m'attendais à une énorme cavité transpercée par une magnifique rivière aux eaux turquoises comme ce que j'ai pu observé par exemple à Sabang aux Philippines (http://matmonde.cowblog.fr/direction-sabang-et-sa-riviere-souterraine-2958285.html). Et non!!! La grotte est minuscule. Le parcours en kayak dure moins de 5 minutes: uniquement deux petites chambres sont accessibles. De petites chauves-souris occupent normalement les lieux mais on en a vu aucune. Par contre, à l'entrée de la grotte, d'étranges traces de pied sont façonnées dans la roche. On ne sait pas réellement comment elles sont apparues.
 
Une chose pouvant toutefois être sympathique lors du tour de l'île: c'est un arrêt aux sources d'eau chaude. Pour 1000 vatus, on peut se rouler dans une boue ayant des vertus pour la peau et se rincer dans trois bassins d'eau naturellement chauffée. Attention par contre à ne pas les confondre avec le restaurant beachcomber qui propose également une baignade dans une piscine alimentée avec une source d'eau chaude. Mais, l'endroit se montre totalement moins naturel et le service pour manger fût extrêmement long. Un petit groupe de musique traditionnelle égayaient, toutefois, l'atmosphère, même si les chansons finissaient par être redondantes.

Le point de vue Klem's hill, au dessus de la cascade de Mele, semble offrir un magnifique panorama sur Port-Vila. Par contre, avec le temps couvert et le ciel s'assombrissant en fin de journée, nous ne nous sommes pas arrêter prendre des photos. Avec un beau soleil, certainement que l'endroit doit valoir le détour. Mais encore une fois, il faudra sortir son porte-monnaie.

Le tour de l'île nous a coûté trés cher, près de 25000 vatus( 200 euros) pour deux. L'option de prendre un tour organisé semble beaucoup plus judicieuse à Port-Vila, car tout inclus, y compris le repas, la prestation coûte par personne 7500 vatus (60 euros).

Bref, nous quittons Efate avec, au final, un arrière goût plutôt amer. Direction l'île de Tanna!
 

Notre visite d'Efate commence par l'attraction touristique numéro 1 de l'Ile: la cascade de Mele. Située à quelques kilomètres de la capitale Port-Vila, il nous faut pas plus de 10 minutes pour atteindre les lieux en bus.

 L'entrée n'est pas donnée pour un site que la nature nous a généreusement offert : 1 500 vatus soit 12 euros par personne. Un bar-restaurant borde les deux rives d'une jolie petite rivière. Un deck permet d'aborder un magnifique et profond trou d'eau où de nombreux poissons habitués à la présence humaine s'approchent sans crainte.

Pour atteindre la cascade, il faut emprunter un petit chemin qui longe le cours d'eau. La végétation se montre luxuriante et les nombreuses fleurs sauvages égayent le paysage. Une plante a particulièrement attiré mon attention: elle fournit de longues tiges vertes au bout desquelles elle produit une sorte de régime de fleurs. Cela devient si important et si lourd que cette excroissance finit par faire plier la plante jusqu'au sol (comme pour un bananier et son régime trop lourd).

Le sentier traverse à plusieurs reprises la rivière. Les successions de micro-cascades et les magnifiques piscines naturelles invitent à la baignade. L'eau translucide a façonné et lissé les contours de la roche. Cela donne aux lieux un charme indéniable et apporte un sentiment de pureté, de douceur et de zénitude propice à la méditation.

Mais ce n'est pas fini: l'arrivée au pied de la cascade est saisissant! Je ne m'attendais pas à une aussi grande et belle chute d'eau. La mousse d'un vert éclatant collée à la paroi abrupte renforce le côté exceptionnel du site naturel.

Pour rentrer sur Port-Vila, nous avons de nouveau emprunter un bus. Ce dernier a effectué un détour dans le village de Mele. De la route principale, rien ne laissait imaginer l'immensité de cette zone d'habitation. 6000 habitants y vivent. Le nombre de maisons rudimentaires toutes différentes, certaines en paille, d'autres en tôle ou même en dur est surprenant. Tout semble bien organisé, délimité. Quelques poules ou cochons s'y promènent paisiblement. La minuscule boutique de ravitaillement appelée shopping center nous a fait sourire.

Par contre, j'ai moins apprécié la capitale Port-Vila. Cette ville de 44 000 habitants possède le plus grand port et le plus grand aéroport du pays, ce qui en fait le centre économique et commercial. Une multitude de magasins chinois propose des articles de marque à bas coût. Tout laisse à supposer qu'il s'agit de contrefaçon.

