Hanoi, située au nord du vietnam, est une capitale particulièrement exotique et donc extrêmement dépaysante. Pourtant, j’ai eu l’occasion de visiter de grosses villes d’Asie (Manille, Hong Kong, Seoul, Tokyo,…). Mais la horde de motocyclettes qui déferlent dans les rues ne peut que rendre, tout visiteur, bouche bée. Elles défilent dans tous les sens. Les klaxons retentissent sans arrêt. On ne peut que rester songeur devant un tel spectacle et se demander comment font ces fous du guidon pour ne pas rentrer en collision. Chaque traversée à pied d’une route au milieu de la meute de deux roues semble tenir du suicide.

Nous avons pris un tricycle à pédales (avec chauffeur) pour sillonner les dédales des vieux quartiers. La vie y grouille: des colporteuses coiffées d’un chapeau conique sillonnent les rues avec sur leur dos une longue tige en bambou chargée à chaque extrémité de lourdes marchandises. Des familles entières attablées sur le bord de la route ingurgitent soupes, riz, viandes sautées, …. Si le trottoir n’est pas occupé par des Vietnamiens, ce sont les motocyclettes en stationnement qui occupent la place. Le seul moyen d’évoluer à pied dans cette capitale où semble régner l’anarchie est de marcher en bordure de route.

Chaque ruelles de la vieille ville possèdent sa spécialité: quincailleries, pharmacie, marchants de jouets, d’épices, de ferraille en tout genre, etc. Les marchés ont de quoi faire réfléchir n’importe quel occidental qui compte consommer de la nourriture locale. Les viandes sont exposées en plein air. Des odeurs pestilentielles agressent le nez du touriste délicat. Du chien cuit à la broche.

En fin d’après-midi, nous avons eu le privilège d’assister à un spectacle traditionnel de marionnettes sur l’eau. Cet art millénaire était à l’origine un passe-temps des paysans du nord qui travaillaient toute la journée dans les rizières. Le spectacle comprend une succession de tableau évoquant des scènes de la vie quotidiennes ou encore de légendes. Des chanteurs, des musiciens utilisant des instruments méconnaissables pour les étrangers que nous sommes, usent de leurs talents sur le coté droit de la scène, tandis que les marionnettes s’activent de manière surprenante sur le plan d’eau.

La soirée se termina dans un excellent restaurant local recommandé par les guides touristiques. J’étais impatient de manger un de mes plats préférés: le Bun Bo (vermicelles, bœuf sautés, nuoc man, cacahouètes, crudités dont de la menthe). Une petite parenthèse :les nems au Vietnam sont meilleurs qu’en Calédonie. A Nouméa, les viets peu scrupuleux et radins fourrent ces mets appréciés avec un maximum de vermicelles contrairement à ce que nous avons eu le privilège de gouter jusqu’à présent où la viande y est l’ingrédient majoritaire.

En résumé, Hanoi est tout le contraire de ce dont peut rêver un occidental: bruit, stress, circulation, odeurs nauséabondes, pollution, saletés… Mais après tout, ces mêmes points négatifs contribuent au charme, au dépaysement recherché et nous transportent dans un autre monde voire une autre époque.

La suite du voyage se déroulera sur la mythique baie d’Along où nous comptons y passer deux nuits.

  Après pas loin d'une vingtaine d'heures de vol, me voilà débarqué sur les terres vietnamiennes en compagnie de mes 3 collègues.

La première surprise de taille en descendant de l'avion à Ho Chi Minh-Ville fut la température extrêmement élevée et l'air particulièrement humide. Un climat à la limite du supportable même pour de petits calédoniens que nous sommes. Quelques pas foulés avec un sac dos suffisent pour déclencher un torrent de sueur.

A peine atterri à Ho Chi Minh (au sud du Vietnam), nous avons acheté des billets d'avion en direction du nord: Hanoi (Un petit conseil: réservez vos places à l'avance, nous avons payé le double des tarifs affichés sur le net deux semaines auparavant). Nous sommes arrivés de nuit sur la capitale du nord.

Une petite anecdote étrange, les vietnamiens ne voyagent pas avec des valises mais des cartons! Enfin, j'exagère un peu, certains ont des sacs mais le nombre de cartons sur le tapis roulant de l'aéroport est surprenant.

Autre fait inhabituel, après avoir récupéré nos sacs, le personnel de l'aéroport vérifie avec nos passeports et notre ticket de bagage que nous n'embarquons pas des affaires d'autres voyageurs (ca donne le ton du pays: attention aux arnaques).