L'essentiel de l'hébergement et de la restauration du Vanuatu se trouve à Port-Vila. L'architecture du petit centre ville est loin d'être exceptionnelle. On dirait un très vieux quartier de Nouméa, poussiéreux et un peu laissé à l'abandon, tel Montravel ou vallée du tir avant sa restauration. Le bruit de la circulation s'avère à la longue usant.

Peu d’intérêt donc, à l’exception du marché haut en couleur! Des femmes provenant de toute l'île se relaient 24h/24 pour vendre leurs fruits et légumes. Le marché ne ferme que le dimanche. Chaque salade, chaque botte d'herbes aromatiques sont méticuleusement positionnées et ficelées sur les étales afin d'attirer l'oeil de l'acheteur. Les prix défient toute concurrence. Un endroit très authentique!

Demain, nous partons faire le tour de l'île avec la petite jeep louée...

Notre aventure débute enfin au Vanuatu, dans cet archipel perdu au fin fond du pacifique Sud. Bizarrement, aussi bien sur la route menant à l'aéroport de Tontouta que dans l'avion, je n'avais pas l'impression de partir à l'étranger. C'était comme si je me dirigeai vers l'une des îles loyautés! Mais une fois sur place, le dépaysement opère.

Bien que mélanésiens comme en calédonie, le faciès des gens diffère. Leur bonne humeur, leur joie de vivre et leur serviabilité exemplaire se trouvent être particulièrement remarquables et appréciables. D'ailleurs, selon une étude récente, les quelques 234 000 habitants de ce pays, loin d'être considéré comme riche ( le salaire minimum tourne autour de 200 euros, 25 000 Fcfp) sont déclarés les gens les plus heureux du monde. Comme quoi, le dicton semble vrai: l'argent ne fait pas le bonheur!

Le Vanuatu est composé de 83 îles pour la plupart d'origine volcanique. L'archipel est situé au sud-est de la ceinture de feu. La terre démontre ici plus qu'ailleurs qu'elle est pleine de vie avec ses volcans encore en activité et ses fréquents tremblements de terre.

Son isolement du reste du monde et l'isolement entre chacune des îles de l'archipel a permis aux différentes tribus de développer jusqu'à 120 langues différentes ! Un jeune vanuatais originaire de Santo m'a même expliqué que dans son propre village deux dialectes étaient parlés. Une langue officiel, le Bichelamar ( une sorte de créole anglophone) permet à chaque communauté de communiquer entre elles, bien que l'anglais ou, avec une moins grande portée, le français sont maîtrisés. En effet, avant de devenir indépendant dans les années 1980, le Vanuatu, alors appelé Nouvelles-Hébrides, fit l'objet d'un conflit d'intérêt entre la France et le Royaume-Uni. Ces deux empires coloniaux décidèrent en 1904 de mettre en place une administration conjointe. C'est ainsi que fut instauré le condominium des Nouvelles-Hébrides, faisant de ces îles océaniennes la seule colonie gérée conjointement par deux puissances coloniales. Cela explique la forte présence de ces deux langues.

De nombreux atouts attire les étrangers. Les forêts vierges sans réel danger, les différentes cultures tribales assez riches, le climat tropical agréable, les sublimes paysages sauvages et des fonds marins encore protégés font du Vanuatu une destination appréciée par les visiteurs étrangers, australiens pour l'immense majorité. L'essentiel du tourisme se concentre sur Port-Vila, puis Tanna pour son volcan et enfin Espiritu Santo pour ses sites de plongée.

Nous allons axer notre voyage sur ces deux premières îles: Efaté (où se situe Port-Vila) et Tanna. Port-Vila est notre porte d'entrée dans l'archipel grâce à son aéroport international. Nous sommes arrivés de nuit vers 22h. De la famille d'une amie de mon épouse nous attendait à l'aéroport avec des colliers traditionnels. Ce fût un accueil chaleureux! Par contre, les choses se sont compliquées une fois arrivé à la Guest-House où nous avions réservé: personne pour nous réceptionner! Le patron s'était certainement endormi et impossible de le réveiller. Même les nombreux klaxons de notre véhicule de transport n'y ont rien fait! Mais, grâce à la persévérance et à la gentillesse de Raoul et de Rosalie, les gens qui nous ont recueilli à l'aéroport, nous avons déniché un nouveau toit pour moins cher et plus luxueux. On s'est retrouvé dans une chambre normalement réservé aux enseignants de passage dans l'école de tourisme de Port-Vila où travaille notre sauveur Raoul. Le problème de l'hébergement réglé: notre découverte du pays peut enfin commencer!

PS: Par contre, il fût particulièrement difficile de trouver une connexion internet surtout à Tanna! Donc, pardonnez, s'il vous plaît, les articles en différé!