Un taxi nous a finalement déposés aux alentours de la vieille ville sain et sauf (la circulation avec le flot de deux roues est périlleuse), puis il a fallut se frayer un chemin dans les dédales de la ville pour atteindre un petit hôtel.

Traverser une rue sans se faire écraser semble tenir du miracle. Mais après avoir observé les locaux, l'astuce se révèle finalement assez basique. Pas besoin de regarder à gauche ou à droite, il faut se lancer sans aucune hésitation (ca pourrait être fatal) et marcher de manière rectiligne à une vitesse uniforme. On décrit ainsi un mouvement prévisible qui permet aux flots de cyclomoteurs de nous éviter sans encombre. D'un oeil extérieur, cela semble tenir du suicide.

En tout cas, il est encore beaucoup trop tôt pour donner un avis juste sur le Vietnam et ses habitants. Certains semblent bien sympathiques alors que d'autres se montrent froids et distants. Par exemple, à l'aéroport de Ho Chi Minh-Ville, la première douanière, après m'avoir difficilement reconnu sur la photo de mon passeport, m'a appelé avec un sourire Cupidon. Mais, cent mètres plus loin, une deuxième m'a fait attendre un petit moment. En fait, elle lisait tranquillement, ce qui semblait être un manga. Puis, finalement, elle m'a reçu sans un sourire et sans un mot.
Certains vietnamiens nous passaient même devant dans les files d'attente.
Je me suis demandé si nous avions les mêmes à Nouméa. Pour moi, un vietnamien est un travailleur infatigable avide d'argent (bon, j'avoue, c'est un vilain cliché). Mais là, nous avions eu affaire à pas mal de personnes (surtout dans l'administration) qui ne s'activaient pas dans leur travail. Pour prendre mon billet d'avion par exemple, je me suis mis devant une personnel de l'agence à un guichet et celle-ci était figée devant son ordinateur sans un regard dans ma direction durant un temps qui me semblait interminable. Derrière elle, j'observais ses collègues qui jouaient à des jeux vidéo sur leur outil de travail.

Après ces premières heures passées en terre inconnue, des sentiments contradictoires s'entrechoquent au plus profond de mon être. D'un coté, je ressens une impression de familiarité: le faciès des gens, la sonorité de la langue, la savoureuse cuisine vietnamienne ( en Nouvelle Calédonie, cette communauté importante est bien intégrée dans le paysage local). Mais d'un autre, ce pays pauvre d'Asie avec ce flot de personnes, le système de débrouille, me dépayse totalement. 

Comme annoncé dans mon dernier écrit, je prend effectivement l'avion au mois de mai, et comme prévu, je m'en vais en Asie. Par contre entre ces deux articles, de nombreux chamboulements et rebondissements ont eu lieu.
 
Le Népal et l'Ouzbékistan me tentaient particulièrement. Mais le prix des billets pour ces destinations à partir de Nouméa se trouve être assez élevé. Etant donné que je compte effectuer un beau et couteux voyage en fin d'année, je me suis vite ravisé.
 
Du coup, la sonorité du mot Japon me trottait dans la tête, d'autant plus que récemment, j'en ai appris un peu plus sur mes lointaines origines japonaises. Je voulais réellement découvrir le village natal de mon arrière grand père: Nishio. Quelques semaines plus tard, la date de mon départ vers le pays du soleil levant était repoussée au mois de septembre.

Enfin, la semaine dernière au boulot, un collègue me lança :"je cherche quelqu'un pour partir en voyage en mai". Ces paroles ne sont pas tombées dans l'oreille d'un sourd. Rapidement, le mot Vietnam circulait dans nos conversations. Deux autres collègues se greffèrent au projet. Mais un obstacle de taille se pointa: le visa vietnamien! Une agence de voyage sur Nouméa nous annonça qu'il fallait un mois voire un mois et demi pour l'obtenir! La grosse désillusion: le départ étant prévu dans 3 semaines!
 
Mais ne voulant pas abdiquer de si tôt, je fis des recherches sur le net et découvris la possibilité d'obtenir une lettre d'invitation via une agence vietnamienne permettant d'acheter le visa à l'arrivée à l'aéroport. Et cette dernière proposait de délivrait la précieuse lettre en deux jours via internet!
Et je viens tout juste d'obtenir mon pass pour le Viêtnam! Hourra! Il ne me reste plus qu'à prendre mes billets d'avion.

Good morning Viêtnam!